Sept offres de reprise ont été déposées pour l'opérateur cédé par Altice. La cession d'Outremer Telecom (OMT) entre dans sa derni...
Sept offres de reprise ont été déposées pour l'opérateur cédé par Altice.
Or le sujet de la concurrence est déterminant dans les départements d'outre-mer (DOM). « S'il n'y a pas assez de concurrence pour dynamiser le marché, la situation pourrait se dégrader, alerte Nassir Goulamany, le directeur général d'Océinde. On est déjà victime d'une double peine dans les DOM : on a des prix plus élevés qu'en Métropole, pour une qualité de service moindre. » S'il remporte la mise, le dirigeant réunionnais promet de secouer le marché. Il se dit d'ores et déjà prêt à investir 50 millions d'euros pour améliorer la qualité du réseau mobile.
Océinde, qui est un groupe familial diversifié, est déjà présent à La Réunion via l'opérateur Zeop, mais ne fournit que de l'Internet fixe pour environ 20.000 abonnés. Depuis 2011, il investit dans la fibre et équipe 23 % des foyers sur l'île. Il est en revanche absent de Mayotte. Le rachat d'Outremer serait pour le groupe un véritable retour aux sources : c'est lui qui avait vendu SRR à SFR en 2001, pour se recentrer sur ses autres métiers.
Si l'ambition de Free, absent des DOM-TOM, peut en surprendre certains, il devrait jouer son habituel rôle de « maverick » en cas de victoire. De quoi bousculer un marché sur lequel, jusqu'à présent, seuls les « petits opérateurs » jouaient le rôle d'animateurs sur le plan concurrentiel, comme le remarquait récemment l'Arcep.
Est-ce par crainte d'une remise en cause des positions établies que Stéphane Richard, le patron d'Orange, a alors laissé entendre la semaine dernière, lors d'une visite à La Réunion, qu'il pourrait regarder le dossier ? Il n'en aura probablement pas l'occasion. Car le temps presse déjà pour Altice, qui s'est vu imposer un délai pour boucler la vente – vraisemblablement trois mois. Faute d'avoir vendu en temps et en heure, c'est un mandataire social qui s'occupera de la cession, et il ne sera vraisemblablement pas aussi précautionneux que le propriétaire d'OMT sur le prix...
La cession d'Outremer Telecom (OMT) entre dans sa dernière ligne droite. Les candidats au rachat des activités mobiles de l'opérateur avaient jusqu'à vendredi dernier pour déposer leurs offres. D'après nos informations, sept candidats se sont manifestés. Free, le groupe réunionnais Océinde, l'opérateur caribéen Digicel, ou encore l'opérateur historique de Madagascar, Telma, comptent ainsi parmi les potentiels acheteurs. Des fonds d'investissement ont aussi répondu à l'appel. Mandatée par Altice, la banque Lazard est à pied d'œuvre. Altice attendrait une centaine de millions d'euros de la transaction.
Fin octobre, l'Autorité de la concurrence avait obligé Altice à mettre en vente le mobile chez OMT, comme condition au rachat de SFR par sa filiale Numericable. Cette opération a en effet eu pour conséquence le rapprochement d' OMT – propriété de Numericable – et de SRR, filiale de SFR et opérateur dominant à La Réunion et à Mayotte, donnant ainsi naissance à un acteur de poids. Le nouvel ensemble détient en effet 66 % de part de marché à La Réunion et plus de 90 % à Mayotte, soit un quasi-monopole.
Fin octobre, l'Autorité de la concurrence avait obligé Altice à mettre en vente le mobile chez OMT, comme condition au rachat de SFR par sa filiale Numericable. Cette opération a en effet eu pour conséquence le rapprochement d' OMT – propriété de Numericable – et de SRR, filiale de SFR et opérateur dominant à La Réunion et à Mayotte, donnant ainsi naissance à un acteur de poids. Le nouvel ensemble détient en effet 66 % de part de marché à La Réunion et plus de 90 % à Mayotte, soit un quasi-monopole.
Le temps presse
Or le sujet de la concurrence est déterminant dans les départements d'outre-mer (DOM). « S'il n'y a pas assez de concurrence pour dynamiser le marché, la situation pourrait se dégrader, alerte Nassir Goulamany, le directeur général d'Océinde. On est déjà victime d'une double peine dans les DOM : on a des prix plus élevés qu'en Métropole, pour une qualité de service moindre. » S'il remporte la mise, le dirigeant réunionnais promet de secouer le marché. Il se dit d'ores et déjà prêt à investir 50 millions d'euros pour améliorer la qualité du réseau mobile.
Océinde, qui est un groupe familial diversifié, est déjà présent à La Réunion via l'opérateur Zeop, mais ne fournit que de l'Internet fixe pour environ 20.000 abonnés. Depuis 2011, il investit dans la fibre et équipe 23 % des foyers sur l'île. Il est en revanche absent de Mayotte. Le rachat d'Outremer serait pour le groupe un véritable retour aux sources : c'est lui qui avait vendu SRR à SFR en 2001, pour se recentrer sur ses autres métiers.
Free, le « maverick »
Si l'ambition de Free, absent des DOM-TOM, peut en surprendre certains, il devrait jouer son habituel rôle de « maverick » en cas de victoire. De quoi bousculer un marché sur lequel, jusqu'à présent, seuls les « petits opérateurs » jouaient le rôle d'animateurs sur le plan concurrentiel, comme le remarquait récemment l'Arcep.
Est-ce par crainte d'une remise en cause des positions établies que Stéphane Richard, le patron d'Orange, a alors laissé entendre la semaine dernière, lors d'une visite à La Réunion, qu'il pourrait regarder le dossier ? Il n'en aura probablement pas l'occasion. Car le temps presse déjà pour Altice, qui s'est vu imposer un délai pour boucler la vente – vraisemblablement trois mois. Faute d'avoir vendu en temps et en heure, c'est un mandataire social qui s'occupera de la cession, et il ne sera vraisemblablement pas aussi précautionneux que le propriétaire d'OMT sur le prix...