Emeraude, saphir et cristal. Frégate est un joyau coiffé de vert intense, lové dans l'immensité océane qui décline ses harmonies de b...
Emeraude, saphir et cristal. Frégate est un joyau coiffé de vert intense, lové dans l'immensité océane qui décline ses harmonies de bleus avant de rouler en vagues claires et d'habiller la belle de broderies d'écume. Dans le ciel limpide du petit matin commence le ballet des sternes blanches, des pailles-en-queue et des frégates qui, en 1744, incitèrent Lazare Picault à leur dédier ce paradis. Les colombes roucoulent en dodelinant la tête, pendant que les serins à gorge rouge fluo frétillent autour des miettes du petit déjeuner. Depuis la grande terrasse des villas (400 m² minimum chacune), vue grand écran sur le large. Les brumes de l'aube s'évanouissent pour tirer le mince fil qui sépare ciel et océan. Il sera bientôt mangé par les ors du soleil. Le jour se lève et Frégate tourne une nouvelle page de la vie initiale, on aurait tant aimé qu'elle ne change jamais.
Depuis longtemps, Frégate, l'une des 115 îles des Seychelles, montre la voie et garde un tempo d'avance. Il y a une vingtaine d'années, un industriel allemand de l'agroalimentaire tombe sous le charme. Son idée est double. Il veut construire une habitation pour sa famille ainsi qu'une poignée de villas pour accueillir dignement ses amis. Voici inaugurée, en 1998, la première île-hôtel de l'archipel. On en compte aujourd'hui une bonne dizaine. Mais l'homme veut aussi démontrer que Frégate peut vivre en totale autonomie. Ce sera son graal. Du citron à l'avocat, de la roquette à la tomate, au cresson et aux piments (au total, plus de 160 fruits et légumes), c'est aujourd'hui le cas, grâce à des plantations hi-tech qui servent de modèle dans le monde entier.
Depuis longtemps, Frégate, l'une des 115 îles des Seychelles, montre la voie et garde un tempo d'avance. Il y a une vingtaine d'années, un industriel allemand de l'agroalimentaire tombe sous le charme. Son idée est double. Il veut construire une habitation pour sa famille ainsi qu'une poignée de villas pour accueillir dignement ses amis. Voici inaugurée, en 1998, la première île-hôtel de l'archipel. On en compte aujourd'hui une bonne dizaine. Mais l'homme veut aussi démontrer que Frégate peut vivre en totale autonomie. Ce sera son graal. Du citron à l'avocat, de la roquette à la tomate, au cresson et aux piments (au total, plus de 160 fruits et légumes), c'est aujourd'hui le cas, grâce à des plantations hi-tech qui servent de modèle dans le monde entier.
Au-delà, voilà qu'il s'entiche de redonner à Frégate son aspect originel. La chasse aux chiens, chats et autres rats est engagée. Au bout de dix années, victoire. Le pigeon bleu, l'oiseau-lunettes, la fée des Seychelles et la rarissime pie chanteuse sont revenus. Les essences endémiques - banians, anacardiers, takamakas, lataniers - sont plantées et des spécialistes sont conviés pour que les 2 200 tortues géantes de Frégate, dont certaines sont plus que centenaires, trouvent ici un refuge à leur démesure. Gagné encore.
Restait à ouvrir ce cadre propre à enflammer l'imaginaire des robinsons et à ravir les amoureux en quête de refuge. L'hôtel ronronnait. Depuis quelques mois, il est passé dans le giron du groupe hôtelier Oetker (Le Bristol à Paris, le légendaire Cap-Eden-Roc à Antibes, le Palais Namaskar à Marrakech, L'Apogée à Courchevel, etc.) et a rejoint la prestigieuse collection sous le nom de Fregate Island Private. En un éclair, les villas de bois tropical ont été réaménagées: chacune a sapiscine à débordement, une vaste terrasse avec vue, un jacuzzi, un gazébo pour le massage ou pour la sieste, une grande chambre, d'immenses baies vitrées, un salon, l'air conditionné, écran plat et Wi-Fi gratuit, bien entendu…
Le Rock Spa (soins ayurvédiques) a été dessiné au milieu des blocs de granit, le restaurant principal est devenu gastronomique et on se fait servir ce qu'on veut, quand on le souhaite, où on le désire par un majordome dédié. En journée, les heureux résidents peuvent même suivre les pas de Tanya, une Britannique experte en écologie tropicale. Elle est imbattable sur la vie des bébés tortue.
Pour le reste, c'est comme on aime.Il est vrai que, avec un tarif de base autour de 4 000 euros par jour et par villa, tout est inclus, sauf le bateau ou, nettement plus classe, l'hélicoptère (20 minutes, 870 euros par personne) pour débarquer ici depuis Mahé, la capitale des Seychelles: plongée, voile, pêche au gros (thon, bonite, marlin, espadon…), promenade sur les sentiers glissés sous la forêt, exploration des chemins de traverse avec la voiturette électrique stationnée devant chaque villa… Certains choisissent même de ne rien faire pour paresser sur leur terrasse en méditant sur les mystères des bleus infinis.
Heureusement, il est juste impossible de résister à l'appel des plages, sept au total, régulièrement désignées parmi «les plus belles du monde». Décor de carte postale, large ruban de sable immaculé courant devant une haie de cocotiers, vague généreuse et soleil de plomb. Deux d'entre elles, Anse Maquereau et Anse Victorin, sont en contrebas du chemin, ce qui leur donne une parfaite intimité. A l'entrée des escaliers qui y conduisent, un écriteau. «Libre» d'un côté, «Occupé» de l'autre. Illustration de l'esprit qui flotte sur Frégate. Porte grande ouverte au plaisir, au moment, à la sérénité. Confirmation devant celle de chaque villa. Inutile de chercher, il n'y a pas de clé.