« Les Africains sont paresseux. Sans la chicotte, un Africain ne peut pas travailler. Les Africains ne comprennent que la force. Les Africai...
« Les Africains sont paresseux. Sans la chicotte, un Africain ne peut pas travailler. Les Africains ne comprennent que la force. Les Africains sont de grands enfants, ils ont sans cesse besoin d’être accompagnés dans tout ce qu’ils font. La paresse est innée chez les Africains… »
Depuis des siècles, ces idées sont savamment véhiculées et instillées dans mille et un crânes à travers le monde, à tel point que pour certains, c’est devenu plus que des vérités d’évangile même.
En final de compte, à bien y regarder les pratiques, les méthodes utilisées par l’oppresseur, la colonisation n’est rien d’autre qu’une forme d’esclavage, mais on va dire plus soft. De même que la néocolonisation qui n’en est qu’une forme de continuation. Les mots changent, mais les pratiques demeurent. On utilise et on a utilisé des mots et des expressions comme « expansion économique », « accords de coopération », « traités » etc., le tout pour en réalité, parler de la même chose. Dire la même réalité. Il s’agit des besoins sans cesse grandissants des impérialistes de s’accaparer de tous les biens possibles sur cette terre afin de s’enrichir (personnellement ou étatiquement).
L‘adage dit que pour noyer son chien, on l’accuse de rage. Les impérialistes ne se sont pas gênés pour faire autant avec la négraille dont elle avait besoin de pour atteindre ses objectifs. Besoin de notre bois. Besoin de notre caoutchouc. Besoin de nos palmiers à huile. Besoin de nos minerais. Besoin du corps de nos ancêtres qui seront déportés aux Amériques et en Asie. Mais pour y arriver, il faut des subterfuges, quand à la base on est de mauvaise foi.
Question à 1.000.000.000 d’écus (or et platine): si les Africains étaient aussi paresseux, fainéants et feignants que ça, pourquoi les impérialistes en arrivant en nos pauvres et désolées contrées, où nous les attendions au bord de nos mers et océans, les bras ouverts, n’avaient-ils point amené les leurs pour « mettre en valeur » nos espaces qui, bien entendu, n’avaient jamais été mises en valeur par quelque Africain que ce soit, puisque, rappelons-le, nous sommes paresseux, fainéants et feignants? On peut s’en douter, mais les impérialistes apportent eux-mêmes une réponse qui saute aux yeux et qui bat en même temps, à plate couture leurs arguments devenus mythiques à notre sujet.
Il existe en effet un rapport (on sait la France friande des rapports et autres commissions), appelé Rapport Béraud, sur la main d’œuvre dans les colonies et notamment au Congo français, présenté en 1899 au Comité consultatif de l’Agriculture, du Commerce et de l’Industrie (Paris). Ce rapport disait sans ambages que les conditions climatiques ne permettent pas à l’Européen de fournir un travail égal et en quantité à celui du Noir ; (…) le Blanc ne peut jouer qu’un rôle d’encadreur (…) de directeur ou contre-maître.
Je vous jure que le jour où j’ai lu cela, j’ai navigué entre sourires et pitié. Je ne vous dis pas combien j’ai souri puis rigolé en lisant ces énormités. Cela ne devrait pas, plus nous surprendre, mais il m’arrive encore de sourire en lisant cela. Ensuite, c’est de la peine que j’ai ressenti pour mes pauvres ancêtres qui vivaient tranquillement, en harmonie avec leur environnement qui, pratiquant sa pêche, qui, vivant de sa chasse, qui soignant les siens en tant que médecin, qui travaillant la forge au quotidien. Bref! j’ai eu de la peine pour ces pauvres gens qui furent obligés de laisser tomber tous leurs métiers, toutes leurs activités afin d’aller récolter de l’hévéa, de travailler dans des palmerais, afin que l’impérialiste règle les problèmes économiques et sociaux qui se posent chez lui, à des milliers de kilomètres de chez nous. Tout ça pour que des esclavagistes qui étaient pauvres, des moins que rien chez eux, deviennent et vivent comme des nababs sous les fameuses « tropiques » et avec ça, on nous sort encore des fadaises sur notre prétendue fainéantise…
Plus loin, on peut lire ceci dans ce rapport: Le Blanc ne peut mettre la main à la pâte que pour donner des exemples au Noir. Mais si l’Européen est à la tête, il faut au moins que le Noir puisse être le bras sur lequel le colon pourra compter . (…) Mais au Congo, le Noir n’a jamais connu un travail régulier. Il n’est rentable que loin de son village natal. ,
Là, vraiment, comment ne pas exploser de rire? Nous sommes fainéants. Ok! je veux bien. Nous n’avons jamais connu « de travail régulier », ok! encore mais paradoxalement, nous ne sommes « rentables que loin » de nos villages. Est-ce bien intelligent, pareilles crétineries? En lisant cela, dire que les esclavagistes (appelés plus tard colons) étaient, sont de pompeux crétins, ce n’est vraiment pas leur faire injure mais c’est plutôt les remettre à leur place. Une place qu’ils n’auraient jamais dû quittée, appelée poubelle.
