Le Front national pour la Justice (FNJ) n’est pas à plaindre, mais on a envie de dire sans fausse compassion: « Pauvres hurluberlus du FNJ...
Comme pour «Air Mohéli International», «ça marche très bien», les projets sans queue ni tête portant sur l’aviation civile, depuis la présidence de Saïd Mohamed Djohar. Et cette fois, les Comoriens se retrouvent avec une escroquerie évaluée à 35 millions de francs comoriens. Ce qui n’est pas rien. À peu près 71.000 euros, une belle somme à l’échelle des Comores. Bien évidemment, le FNJ, par la voix inaudible de Mmadi Ali, a clamé l’innocence de son membre, en faisant tout pour jeter le doute et l’opprobre sur l’homme d’affaires soudanais Abbas Nassur Abbas, qu’on accuse d’insolvabilité et de problème de passeport. Cette petite stratégie du dénigrement est tout simplement démontée et jetée aux orties par les avocats d’Abbas Nasser Abbas, pour qui, «c’est faux. Abbas Nassur Abbas a son passeport. Je l’ai vu de mes propres yeux. Il réside toujours dans son hôtel d’accueil. Il tient à aller au bout de son projet. Il a besoin de récupérer son argent, mais ce n’est pas son premier souci». Ah! Mmadi Ali et sa conférence de presse – un «truc» très en vogue aux Comores actuellement, parfois pour débiter des bêtises sans queue, ni tête!
Toujours selon les avocats d’Abbas Nasser Abbas, leur client n’a pas fait le deuil de son projet de création d’une compagnie d’aviation: «M. Abass est en cours des pourparlers avec le gouvernement à l’instant même où nous tenons cette conférence. Il veut que son projet soit réalisé malgré l’argent qu’il a déjà perdu». Est-ce qu’il faut prendre tout ça au sérieux? Oui, disent en chœur les deux avocats d’Abbas Nasser Abbas: «L’affaire est confiée à un juge d’instruction. Nous ne pouvons donner aucun élément de plus sur l’affaire. Mais, nous tenons à ce que justice soit faite après la présentation de toutes les infractions que nous venions de citer». Pourtant, les deux avocats ne se font guère d’illusions, estimant qu’il y a tellement de hauts fonctionnaires arrosés que la procédure judiciaire va aboutir dans une impasse, comme toujours, au nom de la raison d’État, et Maître Idriss Mohamed Hassane le dit sans ambages: «Nous savons que tout sera fait pour que cette affaire soit bâclée, ayant plusieurs hautes autorités nationales sur le fil». Il fallait s’y attendre car Mmadi Ali lui-même sème le doute dans les esprits, puisqu’il est à la fois le leader du FNJ et le Conseiller privé du Président de la République. Mmadi Ali n’est pas un voleur des poules ordinaire. C’est plutôt un chasseur de gros gibier. Normalement, lors de sa conférence de presse, il aurait dû annoncer l’innocence de son parti politique dans l’affaire, son ignorance des faits et gestes de l’un de ses membres qui aurait agi en dehors de ses activités au sein de la formation partisane, et sa mise en congé des instances du parti politique des barbus jusqu’à la fin de la procédure. Mais, à force de vouloir clamer l’innocence du mauvais garçon de sa formation politique alors que des preuves contre lui ont commencé à s’accumuler, il ne peut que susciter la méfiance envers le parti des hurluberlus à la barbe ridicule. De fait, cette stratégie de communication n’est pas payante parce qu’elle ne fait qu’accentuer le doute et la suspicion sur les hurluberlus. Cela n’étonne personne parce que les hurluberlus ne sont pas connus pour leur talent en matière de communication, si l’on fait abstraction des mensonges éhontés qu’ils débitent devant le peuple pour se faire élire.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Samedi 26 juillet 2014.