L'action socio-humanitaire du Groupe AGK (famille Kalfane) à Hamavouna et Ouallah. Par paresse intellectuelle et par extrême simplifi...
L'action socio-humanitaire du Groupe AGK (famille Kalfane) à Hamavouna et Ouallah.
Par paresse intellectuelle et par extrême simplification d'une réalité par trop complexe, on a l'habitude de dire que les jardins fleuris et les trains qui arrivent à l'heure n'intéressent personne. Dans le cas des Comores, le propos vaut d'être nuancé parce que, dans ce pays, les faits s'apparentant à des jardins fleuris et à des trains qui arrivent à l'heure sont très rares, voire rarissimes. Seulement, voilà. Ça arrive quand même de temps à autre. Justement, MNR, le correspondant du journal gouvernemental Al Watwan à Mohéli, vient d'apprendre aux lecteurs que pour une fois, il y a de bonnes nouvelles, des bonnes nouvelles qui redonnent l'espoir dans les Comores d'aujourd'hui.
En effet, dans un article en date du vendredi 26 décembre 2014 (p. 3) intitulé «AGK au secours des enfants de Hamavouna», MNR signale que «les 250 élèves de l'école primaire publique de Hamavouna, une localité éloignée de Mwali, ont reçu un don de manuels et fournitures scolaires offert gracieusement par la société AGK», ajoutant que «jeudi 25 décembre, les écoliers de Hamavouna ont eu l'agréable surprise de recevoir "Papa Noël" en la personne d'Ali Mohamed, représentant de la société AGK dans l'île. Il est venu non avec un sac, mais avec un pickup rempli de cartons à l'intérieur desquels on pouvait trouver des cartables garnis de livres de mathématiques, cahiers et diverses fournitures scolaires destinées à l'ensemble des 250 élèves de l'école primaire de la localité. Le directeur des lieux, très ému, a remercié l'entreprise d'Amine Kalfane, qui n'est pas à son premier appui dans cet établissement scolaire et qui a déjà fourni aux paysans locaux du matériel de distillation d'essence d'ylang-ylang, des uniformes de garde-forestiers ou le reboisement de parcelles pour faire face à la déforestation. AGK est présente à Mwali depuis plusieurs années; cette société d'exportation de produits de rente (vanille, ylang, girofle, poivre, ...), grâce à son partenariat avec le parfumeur Givaudan, a mis en vente une fragrance qui porte le nom de l'île». Ce parfum de grande classe porte le joli nom d'«Eau de Mohéli». Cocorico! Cocorico! À Mohéli, le Groupe AGK est quand même installé sur le magnifique site de Gnombéni, à Djoiezi, donc. On comprendra…
Le Groupe AGK ne fait donc pas dans le blabla et reblabla, mais dans le concret et l'utile. En optant pour des actions socio-humanitaires, il donne une chance de scolarisation à de nombreux jeunes Comoriens qui peuvent poursuivre leur scolarité tranquillement et aux côtés de leurs chères familles, à un moment où l'École est devenue un luxe inaccessible pour de nombreux petits Comoriens issus de familles de condition socioéconomique modeste et vivant souvent en milieu rural. L'action socio-humanitaire d'AGK à Hamavouna semble s'inspirer du poème «Écrit après la visite d'un bagne» de Victor Hugo (1802-1885), dans lequel on retrouve les beaux vers suivants:
«Chaque enfant qu'on enseigne est un homme qu'on gagne.Quatre vingt-dix voleurs sur cent qui sont au bagneNe sont jamais allés à l'école une fois,Et ne savent pas lire, et signent d'une croix.C'est dans cette ombre-là qu'ils ont trouvé le crime.L'ignorance est la nuit qui commence l'abîme.Où rampe la raison, l'honnêteté périt».