Monseigneur Augouard* était un homme dont certains Congolais (ils ne sont plus tout jeunes) parlent encore aujourd’hui avec respect et dévotion. Je veux bien. Ce dernier a tout de même dit que la moralisation du Noir par la religion et l’instruction serait lente et qu’il fallait par conséquent commencer par inculquer au Noir la notion de travail « car le Noir ne travaillera que s’il est forcé (…) »
Si j’avais eu ce bandit en face de moi, je lui aurai posé la question de savoir qui avait bâti les civilisations que lui et ses compatriotes avaient trouvé lors de leurs invasions, trafiquées en « expansions coloniales ». Je lui aurais aussi demandé si c’étaient ses compatriotes qui avant le quinzième ou le dix-neuvième siècle donnaient à manger à mes ancêtres, les habillaient, les soignaient et les logeaient.
Dans le propos de Prosper Augouard, il y a une expression qui transparaît clairement: Travail forcé… C’est dire encore à quel point l’église, qui prétend prêcher l’amour du prochain, était de mèche avec les autorités politico-économiques de l’impérialisme pour asservir complètement ces feignasses que furent nos ancêtres.
Il est clair que la colonisation, ne pouvait prospérer sans coercition car ce que les colons ne disent pas assez c’est que le Noir, qui rappelons-le, n’attendait pas au bord de nos eaux, les bienfaits imaginaires de quelque civilisation que ce soit, ne s’est pas soumis de gaité de cœur mais qu’il a bel et bien résisté, souvent au péril de sa vie.
Sujet inépuisable qu’il est plus que temps de traiter à sa juste mesure afin que chacun soit vraiment remis à sa place. @ suivre…
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Depuis des siècles, ces idées sont savamment véhiculées et instillées dans mille et un crânes à travers le monde, à tel point que pour certains, c’est devenu plus que des vérités d’évangile même.
En final de compte, à bien y regarder les pratiques, les méthodes utilisées par l’oppresseur, la colonisation n’est rien d’autre qu’une forme d’esclavage, mais on va dire plus soft. De même que la néocolonisation qui n’en est qu’une forme de continuation. Les mots changent, mais les pratiques demeurent. On utilise et on a utilisé des mots et des expressions comme « expansion économique », « accords de coopération », « traités » etc., le tout pour en réalité, parler de la même chose. Dire la même réalité. Il s’agit des besoins sans cesse grandissants des impérialistes de s’accaparer de tous les biens possibles sur cette terre afin de s’enrichir (personnellement ou étatiquement).
L‘adage dit que pour noyer son chien, on l’accuse de rage. Les impérialistes ne se sont pas gênés pour faire autant avec la négraille dont elle avait besoin de pour atteindre ses objectifs. Besoin de notre bois. Besoin de notre caoutchouc. Besoin de nos palmiers à huile. Besoin de nos minerais. Besoin du corps de nos ancêtres qui seront déportés aux Amériques et en Asie. Mais pour y arriver, il faut des subterfuges, quand à la base on est de mauvaise foi.
Question à 1.000.000.000 d’écus (or et platine): si les Africains étaient aussi paresseux, fainéants et feignants que ça, pourquoi les impérialistes en arrivant en nos pauvres et désolées contrées, où nous les attendions au bord de nos mers et océans, les bras ouverts, n’avaient-ils point amené les leurs pour « mettre en valeur » nos espaces qui, bien entendu, n’avaient jamais été mises en valeur par quelque Africain que ce soit, puisque, rappelons-le, nous sommes paresseux, fainéants et feignants? On peut s’en douter, mais les impérialistes apportent eux-mêmes une réponse qui saute aux yeux et qui bat en même temps, à plate couture leurs arguments devenus mythiques à notre sujet.
