Moussoili Bacar, Moulinois autoentrepreneur dans l’animation et l’événementiel, a reçu au Sénat un prix Talent des cités. « Le temps d’une ...
Moussoili Bacar, Moulinois autoentrepreneur dans l’animation et l’événementiel, a reçu au Sénat un prix Talent des cités. « Le temps d’une seconde, on se sent grand. On se dit, mine de rien, ce que je fais est soutenu au plus haut niveau. »
«je ne suis pas le seul à bosser jusqu'à 23 heures et à me questionner sur la réussite de mon entreprise ! » Moussoili Bacar, chef de la petite entreprise Tam Ta Ma Cité, est revenu de Paris gonflé à bloc.
Le grand raout autour du concours Talent des cités récompense (*) des gars et des filles qui n'auraient pas pensé être invités un jour au Sénat.
Tel « Mouss », né à Mayotte en 1985, qui a navigué comme il a pu avant de trouver sa voie à Moulins « coin tranquille, un peu comme dans les îles », en créant son activité dans l'animation et l'événementiel. « J'ai commencé à me réveiller à 10 ans »
Petit, l'école ne lui disait « rien du tout ». Le garçon vit entre Mayotte et l'Union des Comores.
L'école de la vie a l'air beaucoup plus riche que sur les tableaux noirs. « Bon, au fur et à mesure, tu comprends que l'école c'est important. J'ai commencé à me réveiller à l'âge de 10 ans. Mais j'avais déjà des retards scolaires… »
Qu'il n'a cessé de vouloir combler depuis. « La 6 e et la 5 e ont été très difficiles. J'ai fini par passer mon BEP d'électrotechnique. J'ai commencé à voir le monde autrement. »
Le jeune homme persévère et quitte Mayotte pour atterrir à Montluçon. « Je voulais passer mon Bac pro électrotechnique. J'avais de la famille à Moulins. La première année a été catastrophique. J'étais malade tout le temps du fait du climat. Et j'avais l'impression que les gens parlaient trop vite. Ah, le choc ! J'ai commencé à écrire mes journées. » Et des poèmes. Le crayon qui court sur sa feuille est une bouffée d'air.
Mouss demande aux veilleurs de nuit de l'internat de le corriger, propose une expo et s'investit dans les associations lycéennes. « En reprenant ma vie d'animation, commencée dans les îles, ça m'a permis d'aller de l'avant. Si je n'avais fait que mes devoirs le soir, j'aurais explosé. » Malgré ses efforts, il doit passer son bac au rattrapage et l'obtient.
Diplôme en poche, Moussoili Bacar est beaucoup plus confiant. Et cumule les expériences. Comme au point information jeunesse de Moulins : « J'ai découvert un autre mode d'animation, bien organisée. Je me suis dit, c'est ça qu'il me faut ! »
La Mission locale le met en relation avec le groupement d'employeurs associatif d'Auvergne GE2A pour un service civique de six mois. « Là j'ai encore trouvé un autre monde. J'ai appris à utiliser Excel, Word, j'ai vu comment les éducateurs travaillaient… »
Sorti du service, il apprend que la maison des quartiers sud de Moulins cherche un animateur. « J'avais envie de développer la danse, la musique et monter des petits spectacles. Benaouda Benzohra [coordinateur des maisons de quartier] m'a montré la salle de musique, fermée depuis longtemps. La sono était dans un coin. Ça a commencé comme ça. » Fédérateur d'artistes
C'est à la chambre de métiers qu'il « ramasse tous les bouts ». « Là-bas, on me dit : "Pourquoi pas exercer comme animateur en danse, musique et en électrotechnique" ? En trois mois, j'ai monté mon projet en assemblant tout ce que je pouvais faire. J'ai appris la gestion d'une boîte, la relation clientèle, la rédaction des courriers officiels, des devis, des factures… ».
Son premier contrat : avec la communauté d'agglomération moulinoise, pour les activités « passeports jeunes ». S'enchaînent les missions dans les centres de loisir, écoles, médiathèqueæ
Mais Mouss n'est pas satisfait. Il exhume son idée de fédérer les artistes et fonde le Cajma, pour « Collectif des artistes jeunes Moulinois et Africains ». Puis créé le Cajva à Vichy. Il joue les intermédiaires entre les groupes, musiciens, chanteurs, danseurs (une centaine) et les organisateurs. Un agent de choc qui s'occupe de toute la paperasse que beaucoup abhorrent.
Le jeune homme, jamais au repos malgré son flegme apparent, a encore des tas d'idées dans sa besace, comme passer d'autoentrepreneur à SARL et embaucher. Une autre aventure.
