Il est facile de croire que l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), organisation terroriste islamique qui a pris possession depuis ju...
Il est facile de croire que l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), organisation terroriste islamique qui a pris possession depuis juin de plusieurs villes en Irak et en Syrie, est l’auteur des pires exactions. C’est l’une des raisons pour lesquelles certaines informations qui circulent à son propos sur les réseaux sociaux semblent vraies. Et c'est pour cela qu'il faut d'autant plus se méfier... Une rumeur qui circule depuis deux jours vient encore d’illustrer ce phénomène.
Tout a commencé par la déclaration de Jacqueline Badcock jeudi 24 juillet, correspondante de l’ONU en Irak en charge de l’humanitaire, lors d’une conférence de presse à Genève donnée en visioconférence depuis Irbil, capitale de la province kurde. Elle alertait à cette occasion l’opinion publique d’un nouveau décret pris par EIIL qui exigeait de toutes les femmes âgées entre 11 et 46 ans, résidentes sur le territoire contrôlé par EIIL, qu’elles subissent une mutilation de leurs organes génitaux. L’information a été reprise par des journaux très sérieux, comme le Guardian, sans doute du fait de la bonne réputation dont bénéficiait la porte-parole de l’ONU.
L’allégation qu’elle avait formulée reposait sur un document écrit en arabe et signé du logo noir d’EIIL, qui a circulé sur Twitter à partir de mercredi 23 juillet. La responsable de l’ONU s’est dite alarmée par cette éventualité, qui pourrait concerner 4 millions de femmes à Mossoul et ses alentours. Il s'agissait en fait d'un faux.
Tout a commencé par la déclaration de Jacqueline Badcock jeudi 24 juillet, correspondante de l’ONU en Irak en charge de l’humanitaire, lors d’une conférence de presse à Genève donnée en visioconférence depuis Irbil, capitale de la province kurde. Elle alertait à cette occasion l’opinion publique d’un nouveau décret pris par EIIL qui exigeait de toutes les femmes âgées entre 11 et 46 ans, résidentes sur le territoire contrôlé par EIIL, qu’elles subissent une mutilation de leurs organes génitaux. L’information a été reprise par des journaux très sérieux, comme le Guardian, sans doute du fait de la bonne réputation dont bénéficiait la porte-parole de l’ONU.
L’allégation qu’elle avait formulée reposait sur un document écrit en arabe et signé du logo noir d’EIIL, qui a circulé sur Twitter à partir de mercredi 23 juillet. La responsable de l’ONU s’est dite alarmée par cette éventualité, qui pourrait concerner 4 millions de femmes à Mossoul et ses alentours. Il s'agissait en fait d'un faux.
Science of US propose une interprétation de ce phénomène, et de l’incapacité de Twitter à dissiper les fausses rumeurs, qui semble évidente:
«Les gens ont beaucoup de motivations psychologiques à retwitter des rumeurs qui correspondent à leurs idées préconçues (EIIL est, après tout, un groupe plutôt barbare), alors qu’ils tendent à être beaucoup moins excités par le rétablissement de la vérité».Le journaliste de Science of US a par ailleurs procédé à une recherche sur Twitter en écrivant «ISIS mutilation», et s’est rendu compte que dans les premiers résultats on trouvait encore la fausse rumeur, alors même que les médias avaient commencé à rétablir la vérité. Il conclut:
«Tout le monde a quelques faiblesses quand il s’agit de distinguer une bonne source d’une mauvaise, ou une histoire crédible d’une fasse rumeur. Twitter, aussi génial qu’il soit dans certaines situations, ne fait pas toujours la différence».D’après le Guardian, le document original datait en fait de juillet 2013, provenait d’Alep, en Syrie, et avait été falsifié. EIIL a réfuté avoir pris un tel décret.
Repéré par Mathieu Dejean | slate