Le mystère reste entier sur les conditions de ce come-back, mais Madagascar risque de connaître une grande effervescence. Rentré in...
Le mystère reste entier sur les conditions de ce come-back, mais Madagascar risque de connaître une grande effervescence.
Rentré incognito à Antananarivo, après cinq ans d’exil à Johannesburg, l’ex-président malgache Marc Ravalomanana a finalement été arrêté dans la journée à son domicile.
Certes, l’actuel président de Madagascar, Hery Rajaonarimampianina, a déclaré que Marc Ravalomanana n’a pas été arrêté mais plutôt placé sous surveillance pour éviter que celui-ci ne soit victime de mesure arbitraire. Mais cette déclaration est-elle rassurante dans la mesure où l’exilé a été conduit hors de son domicile?
Depuis plusieurs années, on savait que le truculent opposant était recherché par la justice de son pays. Certes, son domicile a subi des dommages; mais les gendarmes venus le chercher ne l’ont pas menotté.
La présence de Marc Ravalomanana, est susceptible de déranger bien des personnes. Parmi ceux qui dormiront d’un œil, figure TGV, son ancien allié devenu ennemi déclaré. Mais, il y a aussi l’actuel Chef de l’Etat. A tort ou à raison, on accuse ce dernier de faire preuve de trop de bienveillance envers le remuant personnage politique.
Par slate.fr
Lire l’intégralité de cet article ci dessous dans LePays.bf
La suffisance et l’arrogance de l’ex-président Marc Ravalomanana, semblent lui jouer des tours. En effet, rentré incognito dans la nuit de dimanche à lundi dernier à Antananarivo, l’ex-président a finalement été arrêté dans la journée à son domicile, par les forces spéciales malgaches. Face à la presse, en fin de matinée, il avait osé souligner : « J’ai tellement de pouvoir que je suis rentré sans passeport ».
Certes, l’actuel président de Madagascar, Hery Rajaonarimampianina, a déclaré que Marc Ravalomanana n’a pas été arrêté mais plutôt placé sous surveillance pour éviter que celui-ci ne soit victime de mesure arbitraire. Mais cette déclaration est-elle rassurante dans la mesure où l’exilé a été conduit hors de son domicile?
Depuis plusieurs années, on savait que le truculent opposant était recherché par la justice de son pays. Certes, son domicile a subi des dommages; mais les gendarmes venus le chercher ne l’ont pas menotté.
La présence de Marc Ravalomanana, est susceptible de déranger bien des personnes. Parmi ceux qui dormiront d’un œil, figure TGV, son ancien allié devenu ennemi déclaré. Mais, il y a aussi l’actuel Chef de l’Etat. A tort ou à raison, on accuse ce dernier de faire preuve de trop de bienveillance envers le remuant personnage politique.
Par slate.fr
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ARRESTATION DE MARC RAVALOMANANA :Un mauvais signe pour la réconciliation ?
La suffisance et l’arrogance de l’ex-président Marc Ravalomanana, semblent lui jouer des tours. En effet, rentré incognito dans la nuit de dimanche à lundi dernier à Antananarivo, l’ex-président a finalement été arrêté dans la journée à son domicile, par les forces spéciales malgaches. Face à la presse, en fin de matinée, il avait osé souligner : « J’ai tellement de pouvoir que je suis rentré sans passeport ».
Une certaine confusion règne autour de ce retour, en apparence inattendu, dans la capitale malgache. Samedi
dernier, l’ancien Chef de l’Etat avait prévenu ses partisans de son
retour imminent au pays. Après cinq ans d’exil forcé à Johannesburg, il
était finalement arrivé à bord d’un avion privé affrété par la SADC,
l’organisation de développement d’Afrique australe. Des éléments de
l’organisation l’accompagnaient. L’Afrique du Sud et la
communauté internationale démentent cependant avoir été informées de ce
voyage en catimini. Un haut responsable de la présidence a néanmoins
indiqué que l’Etat malgache entendait prendre ses responsabilités.
Autrement dit : le turbulent homme politique devait être arrêté. Aucune
raison précise n’a été évoquée, si bien que l’on se demande si cet
accueil musclé n’est pas un mauvais signe pour la réconciliation.
Certes, le chef d’Etat malgache a déclaré que Marc Ravalomanana
n’a pas été arrêté mais plutôt placé sous surveillance pour éviter que
celui-ci ne soit victime de mesure arbitraire. Mais cette déclaration
est-elle rassurante dans la mesure où l’exilé a été conduit hors de son
domicile ? Depuis plusieurs années, on savait que le truculent opposant
était recherché par la justice de son pays. Certes, son domicile a subi
des dommages ; mais les gendarmes venus chercher Marc Ravalomanana, ne
l’ont pas menotté.
L’homme qui tenait toujours à retrouver son île dorée et les
siens, avait essuyé plusieurs échecs dans ses tentatives de retour au
bercail. Ses partisans n’avaient de cesse de se réunir pour l’accueillir
en grand nombre ; ce qui dérangeait le pouvoir en place. Cette fois-ci,
pour éviter de prêter le flanc, l’infortuné homme politique avait
invité ses inconditionnels au pays, à ne pas se rassembler. Sans doute
une des conditions imposées par les nouvelles autorités malgaches. Il y
avait pourtant foule ce matin devant son domicile. Des badauds que les
forces de sécurité ont dispersés au moyen de gaz lacrymogènes. Mais
fidèle à son image de frondeur, et comme pour défier le pouvoir,
l’ancien président qui n’a pas sa langue dans la poche, a tenu des
propos désobligeants et fort inconvenants. De quoi mettre tout pouvoir
dans l’inconfort.
