CARNET DE JUSTICE DU JDM. Le tribunal avait commencé à examiner l’affaire depuis quelques minutes avant que l’ambiance ne devienne irrespir...
CARNET DE JUSTICE DU JDM. Le tribunal avait commencé à examiner l’affaire depuis quelques minutes avant que l’ambiance ne devienne irrespirable. A la barre se tient un petit homme d’une trentaine d’année, encadré de gendarmes. Il purge une peine préventive à Majicavo. Le président a déjà fait l’exposé des faits, l’homme est poursuivi pour une tentative d’agression sexuelle imposée à une très jeune mineure, « une petite fille âgée de cinq ans », précise le président Rieux.
Le 20 septembre 2013, la fillette et son grand frère, âgé de 7 ans, se promènent dans la campagne lorsqu’ils croisent le prévenu. Il est 9h ce matin-là, mais l’homme a déjà deux bières de 50cl dans le gosier. Il demande alors au petit garçon d’aller voir si l’épicerie du village à proximité est ouverte. Le gamin s’exécute, laissant sa petite sœur seule avec cet homme qui n’est pas un inconnu. « C’est le monsieur qui boit sur la plage », dira-t-il aux enquêteurs.
Mais l’adulte avait de terribles intentions en se débarrassant de la présence du garçon. Il emmène la fillette dans une maison abandonnée à proximité, avec l’intention très claire d’abuser d’elle. Il commence alors à la déshabiller. Lui dira qu’il n’a enlevé que sa robe.
Le frère donne l’alerte
Entretemps, le grand frère est revenu à l’endroit où il avait laissé sa sœur en compagnie de cet homme et n’a plus trouvé personne. Rapidement, il rentre à la maison le dire à sa mère qui accourt, à son tour, sur place. La femme hurle, appelle sa fille qui entend la voix de sa mère depuis le banga. L’homme tente de faire taire sa victime, en lui plaçant sa main sur sa bouche puis en lui donnant une gifle. Elle parvient tout de même à crier provoquant la fuite de son agresseur. Lors que la mère entre dans la pièce, sa fille est seule mais ce n’est pas seulement sa robe qui lui a été enlevée. Elle est entièrement nue.
L’homme, très connu dans le village, est rapidement identifié. Il est vu par plusieurs personnes en train de s’enfuir.
« Vous avez dit que vous aviez l’intention de faire un « gourouwa » (frotter son sexe contre elle). C’est ça qui s’est passé ? » demande le président. L’homme ne répond pas et soudain, l’audience devient insoutenable.
La mère vient d’entrer dans la salle avec sa fille, la très jeune victime, qui n’est effectivement qu’une toute petite enfant. Personne ne pourrait même dire qu’elle a cinq ans. Toute fine et fragile, elle s’avance dans la salle d’audience dans une jolie petite robe rouge. Elle boit un jus de fruit d’une main pendant que l’autre est solidement agrippée à celle de sa mère. Toutes les deux s’assoient sur le banc, face à la cour.
« C’est encore plus horrible », lâche spontanément le président, mettant des mots sur le sentiment général.
L’homme va présenter ses excuses, tenter de justifier l’injustifiable par l’alcool, sans que l’on sache s’il croit vraiment ce qu’il dit. Il est froid, détaché, presque souriant par moment.
Deux expertises psychologiques vont achever de dépeindre le personnage. Deux experts, qui ne se connaissent pas, vont tous les deux mettre en avant le côté pervers de sa personnalité, au sens psychiatrique du terme. Cela signifie que pour lui les autres n’ont pas d’importance.
Il a enfin, inscrites à son casier judiciaire, deux condamnations, à Clermont-Ferrand en 2005 et à Mamoudzou en 2011 pour des faits de violences.
