«Je n’ai pas été relâché pour vice de forme. J’ai été acquitté pour innocence» C’est la coïncidence du siècle. Elle est énorme. En effe...
«Je n’ai pas été relâché pour vice de forme. J’ai été acquitté pour innocence»
C’est la coïncidence du siècle. Elle est énorme. En effet, le jeudi 17 juillet 2014, au siège de la Fondation Jean-Jaurès, à Paris, Hamada Madi Boléro, Directeur du Cabinet du Président chargé de la Défense, avec la force de persuasion qu’on lui connaît, expliquait doctement que le Général Salimou Mohamed Amiri ne pouvait être réintégré au sein de l’Armée nationale de Développement (AND) notamment parce que le 2 novembre 2012, le Juge n’avait pas jugé l’affaire sur l’assassinat du Lieutenant-colonel Combo Ayouba sur le fond mais s’était contenté de constater un vice de procédure et avait demandé la remise en liberté du Général. Or, que se passa-t-il le matin de ce vendredi 18 juillet 2014? Eh bien, le Général Salimou Mohamed Amiri a survécu à des nuées de mouches et de moustiques et à des tapis troués et répugnants de l’avion de la Yemenia dans lequel il voyageait et arriva à Paris. Dès qu’il apprit la teneur de la déclaration de Hamada Madi Boléro le concernant, il nia toute l’argumentation du Directeur du Cabinet du Président chargé de la Défense: «Je suis très choqué par ce que vient de dire Hamada Madi Boléro. J’étais aux Assises, et aux Assises, l’affaire a été jugée sur le fond, “dans l’intérêt du Droit” comme cela a été dit. Je n’ai pas été relâché pour vice de forme. J’ai été acquitté pour innocence. En plus, mon acquittement a été proclamé à l’unanimité. Dans le cas de certains de mes coaccusés, l’acquittement a été prononcé à la majorité. Mais, en ce qui me concerne, c’était à l’unanimité totale des magistrats. J’ai le jugement qui a été rendu sur cette affaire dramatique, et tout y est indiqué. Je ne veux donc pas qu’on vienne donner du grain à moudre à certains, qui vont croire et faire croire que je suis en liberté sans être jugé. J’ai été jugé et acquitté car il n’y avait et il n’y a toujours pas de preuve me reliant à l’assassinat de Combo Ayouba».
Ce que dit le Général Salimou Mohamed Amiri sur ce qui se passa quand il fut acquitté donne froid au dos et prouve ce que tous les gens sérieux savent: «Dès que la nouvelle de mon acquittement, le 2 novembre 2012, parvint aux oreilles d’Ahmed Sambi, celui-ci vit le ciel lui tomber sur la tête. À l’époque, il n’avait pas encore complètement rompu ses relations avec Ikililou Dhoinine, son ancien poulain. Il dépêcha auprès de son successeur une délégation anjouanaise à la tête de laquelle il avait placé Mohamed Bacar Dossar, pour demander au Président de faire interjeter appel. Le Président Ikililou Dhoinine accepta la suggestion pour ne pas froisser son ancien mentor. Il se passa alors quelque chose d’extraordinaire car le Procureur général Soilihi Mahmoud se rendit à Beït-Salam et expliqua patiemment au chef de l’État que l’affaire était jugée sur le fond et qu’il n’y avait aucune possibilité d’appel, puisque la décision rendue par la Cour d’Assises revêtait de l’autorité de la chose jugée. Le Président Ikililou Dhoinine demanda alors à la délégation anjouanaise de rentrer chez elle car il n’y avait rien à faire. Maintenant, je vais demander à mes avocats français de s’exprimer publiquement sur le sujet et de faire publier le jugement pour que chacun puisse se faire une opinion objective sur le dossier. Je ne veux pas qu’on dise que j’ai été relâché sans être jugé. Je ne veux pas qu’on répande de tels mensonges sur moi».