En aidant les jeunes Comoriens de Hamavouna, le Groupe AGK fait le pari de l'avenir et mise sur le devenir des Comores. Tout le monde sait dans quel mauvais état se trouve l'École comorienne depuis des années, depuis que l'État a démissionné de l'une de ses fonctions habituelles, se déchargeant sur des écoles privées au rabais, à qui on tresse des lauriers uniquement parce que l'École publique est en piteux état. Qui plus est, le pouvoir d'achat inexistant dans de nombreuses familles comoriennes ne permet pas la scolarisation de nombreux enfants comoriens. Cela étant, quand une entreprise industrielle et commerciale manifeste un élan d'humanité pour venir en aide à des élèves du monde rural, ce geste patriotique ne touche pas seulement un village de la campagne mohélienne, mais les Comores dans leur ensemble. Si d'autres entreprises comoriennes pouvaient imiter AGK, beaucoup aurait pu être fait aux Comores en faveur des élèves nés dans des familles modestes et en milieu rural. Mais, dans l'état actuel des choses, on ne peut que déplorer l'égoïsme de ceux qui ne pensent qu'à eux-mêmes et qui font tout pour ne pas voir les enfants dont la situation socioéconomique des familles ne permet pas d'envisager une scolarité sereine.
Et, comme cela a été bien écrit, le Groupe AGK a une vision systémique du présent et de l'avenir puisque même les parents sont aidés, par l'octroi de matériel industriel destiné au traitement technique de l'ylang-ylang. Cette forme particulièrement agissante de l'économie solidaire met les familles des cultivateurs à l'abri de certains aléas économiques. Et, dans un pays connu pour la précarité de son milieu naturel et humain, l'investissement dans le développement durable aide les Comores à envisager les réalités économiques sous une optique écologique et environnementale, pendant que des charlatans de foire et de fin semaine s'égosillent dans la haine et le mensonge sans rien faire de concret. Une fois de plus, il y a les Comores qui se couchent tard pour cause de travail (et non pour cause de libations et beuveries), se lèvent très tôt et travaillent, et les Comores qui friment et font la fête, sans penser aux milliers de Comoriens vivant dans l'incertitude et la précarité.
Selon notre correspondant à Djoiezi, le Groupe AGK se prépare à faire un autre grand coup d'éclat socio-humanitaire à Mohéli, et cette fois dans la ville d'Ouallah, au Sud de l'île. En d'autres termes, au lieu de favoriser des éléphants blancs (projets coûteux à la rentabilité douteuse et nulle) à Fomboni et Djoiezi, le Groupe AGK préfère aller là où la nécessité est beaucoup plus criante. Il va sans dire que c'est en brisant le mur de l'indifférence des uns envers les autres que le Groupe AGK a su gagner le cœur de nombreux Comoriens, à Mohéli ou ailleurs. Il prouve qu'on peut s'occuper d'activités industrielles et commerciales tout en ayant du cœur et tout en pensant à ses compatriotes pour qui un sac d'écolier a une valeur plus que symbolique parce qu'aidant à la scolarisation d'enfants dans le besoin.
À titre de comparaison, quand, sous l'impulsion du Roi Mohammed VI, il avait fallu relancer la scolarisation au Maroc, notamment et surtout en milieu rural, un élan de solidarité avait déferlé sur le pays, et de partout, on voyait des gens apporter tout ce qu'il pouvait pour aider aux études des plus démunis. Cet élan de solidarité a produit des effets extraordinaires, qui s'étaient accompagnés d'une montée en flèche de la scolarité partout au Maroc. Le geste patriotique du Groupe AGK s'inscrit dans la même démarche socio-humanitaire, et est à féliciter. Ali Mohamed, le représentant d'AGK à Mohéli, est entièrement dans le vrai quand il affirme que les enfants qu'aide le Groupe industriel et commercial dirigé par Amine Kalfane «constituent l'avenir, et leur éducation constitue un gage pour l'atteinte des objectifs de développement». Si d'autres pouvaient penser ainsi et agir en conséquence, et avec sincérité, au lieu de fanfaronner inutilement…
ARM
© www.lemohelien.com – Vendredi 26 décembre 2014.
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