Incarcéré depuis le 25 septembre, l’homme est évidemment maintenu en détention à l’issu du verdict. Trois ans de prison de ferme plus une année supplémentaire de sursis et de mise à l’épreuve avec de multiples obligations : travailler ou suivre une formation, se soigner de sa dépendance à l’alcool, consulter également pour ses troubles psychologiques. Il devra enfin indemniser les victimes après une audience au civil qui déterminera le montant à verser pour réparer son geste.
RR
Le Journal de Mayotte
Le 20 septembre 2013, la fillette et son grand frère, âgé de 7 ans, se promènent dans la campagne lorsqu’ils croisent le prévenu. Il est 9h ce matin-là, mais l’homme a déjà deux bières de 50cl dans le gosier. Il demande alors au petit garçon d’aller voir si l’épicerie du village à proximité est ouverte. Le gamin s’exécute, laissant sa petite sœur seule avec cet homme qui n’est pas un inconnu. « C’est le monsieur qui boit sur la plage », dira-t-il aux enquêteurs.
Mais l’adulte avait de terribles intentions en se débarrassant de la présence du garçon. Il emmène la fillette dans une maison abandonnée à proximité, avec l’intention très claire d’abuser d’elle. Il commence alors à la déshabiller. Lui dira qu’il n’a enlevé que sa robe.
Le frère donne l’alerte
Entretemps, le grand frère est revenu à l’endroit où il avait laissé sa sœur en compagnie de cet homme et n’a plus trouvé personne. Rapidement, il rentre à la maison le dire à sa mère qui accourt, à son tour, sur place. La femme hurle, appelle sa fille qui entend la voix de sa mère depuis le banga. L’homme tente de faire taire sa victime, en lui plaçant sa main sur sa bouche puis en lui donnant une gifle. Elle parvient tout de même à crier provoquant la fuite de son agresseur. Lors que la mère entre dans la pièce, sa fille est seule mais ce n’est pas seulement sa robe qui lui a été enlevée. Elle est entièrement nue.
L’homme, très connu dans le village, est rapidement identifié. Il est vu par plusieurs personnes en train de s’enfuir.
« Vous avez dit que vous aviez l’intention de faire un « gourouwa » (frotter son sexe contre elle). C’est ça qui s’est passé ? » demande le président. L’homme ne répond pas et soudain, l’audience devient insoutenable.
La mère vient d’entrer dans la salle avec sa fille, la très jeune victime, qui n’est effectivement qu’une toute petite enfant. Personne ne pourrait même dire qu’elle a cinq ans. Toute fine et fragile, elle s’avance dans la salle d’audience dans une jolie petite robe rouge. Elle boit un jus de fruit d’une main pendant que l’autre est solidement agrippée à celle de sa mère. Toutes les deux s’assoient sur le banc, face à la cour.
« C’est encore plus horrible », lâche spontanément le président, mettant des mots sur le sentiment général.
Alcool et perversité
L’homme va présenter ses excuses, tenter de justifier l’injustifiable par l’alcool, sans que l’on sache s’il croit vraiment ce qu’il dit. Il est froid, détaché, presque souriant par moment.
Deux expertises psychologiques vont achever de dépeindre le personnage. Deux experts, qui ne se connaissent pas, vont tous les deux mettre en avant le côté pervers de sa personnalité, au sens psychiatrique du terme. Cela signifie que pour lui les autres n’ont pas d’importance.
Il a enfin, inscrites à son casier judiciaire, deux condamnations, à Clermont-Ferrand en 2005 et à Mamoudzou en 2011 pour des faits de violences.
Incarcéré depuis le 25 septembre, l’homme est évidemment maintenu en détention à l’issu du verdict. Trois ans de prison de ferme plus une année supplémentaire de sursis et de mise à l’épreuve avec de multiples obligations : travailler ou suivre une formation, se soigner de sa dépendance à l’alcool, consulter également pour ses troubles psychologiques. Il devra enfin indemniser les victimes après une audience au civil qui déterminera le montant à verser pour réparer son geste.
RR
Le Journal de Mayotte