INFOGRAPHIE - Malgré les dispositifs d'urgence mis en place par RTE, la filiale d'EDF qui gère les lignes haute et très haute tensio...
INFOGRAPHIE - Malgré les dispositifs d'urgence mis en place par RTE, la filiale d'EDF qui gère les lignes haute et très haute tension, la production d'électricité ne devrait pas suffire à répondre à la demande, en forte hausse.
Ce mécanisme de capacité doit être prêt pour l'hiver 2016-2017. Les fournisseurs d'électricité - EDF et GDF Suez, essentiellement - devront être titulaires de certificats démontrant qu'ils peuvent couvrir les besoins électriques de leurs clients lors des pointes de consommation qui, selon RTE, pourraient atteindre 103.000 MW pendant l'hiver 2018-2019.
La mise en place de ce dispositif aura-t-elle un coût pour le consommateur? Il n'y aura aucune ligne dédiée sur la facture, sachant que la Commission de régulation de l'énergie (CRE) estime le coût de l'implantation du système à une hausse de 1,5 % de la facture, limitée à la première année. Mais afin que le système soit vraiment viable, il doit être généralisé à toute l'Europe. Ce n'est pas le cas pour le moment.
Par Frédéric De Monicault, Service infographie du Figaro
La France va-t-elle manquer d'électricité
dans les années à venir? Ce scénario catastrophe n'est pas encore gravé
dans le marbre mais la menace est réelle. Selon Réseau de transport
d'électricité (RTE),
la filiale d'EDF responsable des lignes haute et très haute tension,
quelque 2000 mégawatts (MW) de capacité de production pourraient faire
défaut en 2016-2017. Soit l'équivalent ou presque de deux fois la
consommation d'une ville comme Marseille.
Depuis plusieurs années déjà, à l'occasion de son bilan prévisionnel de l'équilibre offre-demande d'électricité, RTE avertit du danger à l'approche de l'hiver. Mais le rapport publié mercredi est plus alarmiste qu'à l'accoutumée: si rien n'est mis en œuvre, prévient RTE, un risque de déficit de 900 MW pourrait surgir dès l'hiver 2015-2016, avant la brutale aggravation de 2016-2017. Mince consolation: pour l'hiver 2014-2015, la situation est sous contrôle, avec des capacités excédentaires de l'ordre de 2900 MW.
Le «message d'alerte» adressé par Dominique Maillard, le président du directoire de RTE, s'appuie pour l'essentiel sur «l'accélération de la fermeture ou mise sous cocon des moyens de production thermiques (fuel, gaz, charbon)». L'année dernière, GDF Suez a stoppé son «cycle combiné gaz» de Cycofos (Bouches-du-Rhône) et ralenti ses installations de Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique) et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). Soit une perte de capacité installée pour le réseau de 490 MW. Ces centrales à gaz en France et en Europe ne sont plus rentables, victimes à la fois de l'essor des énergies renouvelables et de la concurrence des gaz de schiste américains. À l'échelle européenne, pas moins de 52.000 MW de centrales à gaz ont été arrêtés au cours des dernières années.
Face aux risques de pénurie d'électricité pour les prochains hivers, RTE ne manque pas d'insister sur «des solutions rapidement déployables, telles que la mise aux normes de groupes au fioul et le retour en exploitation des cycles combinés gaz». Surtout, l'entreprise mise beaucoup sur le «mécanisme de capacité»: ce dispositif consiste à rémunérer les producteurs d'électricité, y compris quand leurs installations ne sont pas sollicitées lors des pics de consommation. «Sans cette incitation, il est difficile de demander à des industriels de construire des installations, qui sont nécessaires à l'alimentation électrique des clients, mais dont ils savent qu'elles ne seront pas rentables car elles ne tourneront que quelques jours dans l'année», rappelle RTE.
Depuis plusieurs années déjà, à l'occasion de son bilan prévisionnel de l'équilibre offre-demande d'électricité, RTE avertit du danger à l'approche de l'hiver. Mais le rapport publié mercredi est plus alarmiste qu'à l'accoutumée: si rien n'est mis en œuvre, prévient RTE, un risque de déficit de 900 MW pourrait surgir dès l'hiver 2015-2016, avant la brutale aggravation de 2016-2017. Mince consolation: pour l'hiver 2014-2015, la situation est sous contrôle, avec des capacités excédentaires de l'ordre de 2900 MW.
Le «message d'alerte» adressé par Dominique Maillard, le président du directoire de RTE, s'appuie pour l'essentiel sur «l'accélération de la fermeture ou mise sous cocon des moyens de production thermiques (fuel, gaz, charbon)». L'année dernière, GDF Suez a stoppé son «cycle combiné gaz» de Cycofos (Bouches-du-Rhône) et ralenti ses installations de Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique) et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). Soit une perte de capacité installée pour le réseau de 490 MW. Ces centrales à gaz en France et en Europe ne sont plus rentables, victimes à la fois de l'essor des énergies renouvelables et de la concurrence des gaz de schiste américains. À l'échelle européenne, pas moins de 52.000 MW de centrales à gaz ont été arrêtés au cours des dernières années.
Face aux risques de pénurie d'électricité pour les prochains hivers, RTE ne manque pas d'insister sur «des solutions rapidement déployables, telles que la mise aux normes de groupes au fioul et le retour en exploitation des cycles combinés gaz». Surtout, l'entreprise mise beaucoup sur le «mécanisme de capacité»: ce dispositif consiste à rémunérer les producteurs d'électricité, y compris quand leurs installations ne sont pas sollicitées lors des pics de consommation. «Sans cette incitation, il est difficile de demander à des industriels de construire des installations, qui sont nécessaires à l'alimentation électrique des clients, mais dont ils savent qu'elles ne seront pas rentables car elles ne tourneront que quelques jours dans l'année», rappelle RTE.
Ce mécanisme de capacité doit être prêt pour l'hiver 2016-2017. Les fournisseurs d'électricité - EDF et GDF Suez, essentiellement - devront être titulaires de certificats démontrant qu'ils peuvent couvrir les besoins électriques de leurs clients lors des pointes de consommation qui, selon RTE, pourraient atteindre 103.000 MW pendant l'hiver 2018-2019.
La mise en place de ce dispositif aura-t-elle un coût pour le consommateur? Il n'y aura aucune ligne dédiée sur la facture, sachant que la Commission de régulation de l'énergie (CRE) estime le coût de l'implantation du système à une hausse de 1,5 % de la facture, limitée à la première année. Mais afin que le système soit vraiment viable, il doit être généralisé à toute l'Europe. Ce n'est pas le cas pour le moment.
Par Frédéric De Monicault, Service infographie du Figaro