À Madagascar, près d'un mois après les violences qui ont agité la région de Fort Dauphin, les populations déplacées ne peuvent pas encor...
À Madagascar, près d'un mois après les violences qui ont agité la région de Fort Dauphin, les populations déplacées ne peuvent pas encore rentrer chez elles. Elles attendent le feu vert des forces de l'ordre, mais la situation est toujours précaire.
Les tensions entre les différentes communautés persistent : elles s'accusaient mutuellement de vols de bœufs, elles s'accusent désormais de meurtre. En effet, la tension créée par les vols répétés de bêtes a débouché sur des affrontements qui ont fait au moins quinze morts il y a quelques jours. Deux villages ont été incendiés, et plus de 1 600 personnes sont sans abri. La plupart d'entre elles ont trouvé refuge à Amboasary sud – le chef-lieu de district –, où les familles survivent grâce à la solidarité familiale et aux distributions de vivres.
Distributions de riz et d'huile
Après plusieurs heures d'attente, la distribution a commencé dans la cour du district d'Amboasary sud. Plus de deux cents personnes sont venues avec panier et bouteilles pour récupérer du riz et de l'huile. Tous viennent du village d'Andranodambo, à quatre-vingts kilomètres de là, réduit en cendres.
Yvonne, institutrice s'est enfuie avec sa famille : « On a marché trente kilomètres puis on a pris une voiture pour venir ici à Amboasary. Il y avait beaucoup de petits enfants qui pleuraient quand on marchait ; on essayait de les faire taire, car on avait peur des ennemis », raconte-t-elle.
« On emprunte tout »
Plus de mille deux cents déplacés sont ainsi arrivés à Amboasary. Ils reçoivent une aide alimentaire et matérielle du gouvernement et du Programme alimentaire mondial (PAM). Sailambo Mbeosoa, 51 ans, est venue avec ses douze enfants et petits-enfants. Son mari a été tué dans l'affrontement.
« Nous n'avons pas de maison ; nous faisons la cuisine chez des amis et parfois nous dormons dans la maison communale. On n'a rien, pas de marmite, pas de vaisselle, on emprunte tout », précise-t-elle.
Les déplacés restent à Amboasary en attendant que les gendarmes sécurisent la zone. Quant aux habitants du village rival, Ambatotsivala, ils sont tous en fuite – hommes, femmes et enfants, soit près de quatre-cents personnes – accusés d'être des voleurs de bœufs. Les forces de l'ordre sont à leur recherche. RFI
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