Quelles qualités pour être président des Comores ?
La saison des candidatures à l’élection présidentielle de 2016 est ouverte. En Grande comore , comme à « Anjouan pour le candidat A.A.M.Sambi» . Pour l’instant, on n’a pas réussi à voir surgir les vrais raisons d’etre de ces candidatures, sinon des ambitions personnelles, ou de soi-disant dévouement à la cause nationale. Et pour l’instant, on en est à des querelles d’écolier.
Choisir un candidat, à l’intérieur d’un camp, c’est choisir un programme et un profil psychologique.
Quelles qualités sont nécessaires pour exercer cette fonction si particulière.
D’abord, un président n’est ni un gouverneur , ni un ministre. Il incarne la nation. Il doit d’abord penser à cette incarnation, à chaque instant, qui détermine tout. Il doit la vivre profondément. Il doit sans cesse penser à la trace de son action dans l’histoire des Comores, passée et future.
Il doit avoir un caractère solide, une grande capacité de travail. Il doit s’habiller de façon élégante, s’exprimer dans un Shikomori sans faute ; parler au moins une autre langue étrangère. Il doit lire tous les jours la presse nationale , voire étrangère et connaitre parfaitement les nouvelles technologies : un président qui ne saurait prononcer lui-même un discours, répondre aux questions des journalistes serait aujourd’hui incapable de comprendre son pays.
Il doit aussi avoir une capacité à ne pas mentir à lui-même, à garder un secret, à travailler en équipe mais à décider seul, sans le faire en fonction de ses intérêts propres ou de rancunes personnelles. Il doit être capable de ne pas se mêler des détails, s’en tenir à de grandes directives, et seulement corriger les ministres et vice présidents quand ils s’écartent de la ligne qu’il a tracée pour le pays.
Nous attendons du président des Comores, une solution durable à l'intégrité territoriale de l'Archipel et surtout une proposition au problème de la traversée entre Anjouan et Mayotte.
Il doit avoir aussi une grande connaissance des sujets les plus essentiels pour l’incarnation de la nation : les problèmes sociaux , financiers et éducatifs. Il doit avoir une grille de lecture des événements qui nous attendent. Et en particulier des conséquences de la corruption dans le pays, qui ne peut manquer de revenir, et qui exigera des décisions nécessairement impopulaire. Il devra être capable de créer un consensus avec l’opposition sur les grands sujets de développement et de finances publiques .
Pour avoir ces qualités, un candidat à la présidence de l'Union ne doit donc pas nécessairement avoir été ministre ou décroché un Doctorat en Science politique. Il doit surement avoir été élu local, même si, dans son nouveau rôle, il ne devra pas représenter les intérêts d'une région, d'une Ile ou de son parti politique, mais ceux du pays tout entier.