Président de la République ou commentateur impuissant de l’actualité du jour ? Au prétexte de la catastrophe aérienne du vol Ouagadou...
Président de la République ou commentateur impuissant de l’actualité du jour ?
Au prétexte de la catastrophe aérienne du vol Ouagadougou-Alger, le président de la République a annulé son voyage prévu à La Réunion et dans l’océan Indien. Il a donc préféré apparaître à la télévision en chef des opérations de recherche, commentant maladroitement des informations parcellaires, voire contradictoires à ce stade de l’enquête. Il est certes normal que, comme cela s’est toujours fait en pareil cas, le chef de l’État exprime l’empathie de la nation avec les victimes et leurs proches. Mais endosser un rôle qu’un porte-parole du secrétariat d’État aux Transports aurait largement suffi à tenir – comme s’il dépendait du seul talent présidentiel que l’avion fût retrouvé, les corps identifiés, la cause du crash diagnostiquée – illustre à quel point nos derniers présidents ont rabaissé leur fonction pour lui privilégier toutes les occasions de se montrer.
Quel que soit le respect dû aux victimes, l’avenir de La Réunion, les
graves problèmes de Mayotte, nos relations avec l’île Maurice ou
Madagascar ne devraient-ils pas occuper dans l’agenda présidentiel un
niveau hiérarchique supérieur à celui de commentateur impuissant de
l’actualité du jour ? De même après l’accident de minibus survenu près
de Troyes, était-il indispensable que le ministre de l’Intérieur et le
secrétaire d’État aux Transports se déplacent sur le lieu de
l’accident ? « Nous avons souhaité être ensemble pour dire à la fois notre tristesse, notre solidarité et nos remerciements aux sauveteurs », a déclaré Bernard Cazeneuve. « Les
mots sont impuissants à exprimer la douleur qui est la nôtre. Nos
pensées vont en direction des familles, de leurs proches. C’est un
moment extrêmement douloureux, un moment de deuil. »