SÉCURITÉ Le premier juge d'instruction militaire, Riad Abou Ghida, a émis hier un acte d'accusation dans pluisieurs affaires de terr...
SÉCURITÉ
Le premier juge d'instruction militaire, Riad Abou Ghida, a émis hier un acte d'accusation dans pluisieurs affaires de terrorisme. L'acte d'accusation se base notamment sur les aveux du kamikaze français arrêté à l'hôtel Napoléon et du Saoudien capturé à l'hôtel Du Roy, en juin dernier.
Il entre alors en communication via Facebook avec « une personne publiant des écrits sur le jihad, qui lui a dit que s'il voulait aller en Syrie, il devait se rendre en Turquie via l'Allemagne ou l'Espagne et non pas directement par la France pour ne pas laisser de traces ».
La France a pris des mesures draconiennes pour empêcher les volontaires au jihad de se rendre en Syrie par la Turquie.
Cette personne lui a indiqué qu'il pouvait, une fois en Turquie, se rendre à Raqqa, le fief de l'EI dans le nord de la Syrie. Il suit les consignes, se rend en Allemagne par la route, et de l'aéroport de Francfort il atterrit à Izmir puis va à Gaziantep.
Là, il reste 20 jours dans une maison avec d'autres jeunes gens de différentes nationalités où ils font du sport et des études religieuses. Puis direction Raqqa.
Il est reçu par Abou Chahid, un responsable de l'EI qui lui demande quel type de jihad il veut mener. « Je veux mourir en martyr dans une opération », dit-il. Son interlocuteur lui répond : « Tu vas pouvoir le faire au Liban en donnant une bonne leçon aux chiites qui combattent les sunnites en Syrie. »
Dans ses aveux, Abou Chahid lui aurait dit que « la nationalité française n'éveille aucun soupçon au Liban ». Il lui donne 2 000 dollars et Boucheran part pour Beyrouth et attend sa veste explosive.
Il s'installe deux jours à l'hôtel Napoléon où un Libano-Suédois, Monzer Khaldoun al-Hassan, vient lui rendre visite à deux reprises. Ce dernier sera tué le 20 juillet lors d'une perquisition à Tripoli, dans le nord du pays.
Al-Hassan lui dit qu'il doit se faire exploser dans un rassemblement sans lui indiquer l'endroit exact, mais avant la date de l'opération, Abou Chahid demande par Internet à Boucheran de quitter au plus vite l'hôtel et de se rendre en Turquie « car l'opération est annulée ». « Trop tard, je n'ai pas pu partir, car le 20 juin les forces de sécurité libanaises ont pris d'assaut l'hôtel et j'ai été arrêté », a-t-il dit.
La police et la Sûreté générale libanaises avaient annoncé le 20 juin avoir investi l'hôtel Napoléon à Hamra, un quartier commercial dans l'ouest de Beyrouth, et appréhendé 17 personnes, sur la base d'informations concernant « la planification par un groupe terroriste d'attentats à l'explosif à Beyrouth et dans d'autres régions libanaises ». Parmi ces personnes figurait un Français d'origine comorienne qui a été interrogé par la justice.
L'acte d'accusation publié hier est également dirigé contre un Saoudien, Abdel Rahmane Nasser Chneifi, 20 ans, arrêté cinq jours plus tard, le 25 juin, à l'hôtel Duroy. Le kamikaze saoudien a avoué que lui et son acolyte, Ibrahim Tuéni, qui s'était fait exploser lors de l'opération, « appartiennent à Daech et prévoyaient de mener un attentat-suicide dans la banlieue sud de Beyrouth contre le restaurant al-Saha au moment où s'y trouvaient des membres de la Sûreté générale et des personnalités chiites ». « Ils sont venus au Liban via la Turquie », précise l'acte d'accusation.
Le terroriste saoudien s'était fait exploser le 25 juin à l'hôtel Duroy, dans le secteur de Raouché, lors d'une perquisition des agents de la Sûreté générale. L'autre kamikaze saoudien a été gravement brûlé et arrêté. Cette explosion-suicide avait fait onze blessés parmi les civils et les forces de l'ordre.
Les résultats d'une enquête menée par le commissaire adjoint près le tribunal militaire, le juge Dany Zeenny, avaient déjà montré que le fournisseur présumé de ceintures d'explosifs aux kamikazes de l'hôtel Duroy, Mounzer Khaldoun el-Hassan, leur avait donné l'ordre de se faire exploser avec leur charge en plein restaurant al-Saha dans la banlieue sud.
