Les services municipaux de la ville de Mamoudzou appuyés par les polices nationale et municipale ont procédé à la destruction de bangas ce j...
Les services municipaux de la ville de Mamoudzou appuyés par les polices nationale et municipale ont procédé à la destruction de bangas ce jeudi matin à Doujani. Objectif : conserver le foncier pour une vaste opération immobilière.
Neuf heures ce jeudi matin : le bras
d’une pelle mécanique se lève et abat des bangas en tôles dans le
village de Doujani. Les construction ne sont pas achevées et donc pas
encore habitées. Leur construction a débuté il y a quelques jours.
«La police municipale et certains élus
ont lancé une alerte le week-end dernier. Ils ont vu que de gens
continuaient à construire sur la zone alors qu’on leur a demandé
d’arrêter», explique Chadhuili Assani, le conseiller spécial du maire de
Mamoudzou. «Il y a aussi des personnes qui sont venues se plaindre
parce qu’on venait de leur arracher leurs plantations de manioc et leurs
bananiers pour pouvoir mettre des bangas.»
Un projet de ZAC avec 900 logements
La réaction n’a pas traîné. Alors que
les bangas construits illégalement se multiplient à Doujani, la nouvelle
municipalité ne veut pas perdre le contrôle sur la zone dont elle
possède le foncier.
«Nous avons un projet de ZAC très
important ici-même», précise Abdou Saïd Ali, l’adjoint au maire chargé
de l’urbanisme et du foncier. «Les études sont très avancées et le
conseil municipal va se prononcer très rapidement.»
C’est un véritable village qui doit en
effet sortir de terre : 900 logements, des équipements sportifs, des
services publics, des aires de jeux… une opération encore non chiffrées
mais qui serait nettement plus importante que la ZAC Hamaha-Soleil
levant, au nord de Kawéni. A Doujani, le projet pourrait dépasser les
100 millions d’euros, une ZAC cruciale pour la mairie qui doit livrer
4.500 logements durant la mandature.
Logements illégaux: les vases communicants
«Il faut que les gens comprennent que
s’ils veulent vivre dans de meilleures conditions, il faut que la mairie
dispose des terrains. Si on veut développer la commune, il ne faut pas
bloquer le foncier. Et la mairie s’engage à ce qu’ils soient
prioritaires dans l’habitat social qui sera construit», complète
Chadhuili Assani. La future ZAC doit en effet accueillir tous types de
logements, qui vont du social à l’opération privée.
Les bangas non encore habités ont donc
été détruits, malgré quelques mouvements d’humeurs. Les autres logements
en tôles qui abritent déjà des familles vont faire l’objet de recours
en justice très rapidement pour que des avis d’expulsions soient
prononcés. La question est maintenant de savoir où iront leurs habitants
qui avaient déjà, pour la plupart, été délogés de Tsoundzou I où se
construit le nouveau collège.
RR
Le Journal de Mayotte
RR
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