Nul doute que la Grande Île va connaître prochainement une
certaine effervescence politique. En effet, la présence insolite de ce
personnage haut en couleurs, Marc Ravalomanana, est susceptible de
déranger bien des personnes. Parmi ceux qui dormiront d’un œil, figure
TGV, son ancien allié devenu ennemi déclaré. Mais, il y a aussi l’actuel
Chef de l’Etat, Henry Rajaonarimampianina.
A tort ou à raison, on accuse ce dernier de faire preuve de trop de
bienveillance envers le remuant personnage politique. Difficile
aujourd’hui de croire que le retour au bercail de Marc Ravalomanana n’a
pas été négocié avec le régime actuel. Devoir de redevabilité sans
doute, puisque le président actuel avait bénéficié de son soutien lors
du dernier scrutin. La victoire de l’actuel président aura donc ouvert
les portes de l’île à l’ex-président. Son soutien politique durant la
campagne présidentielle, aura donc payé.
L’occasion est donnée à la Grande Île de rebondir
Le plus malheureux demeure donc TGV, qui aura perdu pour
n’avoir pas su faire preuve de flexibilité. Le maire d’Antananarivo n’a
pas compris qu’en politique, l’on peut être ferme ; mais il faut aussi
savoir demeurer ouvert et souple. Il voit donc ainsi son ennemi farouche
fouler le sol malgache alors que par le passé, il aura tout fait pour
le maintenir hors du pays. A force de se montrer intraitable, il aura
finalement contribué à rendre une partie de l’opinion compatissante et
sympathique à l’égard de l’exilé.
Ce retour de l’ancien homme fort d’antananarivo est une
preuve que l’actuel chef de l’Etat a su faire preuve de plus de
souplesse et de maturité. Un compromis, élaboré avec l’aval de la SADC,
ne pourrait qu’aider au renforcement de la compréhension, et donc
favoriser l’entente et la cohésion nationales. En retour, ne faudra-t-il
pas justement que Marc Ravalomanana sache bien se tenir ? Car, si son
retour est en soi, un signe de bonne volonté de la part du nouveau
pouvoir, à l’ex-président donc de faire sa part pour contribuer ainsi à
la préservation de la paix, et d’œuvrer en faveur de la réconciliation
nationale.
Comment va-t-il se comporter ? Saura-t-il se montrer à la
hauteur des attentes et manœuvrer pour rendre la tâche facile à l’actuel
président ? Rien n’est moins sûr. La question qui se pose aussi est de
savoir si une fois réhabilité au nom de la paix, Marc Ravalomanana ne va
pas être tenté de se porter candidat au prochain scrutin présidentiel,
donc éventuellement contre le chef de l’Etat en place ? Dans le cas
contraire, ira-t-il jusqu’à faire une déclaration officielle et
solennelle, de non candidature et donc de soutien à l’endroit de son
bienfaiteur ? Pour l’heure, il importe qu’il sache tenir sa langue et
maîtriser ses troupes, afin d’aider les nouvelles autorités à mieux
redresser la barre.
Ce qui semble loin d’être évident à bien des égards. Il n’a
aucun intérêt à s’agiter à l’heure actuelle. Il a le temps devant lui.
Jeune qu’il est, l’enfant terrible de la Grande Île dispose aussi de
l’aval d’un pan de l’armée nationale. Mais, il gagnerait à se faire
oublier un peu, étant donné les nombreuses gaffes commises sous son
régime. En se mettant en réserve de la république, il se donnera plus de
chances de reconquérir le pouvoir.
En attendant, la classe politique malgache devrait s’attacher
à trouver une voie consensuelle de sortie de ces crises larvées. Trop
longtemps, les acteurs politiques, toutes tendances politiques
confondues, ont méprisé le peuple et négligé jusqu’à ses besoins les
plus élémentaires. Et s’il a été pour quelque chose dans ce retour bien
orchestré de Marc Ravalomanana, le nouveau chef de l’Etat malgache
devrait être salué pour sa lucidité et son courage. Peut-être aux yeux
de certains, a-t-on ouvert le panier à crabes. Mais, pour l’essentiel,
l’occasion est donnée à la Grande Île de rebondir. Le pays
a perdu énormément de temps dans les rivalités mesquines. Depuis que
l’actuel chef de l’Etat est au pouvoir, Madagascar vit dans une relative
stabilité. L’heure est aux retrouvailles.
Il faut en profiter pour
semer les graines de la concorde nationale, et œuvrer au redressement
économique. Tous les adversaires politiques doivent donc savoir raison
garder, taire les rancœurs, et accepter d’apporter leur pierre à la
construction de l’édifice national ! La totalité de la classe politique
malgache doit s’impliquer et faire l’effort de se retrouver, puis de se
réconcilier avec le peuple qu’elle a trop longtemps déçu et martyrisé.
Ce pays, comme beaucoup d’autres sur le continent, ne mérite pas que
ceux qui ont déjà échoué les fois précédentes, le poussent
continuellement vers des rivages incertains. La Grande Île a besoin de
cohésion pour relever les défis sur tous les plans. Il est vraiment temps de se réveiller et de répondre aux attentes des populations.
« Le Pays »