L'acte d'accusation publié hier par le juge Bou Ghida requiert des peines contre 28 personnes au total. « L'instruction a établi l'appartenance de ces personnes au groupe terroriste armé de l'État islamique et leur arrivée au Liban dans le but de perpétrer des actes de nature sécuritaire, suicidaire et terroriste, dans différentes régions du pays. » Toujours selon le texte de l'acte d'accusation, les crimes incluent « l'achat d'obus, de détonateurs, de bombes, de matières explosives et d'armes, et la fabrication de ceintures explosives, ainsi que l'entraînement des jihadistes et l'organisation de leurs séjours dans des hôtels à Beyrouth, en vue d'exécuter des opérations-suicide en zones résidentielles, de manière à provoquer un grand nombre de victimes ». Parmi les 28 accusés, « certains ont été arrêtés par les services de sécurité, tandis que d'autres ont réussi à prendre la fuite, comme le kamikaze français Mohammad Rida Ohrani ».
Le premier juge d'instruction militaire, Riad Abou Ghida, a émis hier un acte d'accusation dans pluisieurs affaires de terrorisme. L'acte d'accusation se base notamment sur les aveux du kamikaze français arrêté à l'hôtel Napoléon et du Saoudien capturé à l'hôtel Du Roy, en juin dernier.
Un Français originaire de banlieue parisienne a décrit à la justice militaire libanaise l'itinéraire qui l'a conduit à vouloir commettre un attentat-suicide au Liban à l'initiative de l'État islamique (EI), selon l'acte d'accusation émis hier par le premier juge d'instruction militaire, Riad Abou Ghida.
Fayez Youssef Boucheran, 24 ans, avait été arrêté le 20 juin dernier à l'hôtel Napoléon, dans le quartier de Hamra à Beyrouth, lors d'une rafle des services de sécurité. Il est accusé d'appartenance à l'EI et de tentative de meurtre avec une ceinture ou une veste explosive. Il risque la prison à perpétuité. Il doit être jugé par le tribunal militaire avec un Saoudien, un Syrien et quatre Libanais tandis que dix autres sont en fuite, dont un autre Français.
Originaire des Comores, le jeune homme vivait à Trappes, une ville du département des Yvelines, au sud-ouest de Paris. Dans ses aveux figurant dans l'acte d'accusation, il affirme avoir « étudié la religion chez lui ou aux domiciles de cheikhs Moustafa ou Abou Balkis », qui habitaient également à Trappes et qui « m'ont encouragé à accomplir le jihad ».
Le jeune Français a raconté au juge qu'il suivait les événements en Syrie, les « crimes commis contre les musulmans ». « J'ai eu la conviction que je devais aller en Syrie pour le jihad, pour Allah et les musulmans », a-t-il déclaré.
Fayez Youssef Boucheran, 24 ans, avait été arrêté le 20 juin dernier à l'hôtel Napoléon, dans le quartier de Hamra à Beyrouth, lors d'une rafle des services de sécurité. Il est accusé d'appartenance à l'EI et de tentative de meurtre avec une ceinture ou une veste explosive. Il risque la prison à perpétuité. Il doit être jugé par le tribunal militaire avec un Saoudien, un Syrien et quatre Libanais tandis que dix autres sont en fuite, dont un autre Français.
Originaire des Comores, le jeune homme vivait à Trappes, une ville du département des Yvelines, au sud-ouest de Paris. Dans ses aveux figurant dans l'acte d'accusation, il affirme avoir « étudié la religion chez lui ou aux domiciles de cheikhs Moustafa ou Abou Balkis », qui habitaient également à Trappes et qui « m'ont encouragé à accomplir le jihad ».
Le jeune Français a raconté au juge qu'il suivait les événements en Syrie, les « crimes commis contre les musulmans ». « J'ai eu la conviction que je devais aller en Syrie pour le jihad, pour Allah et les musulmans », a-t-il déclaré.
« Je veux mourir en martyr »
Il entre alors en communication via Facebook avec « une personne publiant des écrits sur le jihad, qui lui a dit que s'il voulait aller en Syrie, il devait se rendre en Turquie via l'Allemagne ou l'Espagne et non pas directement par la France pour ne pas laisser de traces ».
La France a pris des mesures draconiennes pour empêcher les volontaires au jihad de se rendre en Syrie par la Turquie.
Cette personne lui a indiqué qu'il pouvait, une fois en Turquie, se rendre à Raqqa, le fief de l'EI dans le nord de la Syrie. Il suit les consignes, se rend en Allemagne par la route, et de l'aéroport de Francfort il atterrit à Izmir puis va à Gaziantep.
