Pour la télévision centrale chinoise (CCTV), contrôlée par l'Etat, certaines données recueillies par le smartphone iraient jusqu'à m...
Pour la télévision centrale chinoise (CCTV), contrôlée par l'Etat, certaines données recueillies par le smartphone iraient jusqu'à menacer « des secrets d'Etat ».
L'iPhone, un danger pour la sécurité nationale ? C'est ce qu'affirme la télévision centrale chinoise (CCTV) contrôlée par l'Etat. En cause notamment selon elle, la fonction de géolocalisation qui permet de suivre les déplacements des utilisateurs du smartphone et de les situer en temps et en heure.
« C'est une donnée extrêmement sensible », juge Ma Ding, directeur de l'institut de la sécurité en ligne à l'Université du Peuple de Chine, dans un reportage diffusé sur CCTV. Ce dernier insinue que les déplacements des responsables politiques et économiques peuvent révéler des indications précieuses sur l'état général du pays.
Selon lui, ces données, si elles sont accessibles, pourraient ainsi dévoiler au grand jour la situation économique globale du pays, voire même « des secrets d'Etat », précise-t-il, sans entrer davantage dans le détail. Apple n'a pas souhaité réagir à ces déclarations.
Début juin, la télévision d'Etat chinoise avait déjà diffusé un documentaire où Windows 8 était présenté comme une « menace potentielle » car le système d'exploitation de Microsoft a la capacité de collecter un certains nombre de données personnelles (coordonnées, liste des contacts...).
« Douche froide »
Ce reportage sur l'iPhone intervient dans un contexte de plus en plus tendu entre la Chine et les Etats-Unis. En visite à Pékin, le secrétaire d'Etat américain John Kerry, a affirmé jeudi que « les pertes de propriété intellectuelle en raison de l'espionnage informatique font l'effet d'une douche froide sur l'innovation et les investissements ».
En mai, les relations sino-américaines ont pâti de l'inculpation par la justice américaine de cinq officiers chinois soupçonnés de piratage informatique et espionnage économique. Pékin avait réagi en se retirant d'un groupe de travail commun sur la sécurité informatique.
De son côté, la Chine a régulièrement taxé Washington d' « hypocrisie », se disant elle aussi victime d'attaques informatiques. Pékin avait aussi dénoncé le vaste système de surveillance mis en place dans le monde par les agences de renseignement américaines, notamment en Allemagne où Berlin a renvoyé jeudi le chef des services secrets américains .
La cybersécurité est « une menace commune et un défi auquel font face tous les pays (...) Le cyberespace ne doit pas devenir un outil pour porter atteinte aux intérêts des autres pays », a tancé jeudi Yang Jiechi, Conseiller d'Etat et chef de la diplomatie chinoise. En dépit des requêtes américaines, Pékin a refusé de reprendre le groupe de travail commun sur le sujet. Les Échos