(*) Avec les prix successifs que Moussoili Bacar a remportés (Talents de cités, Auverboost), ce sont 5.500 € qui vont servir à investir dans du matériel, « surtout scientifique ».
«je ne suis pas le seul à bosser jusqu'à 23 heures et à me questionner sur la réussite de mon entreprise ! » Moussoili Bacar, chef de la petite entreprise Tam Ta Ma Cité, est revenu de Paris gonflé à bloc.
Le grand raout autour du concours Talent des cités récompense (*) des gars et des filles qui n'auraient pas pensé être invités un jour au Sénat.
Tel « Mouss », né à Mayotte en 1985, qui a navigué comme il a pu avant de trouver sa voie à Moulins « coin tranquille, un peu comme dans les îles », en créant son activité dans l'animation et l'événementiel. « J'ai commencé à me réveiller à 10 ans »
Petit, l'école ne lui disait « rien du tout ». Le garçon vit entre Mayotte et l'Union des Comores.
L'école de la vie a l'air beaucoup plus riche que sur les tableaux noirs. « Bon, au fur et à mesure, tu comprends que l'école c'est important. J'ai commencé à me réveiller à l'âge de 10 ans. Mais j'avais déjà des retards scolaires… »
Qu'il n'a cessé de vouloir combler depuis. « La 6 e et la 5 e ont été très difficiles. J'ai fini par passer mon BEP d'électrotechnique. J'ai commencé à voir le monde autrement. »
Le jeune homme persévère et quitte Mayotte pour atterrir à Montluçon. « Je voulais passer mon Bac pro électrotechnique. J'avais de la famille à Moulins. La première année a été catastrophique. J'étais malade tout le temps du fait du climat. Et j'avais l'impression que les gens parlaient trop vite. Ah, le choc ! J'ai commencé à écrire mes journées. » Et des poèmes. Le crayon qui court sur sa feuille est une bouffée d'air.
Mouss demande aux veilleurs de nuit de l'internat de le corriger, propose une expo et s'investit dans les associations lycéennes. « En reprenant ma vie d'animation, commencée dans les îles, ça m'a permis d'aller de l'avant. Si je n'avais fait que mes devoirs le soir, j'aurais explosé. » Malgré ses efforts, il doit passer son bac au rattrapage et l'obtient.
Diplôme en poche, Moussoili Bacar est beaucoup plus confiant. Et cumule les expériences. Comme au point information jeunesse de Moulins : « J'ai découvert un autre mode d'animation, bien organisée. Je me suis dit, c'est ça qu'il me faut ! »
La Mission locale le met en relation avec le groupement d'employeurs associatif d'Auvergne GE2A pour un service civique de six mois. « Là j'ai encore trouvé un autre monde. J'ai appris à utiliser Excel, Word, j'ai vu comment les éducateurs travaillaient… »
Sorti du service, il apprend que la maison des quartiers sud de Moulins cherche un animateur. « J'avais envie de développer la danse, la musique et monter des petits spectacles. Benaouda Benzohra [coordinateur des maisons de quartier] m'a montré la salle de musique, fermée depuis longtemps. La sono était dans un coin. Ça a commencé comme ça. » Fédérateur d'artistes
C'est à la chambre de métiers qu'il « ramasse tous les bouts ». « Là-bas, on me dit : "Pourquoi pas exercer comme animateur en danse, musique et en électrotechnique" ? En trois mois, j'ai monté mon projet en assemblant tout ce que je pouvais faire. J'ai appris la gestion d'une boîte, la relation clientèle, la rédaction des courriers officiels, des devis, des factures… ».
Son premier contrat : avec la communauté d'agglomération moulinoise, pour les activités « passeports jeunes ». S'enchaînent les missions dans les centres de loisir, écoles, médiathèqueæ
Mais Mouss n'est pas satisfait. Il exhume son idée de fédérer les artistes et fonde le Cajma, pour « Collectif des artistes jeunes Moulinois et Africains ». Puis créé le Cajva à Vichy. Il joue les intermédiaires entre les groupes, musiciens, chanteurs, danseurs (une centaine) et les organisateurs. Un agent de choc qui s'occupe de toute la paperasse que beaucoup abhorrent.
Le jeune homme, jamais au repos malgré son flegme apparent, a encore des tas d'idées dans sa besace, comme passer d'autoentrepreneur à SARL et embaucher. Une autre aventure.
(*) Avec les prix successifs que Moussoili Bacar a remportés (Talents de cités, Auverboost), ce sont 5.500 € qui vont servir à investir dans du matériel, « surtout scientifique ».