Les cases qui ont brûlé à Kawéni Disma ont laissé plusieurs familles sur le carreau : 12 maisons, selon le dernier recensement affiné que ...
Les cases qui ont brûlé à Kawéni Disma ont laissé plusieurs familles sur le carreau : 12 maisons, selon le dernier recensement affiné que les sinistrés comptent transmettre à la commune. Ils étaient une soixantaine à avoir été hébergés par la mairie au sein du gymnase de Cavani, ils ne sont plus que 44.
Ils ont alerté les médias ce vendredi soir après avoir reçu une mise en demeure de quitter les lieux dès samedi par les élus communaux. Sur place, la grogne monte. Une cinquantaine de lits picots sont alignés dans la seule salle de sport couverte de l’île. S’ils conviennent avoir été nourris et logés, ils ne savent pas ce qu’ils vont devenir : « où allons-nous aller ? Mon fils prépare le bac et ne peut plus aller au lycée de Kahani ».
Le jeune homme, tee-shirt noir, souriant, nous explique que ses livres et cahiers ont été brûlés dans l’incendie, « je n’ai plus de vêtements non plus ! ». Tous sont grands-comoriens ou anjouanais, la plupart affirment être en situation régulière, « nous avons des titres de séjour », mais certains papiers et diplômes sont partis en fumée.
Organisation à Majicavo
S’ils disent vouloir reprendre une vie normale, ils n’ont toujours pas enlevé les tôles de leurs habitations tordues et noircies par l’incendie, alors que les sinistrés de Majicavo Doubaï-Massimoni s’y sont attaqués dès le début de la semaine dernière. Ils sont, pendant ce temps, logés par des voisins ou amis.
Le relogement étant une compétence communale, nous nous sommes adressés à la mairie de Mamoudzou.
Les services semblent pris de court, « avant, pour une case brûlée on faisait jouer la solidarité. Mais maintenant et avec un tel volume de sinistrés, c’est plus difficile. Et le service d’action sociale n’est pas encore en place », indique Mohamed Moindjee, Chargé de l’Aménagement, des Transports et du Logement. Il avoue même ne pas avoir pu reloger sa propre tante à la suite d’un incendie à Mtsapéré.
S’il s’engage à mettre rapidement sur place le CCAS (Centre Communal d’Action sociale), il ne voit pas d’autres solutions qu’un « bricolage » en attendant, un partenariat avec le Conseil général, « qui a la compétence du social », la Préfecture, « concernée puisque la présence de ces familles est liée à l’immigration clandestine », et la Croix rouge.
Car se greffe en effet la problématique de la nationalité, qui ne va pas aider les bonnes volontés à se manifester du côté de la collectivité départementale, alors que la mairie est prise en étau entre les sportifs qui veulent s’entrainer dans la seule salle couverte de Grand Terre, les pressions des administrés mahorais et la bonne conscience « le maire est concerné par tous les citoyens quels qu’ils soient ».
Un épineux problème qui doit être solutionné en urgence, peut-être en appliquant la méthode adoptée à Majicavo…
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte