L’analyste Saïd-Omar Allaoui s’interroge gravement sur les nouvelles de Radio Cocotier. Les gens ne le savent pas, mais quand on est ...
L’analyste Saïd-Omar Allaoui s’interroge gravement sur les nouvelles de Radio Cocotier.
Les gens ne le savent pas, mais quand on est blogueur et quand on a décidé de travailler de manière crédible, on ne fait pas d’infarctus quand le téléphone sonne avec persistance et instance à 3 heures du matin. Même quand on est très fatigué par un enchaînement et un cumul de nombreuses heures de travail, même chez soi, il arrive un moment où on est obligé de prendre la communication, même à 3 heures du matin. Or, surprise des surprises, c’est un proche collaborateur du Président Ikililou Dhoinine qui est en ligne cette nuit: «Allô? ARM?J’espère qu’il ne fait pas tard chez toi et que je ne te dérange pas. Écoute, cette fois, c’est sérieux: le Président Ikililou Dhoinine a réuni au grand complet les membres de son Cabinet pour prendre congé d’eux. Il va remanier son Cabinet. Tous les membres du Cabinet étaient là sauf Hamada Madi Boléro, qui a préféré ne pas y assister, et Hadj Nassuf Ahmed Abdallah, le Conseiller du Président, actuellement en déplacement à l’étranger. De source autorisée, je tiens l’information selon laquelle Hamada Madi Boléro va libérer de la place au Cabinet et diriger le ministère des Relations extérieures. Dans un premier temps, on avait tenu son absence au cours de la cérémonie pour le signe annonciateur de son renvoi imminent, mais c’est mal le connaître. C’est mon collègue Daroussi Allaoui qui va sursauter de joie quand il verra son ennemi libérer la place pour lui, cette place qu’il convoite tant, sans chercher à s’en cacher».
Sur cette nouvelle rumeur de remaniement du Cabinet présidentiel, l’analyste Saïd-Omar Allaoui se montre d’une circonspection qui vire au scepticisme: «Je comprends le souhait des détracteurs de Hamada Madi Boléro, qui voudraient que ce dernier soit déchargé de ses fonctions officielles, surtout depuis qu’ils ont essayé de le noyer dans le verre d’eau qu’est la polémique inutile sur ses propos sur Ali Soilihi – dont personne ne se soucie de mentionner le nom – et Saïd Mohamed Cheikh. L’affaire n’est pas complètement finie, même si elle fait moins de vagues. En même temps, si Ikililou Dhoinine licencie purement et simplement Hamada Madi Boléro ou le nomme à un autre poste, il se tire une rafale sur la tête. En effet, qu’on aime ou qu’on le déteste, Hamada Madi Boléro est la seule personne à Beït-Salam qui prouve qu’il y a encore un État et un régime politique aux Comores actuellement. C’est la seule voix de Beït-Salam qu’on entend et qui compte. C’est la seule personne que redoute“l’opposition” et c’est pour cette raison qu’elle souhaite ouvertement son départ pour casser définitivement Ikililou Dhoinine. Hamada Madi Boléro est le seul collaborateur du Président qui prouve qu’il suit de près les dossiers chauds du moment, alors que les autres donnent le sentiment de faire de la sieste. On ne se débarrasse pas d’un homme comme lui, un collaborateur qui a prouvé qu’il avait de l’estomac, du répondant et du talent. De toute façon, j’ai parlé ce matin même avec un collaborateur du chef de l’État, et il ne m’a pas parlé de remaniement du Cabinet du Président Ikililou Dhoinine».
Se plaçant sur le côté technique du remaniement, Saïd-Omar Allaoui poursuit: «Le samedi 13 juillet 2013, le Président Ikililou Dhoinine a remanié son gouvernement. Or, à ce jour, parmi les anciens ministres, il n’a casé que Mohamed Ismaïla, devenu Ambassadeur des Comores en Arabie Saoudite, pendant que les autres ministres renvoyés sont devenus des chômeurs. Or, en renvoyant les membres du Cabinet avant ceux du gouvernement, le Président de la République augmentera le nombre des chômeurs issus des rangs ministériels, et ces derniers, dans la pure tradition politique comorienne, deviendront des piétons et ceux d’entre eux qui ont un véhicule personnel n’auront même pas de quoi s’acheter du carburant pour leurs voitures et des recharges téléphoniques. Lors des élections présidentielles de 2010, Hamada Madi Boléro avait eu l’habileté et l’intelligence de dire qu’il n’était contre aucun autre candidat, et n’avait attaqué aucun autre candidat sur le plan personnel, se contentant de dire que s’il n’était pas élu, il était disposé à devenir le Directeur du Cabinet du futur Président. N’est-ce pas ce qui est arrivé? Et puis, sincèrement, pourquoi remplacer un collaborateur qui connaît son métier par un autre, qui ne fera jamais pas l’affaire? Il reste à signaler que si le Président Ikililou Dhoinine se résout à remercier Hamada Madi Boléro, son régime politique ne tiendra pas une semaine parce qu’il aura donné à ses détracteurs la preuve qu’il se laisse influencer par les animateurs de la polémique sur Saïd Mohamed Cheikh, et les conséquences politiques de tout remaniement seront de nature à donner la preuve que le Président est un faible. C’est une donnée fondamentale qu’il faudra prendre en compte pour éviter le désordre dans le pays, surtout dans le contexte politique et social actuel».
En tout état de cause, à l’heure actuelle, le seul remaniement ministériel qui aura un sens politique sera celui qui devra emporter Hamada Madi Boléro, mais s’il se fait, le régime politique sera très fragilisé. On parle du remaniement du Cabinet présidentiel dans de nombreux cercles politiques comoriens, des Comores comme de France.
Par ARM