Depuis le 2 Août 2014 que le chef de l’Etat comorien a décrété la tenue des élections harmonisées (législatives, conseillers des îles et ...
Depuis le 2 Août 2014 que le chef de l’Etat comorien a décrété la tenue des élections harmonisées (législatives, conseillers des îles et communales), qui auraient dû avoir lieu en novembre dernier, rien ne parait clair. Les uns dorment, tandis que les autres agissent en secret pour des reports.
Et le pays subit et paie l’addition. Malgré l’épais brouillard qui enveloppe cette histoire, naïve, la population comorienne ne se contente que des déclarations optimistes, sans plus. Or, « La tenue des élections est incertaine ».
La CENI, et le gouvernement le savent. Les candidats et les partis politiques ont des doutes raisonnables. Mais le faux semblant devient une obsession incurable. Pourtant toutes les conditions sont réunies pour point d’élections.
L’incapacité de gérer les choses, le manque d’honnêteté et le désordre au sein de la CENI l’attestent. La privation d’indépendance de cette institution, les querelles, les travaux inachevés, le retard pris, concourent, sous les murs de Moroni, à entretenir l’incertitude et à alimenter les scénarios. Mais personne n’en parle ouvertement.
Les députés comoriens dont le mandat a pris fin le 24 décembre 2014, ne s’intéressent qu’aux sièges. Et même les frondeurs oublient par exprès que c’est la démocratie qu’on assassine, s’ils continuent à exercer par ordonne. Le chef de l’Etat quant à lui, rien ne l’écœure. Sachant qu’il pleuve qu’il neige, il terminera son mandat. La preuve, il gouverne avec une majorité hétéroclite qui ne lui appartient pas. Mais bon, avec la politique de caméléon bien adoptée par nos politiques, les députés et le chef de l’Etat s’arrangent un mariage en complicité.
« Paroles, paroles, paroles »
Après le décret du 2 Août 2014, du chef de l’Etat, silence absolu de ce dernier. Aucun comorien ne connaît ses intentions. Sinon, tout s’arrange avec une virgule. Après avoir fait une vue globale, après avoir cerné les différents mariages, autrement dit alliances entre partis politiques pour ces incertaines élections, il est aussi facile de pouvoir cerner d’où devient le gâchis, même si la CENI par complicité parfaite ne dit mot. Dans une motion de destitution du président de la CENI, rédigée par cette dernière le 11/12/2014, il est mentionné : « Mr Djaza est parti avec les informations qu’il détenait seul, relative à l’impression des cartes électorales, en un moment où les délais pour lancer cette opération sont relativement critiques et risquent de mettre en péril le processus électoral.
Mr Djaza a même fait avancer un contrat jusqu’à la phase de signature avec la société SEMLEX dans ce sens sans se référer ni au bureau de la CENI ni à l’assemblée générale de cette institution… ». Un scandale dont personne ne parle. Comme si le climat est normal. La démission de la population des affaires de l’Etat, notamment qui les concernent, contribue à l’assombrissement du pays. Des autorités qui s’intéressent aux luttes des places.
« Rien n’est prêt et pourtant, l’optimisme règne »
Pour dissimuler les empruntes, le chef de l’Etat Ikililou Dhoinine a ouvert les campagnes électorales ce jeudi 25 décembre 2014 à 00h. Une foutaise. Le cercle vicieux dans lequel, les dirigeants comoriens ont placé le pays, en tout cas la bio-métrisation des cartes est un fardeau qui pèse lourd. Ce qui constitue, l’un des éléments qui favorisent au report de ces élections. Et les 2.9 milliards de francs comoriens soit 5.8 millions d'euros, budgétisés pour les élections sont-ils disponibles ? Mais pourquoi l’affaire de détournement de fonds par la présidence de la CENI, évalué à 160 millions de fc reste lettre morte ? Et les membres de la CENI pourquoi leur silence, au moment où, cette somme entre dans le budget de cette institution pour la ténue de ces élections ? Complicité ou crainte ?
Enfin, l’impossibilité annoncée par la société SEMLEX de ne pouvoir livrer les cartes biométriques à temps voulu est un argument de plus sur le tableau de report de ces élections. La société aurait affirmé ceci «… en tout état de causes, eu égard du délai très court imparti pour la confection des cartes électorales, avec livraison le 25 décembre 2014, SEMLEX Europe S.A estime qu’il lui est impossible de tenir cet engagement ».Pourquoi le sommeil profond des partis politique face à ce drame ? Et la société civile, parlera-t-elle un jour de cette malversation ?
SAID YASSINE Said Ahmed
COMORESplus