Non sans un humour s’accompagnant d’une forte dose d’agacement, le Général Salimou Mohamed Amiri ajoute: «Je ne sais pas pourquoi Hamada Madi Boléro me demande de démissionner de l’Armée 5 ans avant les élections si je veux me porter candidat à celles-ci. Comment vais-je démissionner de l’Armée alors qu’Ahmed Sambi m’y a démis? Comment un juriste peut-il tenir un tel discours? Quand je voulais déposer ma candidature pour diriger la Force est-africaine, Hamada Madi Boléro ne l’a même pas transmise aux instances de cette Force et aujourd’hui, il tient en public un discours qui, de mon point de vue, ne sert qu’à semer le trouble dans les esprits, devant des personnalités étrangères. Où est le Droit dans tout ceci? Est-ce la caractéristique d’un État de Droit? Naturellement, non. Il y a autre chose dans l’attitude de Hamada Madi Boléro qui m’inquiète. Au cours de sa conférence à la Fondation Jean-Jaurès, il déclara que quand il avait été inquiété par la Justice aux temps d’Ahmed Sambi, c’était moi qui l’interrogeais en ma qualité de Commandant de la Gendarmerie. Or, non seulement je n’ai jamais été chef de la Gendarmerie, puisque je ne suis pas gendarme, mais en plus, au moment de son arrestation, je n’étais même pas aux Comores; j’étais en Afrique du Sud, où je venais de faire évacuer mon épouse, qui nécessitait un traitement médical d’urgence. Pourquoi donc toutes ces machinations autour de mon nom? Je ne comprends rien sur ce déferlement de haine et de mensonges. Ces allégations ne peuvent pas résister à l’analyse objective. Je n’ai même pas besoin de mentionner le fait que quand le Juge Rachadi Mchangama débitait ses mensonges sur moi sur sa vidéo, Hamada Madi Boléro était déjà Directeur du Cabinet du Président et qu’il passait son temps à envoyer aux gens la vidéo enregistrée sur commande, uniquement dans le but de me nuire».
Aujourd’hui, ceux qui sont pour la manifestation de la vérité doivent se poser une question et une seule: pourquoi Ahmed Sambi et ses crypto-sambistes continuent à faire une fixation haineuse sur le Général Salimou Mohamed Amiri, faisant tout pour le plonger et le replonger dans cette affaire? Cette question est d’autant plus essentielle qu’on a vu et entendu les crypto-sambistes dicter maladroitement en anjouanais au Juge Rachadi Mchangama le contenu de sa déclaration filmée pour faire accuser le Général Salimou Mohamed Amiri. Cette vidéo est devenue la mascotte et le totem des crypto-sambistes, qu’ils remettent régulièrement sur le blog de leur propagande haineuse et mensongère. Pourquoi ces assassins font-ils tout un cinéma pour s’acharner sur le Général Salimou Mohamed Amiri? N’oublions pas qu’avec l’inconscience et l’irresponsabilité qui ont fait sa sinistre réputation, au moment de l’acquittement du Général Salimou Mohamed Amiri, ulcéré à mort, ne sachant que faire, essayant d’attirer les lumières des projecteurs sur lui, Ahmed Sambi avait dit imprudemment connaître le mobile et les auteurs de l’assassinat de Combo Ayouba. Or, aucun Juge ne se donna la peine de l’interroger sur la question. Ça ne fait pas sérieux.
Une fois de plus, il faut rappeler qu’Ahmed Sambi devait avoir quitté le pouvoir le 26 mai 2010 et ne l’avait pas fait. Pour créer un climat d’instabilité dans le pays et rester Président, il fit assassiner froidement le Lieutenant-colonel Combo Ayouba, fit bâcler une mauvaise enquête par sa créature la plus horrible et la plus malfaisante qu’est Abou Achirafi Ali Bacar, «le Pablo Escobar comorien», qui était chargé de faire partir les mercenaires blancs qui avaient assassiné Combo Ayouba. C’est le même Abou Achirafi Ali Bacar qui était chargé de l’exfiltration des armes ayant servi à cet assassinat. Quand on veut comprendre l’implication d’Ahmed Sambi et des crypto-sambistes dans cet assassinat, il suffit de remarquer qu’ils ont un réflexe pavlovien qui les pousse avec une incroyable maladresse consistant à accabler le Général Salimou Mohamed Amiri, alors qu’ils ne sont pas magistrats. Ils accablent autrui pour s’épargner eux-mêmes. À l’époque, Ahmed Saïd Djaffar, l’âme damnée d’Ahmed Sambi, disait être passé «par hasard» devant la résidence de Combo Ayouba au moment de son assassinat, et avoir vu des gens «à la peau plus claire» que la sienne, donc des Blancs. Est-ce que le Général Salimou Mohamed Amiri avait les moyens d’engager des mercenaires et de les faire voyager de l’étranger jusqu’aux Comores, et des Comores vers l’étranger? En 2010, n’est-ce pas Ahmed Sambi qui faisait joujou avec des mercenaires que Mouammar Kadhafi mettait complaisamment à son service?
S’il y avait une Justice aux Comores, il y a longtemps qu’Ahmed Sambi serait en train de dormir dans une cellule de haute sécurité en prison. Et si jamais cet homme revient un jour au pouvoir, aucun Comorien ne sera en sécurité. N’importe qui pourra être assassiné sur commande par des inconnus. N’importe quel innocent pourra être jeté en prison. La vie de n’importe quel innocent pourra être brisée, à tout moment.
Par ARM