Là, il reste 20 jours dans une maison avec d'autres jeunes gens de différentes nationalités où ils font du sport et des études religieuses. Puis direction Raqqa.
Il est reçu par Abou Chahid, un responsable de l'EI qui lui demande quel type de jihad il veut mener. « Je veux mourir en martyr dans une opération », dit-il. Son interlocuteur lui répond : « Tu vas pouvoir le faire au Liban en donnant une bonne leçon aux chiites qui combattent les sunnites en Syrie. »
Dans ses aveux, Abou Chahid lui aurait dit que « la nationalité française n'éveille aucun soupçon au Liban ». Il lui donne 2 000 dollars et Boucheran part pour Beyrouth et attend sa veste explosive.
Opération annulée
Il s'installe deux jours à l'hôtel Napoléon où un Libano-Suédois, Monzer Khaldoun al-Hassan, vient lui rendre visite à deux reprises. Ce dernier sera tué le 20 juillet lors d'une perquisition à Tripoli, dans le nord du pays.
Al-Hassan lui dit qu'il doit se faire exploser dans un rassemblement sans lui indiquer l'endroit exact, mais avant la date de l'opération, Abou Chahid demande par Internet à Boucheran de quitter au plus vite l'hôtel et de se rendre en Turquie « car l'opération est annulée ». « Trop tard, je n'ai pas pu partir, car le 20 juin les forces de sécurité libanaises ont pris d'assaut l'hôtel et j'ai été arrêté », a-t-il dit.
La police et la Sûreté générale libanaises avaient annoncé le 20 juin avoir investi l'hôtel Napoléon à Hamra, un quartier commercial dans l'ouest de Beyrouth, et appréhendé 17 personnes, sur la base d'informations concernant « la planification par un groupe terroriste d'attentats à l'explosif à Beyrouth et dans d'autres régions libanaises ». Parmi ces personnes figurait un Français d'origine comorienne qui a été interrogé par la justice.
Les aveux du second kamikaze
L'acte d'accusation publié hier est également dirigé contre un Saoudien, Abdel Rahmane Nasser Chneifi, 20 ans, arrêté cinq jours plus tard, le 25 juin, à l'hôtel Duroy. Le kamikaze saoudien a avoué que lui et son acolyte, Ibrahim Tuéni, qui s'était fait exploser lors de l'opération, « appartiennent à Daech et prévoyaient de mener un attentat-suicide dans la banlieue sud de Beyrouth contre le restaurant al-Saha au moment où s'y trouvaient des membres de la Sûreté générale et des personnalités chiites ». « Ils sont venus au Liban via la Turquie », précise l'acte d'accusation.
Le terroriste saoudien s'était fait exploser le 25 juin à l'hôtel Duroy, dans le secteur de Raouché, lors d'une perquisition des agents de la Sûreté générale. L'autre kamikaze saoudien a été gravement brûlé et arrêté. Cette explosion-suicide avait fait onze blessés parmi les civils et les forces de l'ordre.
Les résultats d'une enquête menée par le commissaire adjoint près le tribunal militaire, le juge Dany Zeenny, avaient déjà montré que le fournisseur présumé de ceintures d'explosifs aux kamikazes de l'hôtel Duroy, Mounzer Khaldoun el-Hassan, leur avait donné l'ordre de se faire exploser avec leur charge en plein restaurant al-Saha dans la banlieue sud.
28 personnes inculpées
L'acte d'accusation publié hier par le juge Bou Ghida requiert des peines contre 28 personnes au total. « L'instruction a établi l'appartenance de ces personnes au groupe terroriste armé de l'État islamique et leur arrivée au Liban dans le but de perpétrer des actes de nature sécuritaire, suicidaire et terroriste, dans différentes régions du pays. » Toujours selon le texte de l'acte d'accusation, les crimes incluent « l'achat d'obus, de détonateurs, de bombes, de matières explosives et d'armes, et la fabrication de ceintures explosives, ainsi que l'entraînement des jihadistes et l'organisation de leurs séjours dans des hôtels à Beyrouth, en vue d'exécuter des opérations-suicide en zones résidentielles, de manière à provoquer un grand nombre de victimes ». Parmi les 28 accusés, « certains ont été arrêtés par les services de sécurité, tandis que d'autres ont réussi à prendre la fuite, comme le kamikaze français Mohammad Rida Ohrani ».
Par AFP
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