L'enquête emploi rendue publique jeudi a établi un taux de chômage à Mayotte à 19,5 %, à fortement relativiser. L'INSEE s'est é...
L'enquête emploi rendue publique jeudi a établi un taux de chômage à Mayotte à 19,5 %, à fortement relativiser. L'INSEE s'est également intéressé à l'impact du niveau de diplôme sur l'emploi des jeunes à Mayotte.
Avoir un diplôme de l'enseignement supérieur à Mayotte, il y a 4 ans, c'était avoir de très grandes chances de décrocher un emploi. C'est un peu moins vrai aujourd'hui. C'est une des conclusions que l'on peut tirer de l'enquête emploi, rendue publique jeudi 10 juillet par l'INSEE. Elle révèle une baisse du taux d'emploi des jeunes depuis 2009, quel que soit leur niveau de qualification à la sortie du système scolaire. Mais cette évolution est particulièrement marquante pour les titulaires d'une formation de l'enseignement supérieur. Pour ces jeunes diplômés au-delà du bac, l'accès à l'emploi reste très élevé à 82,2 % mais marque une chute de plus de 7 points par rapport à 2009 (89,9%).
A Mayotte, le taux d'emploi est clairement lié au niveau de diplôme. Les jeunes sans aucune qualification sont seulement 13,5 % à avoir décroché un travail. Ils passent à 30,5 % pour les détenteurs d'un CAP ou d'un BEP. Mais pour ces derniers, les temps sont durs. Ils sont les grandes victimes du marché de l'emploi mahorais. Depuis 2009, ils encaissent la plus forte baisse du taux d'emploi (-25,8 points !). A l'époque, ils étaient 55,8 % à avoir un travail.
Le baccalauréat dont le taux de réussite continue de progresser (avec 67,4% pour le bac général cette année) offre logiquement moins de perspectives aux jeunes. Plus de bacheliers, c'est aussi plus de bacheliers demandeurs d'emploi. Si en 2009, 61,8 % d'entre eux avaient un travail, ils ne sont plus que 43,2 % en 2013.
Tous les signaux au rouge
Cette chute globale trouve une explication simple pour Jamel Mekkaoui, le chef du service régional de l'INSEE à Mayotte : »Cela s'explique par le nombre toujours croissant de diplômés à Mayotte, sans que le marché de l'emploi suive ». Parallèlement, les jeunes Mahorais « se portent très peu sur le marché du travail », indique l'INSEE. Leur taux d'inactivité a même augmenté de 1,7 point pour atteindre 80,1 %. L'allongement de la scolarité est le premier facteur explicatif, plutôt positif donc.
Corrélativement, l'INSEE note que « certains s'ancrent davantage dans l'inactivité sans souhaiter travailler ». En effet, la part des jeunes inactifs souhaitant travailler passe de 29,3 % en 2009 à 25,1 % en 2013. Le taux d'activité moyen des jeunes dans les quatre autres DOM (La Réunion, Guadeloupe, Martinique et Guyane) est deux fois plus élevé à 39,3 %.
C'est donc probablement les raisons de la fuite des 20-30 ans, que l'INSEE avait repéré dans son enquête sur la démographie de Mayotte, qui viennent d'être clairement établies.
Le Journal de Mayotte - JDD
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