Elle était invitée à la célébration de la fête nationale du Sénégal, à Paris M me Moinaécha Youssouf Djalali a admirablement géré s...
Elle était invitée à la célébration de la fête nationale du Sénégal, à Paris
Mme Moinaécha Youssouf Djalali a admirablement géré sa conférence du 28 mai 2014 dans les locaux de l’Union pour un Mouvement populaire (UMP), à Paris. On sait que dès que la nouvelle de la tenue de sa conférence dans le prestigieux siège de l’UMP a été connue, tels augures de l’intelligentsia comorienne en France se lancèrent dans une condamnation à mort de Mme Moinaécha Youssouf Djalali, candidate déclarée à l’élection présidentielle comorienne de 2016, l’accusant injustement de représenter la candidature de la bourgeoisie et de la droite françaises, alors que l’intéressée a des relations politiques à droite comme à gauche, comme le permet parfaitement la démocratie. Comment a-t-elle fait alors que certains voulaient l’enterrer politiquement? Elle a fait ce que la plupart de nos politiciens refusent: elle a superbement ignoré les paroles des moralisateurs de fin de semaine, à un moment où de nombreux politiciens comoriens de passage à Paris font tout pour se faire recevoir par des représentants de partis politiques de France. Après avoir ignoré la malveillance des moralisateurs haineux, elle a enchaîné les rencontres politiques, à Créteil, Marseille, Nanterre et Paris. Ce lundi 16 juin 2014, elle était l’invitée de l’Ambassade du Sénégal, qui célébrait par anticipation la fête nationale du Sénégal. Cette occasion a permis à Madame la candidate de rencontrer le gotha diplomatique et politique de Paris, et de se faire connaître ou reconnaître. Du beau linge, pour tout dire.
Déjà, le 28 mai 2014, l’Ambassadeur d’une grande puissance asiatique présent dans les locaux où avait lieu sa conférence lui avait dit avoir appris l’organisation de la manifestation en lisant un article du site www.lemohelien.com et qu’il lui transmettait une invitation officielle de son gouvernement pour qu’elle se rende dans ce pays asiatique dès que son emploi du temps le lui permettrait. Ce diplomate lui avait dit en plus: «Le gouvernement de mon pays suit avec intérêt tout ce qui concerne votre candidature, qu’elle approuve et encourage». Ce lundi 16 juin 2014, c’est l’Ambassadeur d’une autre grande puissance asiatique qui lui fit part de son admiration pour sa candidature, lui rappelant les relations existant entre son pays et les Comores depuis des années. Au cours de cette cérémonie, on vit Son Excellence Ahmed Bourhane, l’Ambassadeur des Comores à Paris, qui demanda à «Madame la Présidente» ce qui se passera pour le personnel de la mission diplomatique des Comores à Paris si elle est élue chef d’État en 2016. Mme Moinaécha Youssouf Djalali, impériale, lui répondit devant une brochette de diplomates et de politiciens riant aux larmes: «Ceux qui font correctement leur travail seront maintenus à leurs postes, voire promus, dans le cas de certains». Les cocktails diplomatiques servent à faire passer des messages politiques de la plus haute importance: Albert Chambon: Mais que font donc ces diplomates entre deux cocktails? Nouvelle édition, Éditions A. Pedone, Paris, 1983 (128 pages).
Qu’on se le dise: à un moment où la classe politique comorienne a vieilli sur pieds et est victime d’une sclérose idéologique et politique, la candidature de Mme Moinaécha Youssouf Djalali apporte une fraîcheur nouvelle à la vie politique aux Comores. Madame la candidate prend position là où d’autres louvoient pour ménager la chèvre et le chou ou n’ont rien à proposer en dehors de la démagogie et de la fumée. Son discours de vérité plaît car les chancelleries ont besoin de connaître les positions des uns et des autres, le principe étant «un chef d’État décide et rassure». Aujourd’hui, MmeMoinaécha Youssouf Djalali a réussi à asseoir sa crédibilité auprès des chancelleries. «Mais, ce sont les Comoriens qui voteront en 2016», disent les adversaires. Ils ont raison. En même temps, il faut savoir qu’une élection est un processus comportant plusieurs phases, dont la première est celle du débroussaillage du terrain politique à l’interne et à l’international. La culture de la crédibilité à l’international est une opération nécessaire car elle permet aux chancelleries de découvrir la candidate ou le candidat. Pour preuve, lors des cérémonies de la fête nationale du Sénégal ce lundi 16 juin 2014, Mme Moinaécha Youssouf Djalali a reçu une invitation officielle pour se rendre dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Pourquoi? Parce qu’elle a réussi à bien asseoir sa crédibilité auprès des chancelleries, qui suivent l’évolution de sa candidature ou qui la découvre. Quand une nouvelle venue entre dans le gotha, on l’écoute et on la juge. Autant dire donc que certains de nos politiciens auront fort à faire pour se faire accepter à l’étranger, alors qu’à l’intérieur des Comores, on ne voit pas en eux des personnes sérieuses, crédibles et responsables. Le petit discours populiste a ses limites.
De manière générale, les politiciens comoriens se font connaître quand ils accèdent au pouvoir ou quand ils vendent l’État comorien à la République islamique d’Iran. Dans le cas de Mme Moinaécha Youssouf Djalali, on assiste à un processus inverse puisqu’elle œuvre pour asseoir sa «présidentialité» hors des frontières des Comores, étant entendu que si elle est élue à la magistrature suprême des Comores en 2016, elle devra communiquer quotidiennement avec le monde extérieur. Or, les dirigeants étrangers sont rassurés quand ils savent qui est leur interlocuteur dans tel pays. En même temps, Mme Moinaécha Youssouf Djalali a été prudente et a pris la précaution élémentaire de se faire connaître aux Comores. Aujourd’hui, toute personne qui s’intéresse un tant soit peut à la politique la connaît.
Donc, à l’heure qu’il est, Mme Moinaécha Youssouf Djalali peaufine sa stature présidentielle pendant que d’autres se perdent dans des polémiques inutiles. L’étranger ne votera pas pour le Comorien, mais si Mme Moinaécha Youssouf Djalali est élue Présidente des Comores en 2016, elle devra travailler avec les chancelleries étrangères, qui seront enchantées d’être en présence d’une personne responsable qu’elles connaissent et apprécient. Cette découverte à l’international va de pair avec celle qui se fait aux Comores et au sein de la communauté des Comoriens à l’étranger.
Quand les gens manifestaient du scepticisme à l’égard de la candidature de Mme Moinaécha Youssouf Djalali, cette dernière exprimait son caractère irréversible par la formule de la voiture lancée sur l’autoroute et qui ne peut pas faire demi-tour. Aujourd’hui, elle explicite la spécificité de sa candidature par une autre formule choc: «Au-delà de son caractère national, ma candidature sera un événement international. Mon élection à la présidence des Comores aussi».
Par ARM