Il existe en effet un rapport (on sait la France friande des rapports et autres commissions), appelé Rapport Béraud, sur la main d’œuvre dans les colonies et notamment au Congo français, présenté en 1899 au Comité consultatif de l’Agriculture, du Commerce et de l’Industrie (Paris). Ce rapport disait sans ambages que les conditions climatiques ne permettent pas à l’Européen de fournir un travail égal et en quantité à celui du Noir ; (…) le Blanc ne peut jouer qu’un rôle d’encadreur (…) de directeur ou contre-maître.
Je vous jure que le jour où j’ai lu cela, j’ai navigué entre sourires et pitié. Je ne vous dis pas combien j’ai souri puis rigolé en lisant ces énormités. Cela ne devrait pas, plus nous surprendre, mais il m’arrive encore de sourire en lisant cela. Ensuite, c’est de la peine que j’ai ressenti pour mes pauvres ancêtres qui vivaient tranquillement, en harmonie avec leur environnement qui, pratiquant sa pêche, qui, vivant de sa chasse, qui soignant les siens en tant que médecin, qui travaillant la forge au quotidien. Bref! j’ai eu de la peine pour ces pauvres gens qui furent obligés de laisser tomber tous leurs métiers, toutes leurs activités afin d’aller récolter de l’hévéa, de travailler dans des palmerais, afin que l’impérialiste règle les problèmes économiques et sociaux qui se posent chez lui, à des milliers de kilomètres de chez nous. Tout ça pour que des esclavagistes qui étaient pauvres, des moins que rien chez eux, deviennent et vivent comme des nababs sous les fameuses « tropiques » et avec ça, on nous sort encore des fadaises sur notre prétendue fainéantise…
Plus loin, on peut lire ceci dans ce rapport: Le Blanc ne peut mettre la main à la pâte que pour donner des exemples au Noir. Mais si l’Européen est à la tête, il faut au moins que le Noir puisse être le bras sur lequel le colon pourra compter . (…) Mais au Congo, le Noir n’a jamais connu un travail régulier. Il n’est rentable que loin de son village natal. ,
Là, vraiment, comment ne pas exploser de rire? Nous sommes fainéants. Ok! je veux bien. Nous n’avons jamais connu « de travail régulier », ok! encore mais paradoxalement, nous ne sommes « rentables que loin » de nos villages. Est-ce bien intelligent, pareilles crétineries? En lisant cela, dire que les esclavagistes (appelés plus tard colons) étaient, sont de pompeux crétins, ce n’est vraiment pas leur faire injure mais c’est plutôt les remettre à leur place. Une place qu’ils n’auraient jamais dû quittée, appelée poubelle.
Monseigneur Augouard* était un homme dont certains Congolais (ils ne sont plus tout jeunes) parlent encore aujourd’hui avec respect et dévotion. Je veux bien. Ce dernier a tout de même dit que la moralisation du Noir par la religion et l’instruction serait lente et qu’il fallait par conséquent commencer par inculquer au Noir la notion de travail « car le Noir ne travaillera que s’il est forcé (…) »
Si j’avais eu ce bandit en face de moi, je lui aurai posé la question de savoir qui avait bâti les civilisations que lui et ses compatriotes avaient trouvé lors de leurs invasions, trafiquées en « expansions coloniales ». Je lui aurais aussi demandé si c’étaient ses compatriotes qui avant le quinzième ou le dix-neuvième siècle donnaient à manger à mes ancêtres, les habillaient, les soignaient et les logeaient.
Dans le propos de Prosper Augouard, il y a une expression qui transparaît clairement: Travail forcé… C’est dire encore à quel point l’église, qui prétend prêcher l’amour du prochain, était de mèche avec les autorités politico-économiques de l’impérialisme pour asservir complètement ces feignasses que furent nos ancêtres.
Il est clair que la colonisation, ne pouvait prospérer sans coercition car ce que les colons ne disent pas assez c’est que le Noir, qui rappelons-le, n’attendait pas au bord de nos eaux, les bienfaits imaginaires de quelque civilisation que ce soit, ne s’est pas soumis de gaité de cœur mais qu’il a bel et bien résisté, souvent au péril de sa vie.
Sujet inépuisable qu’il est plus que temps de traiter à sa juste mesure afin que chacun soit vraiment remis à sa place. @ suivre…
Des enfants à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe.©ParisMatch |
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Obambe GAKOSSO, February 2014©