DÉCLARATION Le 5 juin 2014 aux environs de 12h00, j’ai été arrêté et mis en garde à vue, avec d’autres jeunes, pour, « offense au c...
DÉCLARATION
Le
5 juin 2014 aux environs de 12h00, j’ai été arrêté et mis en garde à
vue, avec d’autres jeunes, pour, « offense au chef de l’Etat ». Quelques
heures auparavant, j’avais décidé de ne plus être complice, par mon
silence, d’un gouvernement avec à sa tête, un président qui méprise le
peuple.
Oui,
je le dis et le répète haut et fort que je ne pouvais pas rester
observateur et cautionner l’action d’un gouvernement qui est entrain
d’asphyxier l’économie comorienne à cause
de son incapacité à pouvoir fournir de l’électricité aux foyers et aux
unités commerciales. Citoyen que je suis, je ne pouvais pas admettre et
je ne peux pas accepter que des sociétés d’Etat et autres entités
publiques soient dirigées par des incompétents et autres gens
malhonnêtes qui ne font que se remplir les poches avec l’argent du
contribuable et/ou du
comorien, sous l’œil complice des autorités, et en premier lieu, le Dr.
Ikililou Dhoinine, chef de l’Etat. Le quotidien du comorien se dégrade
au fil des jours, la jeunesse est marginalisée, le chômage s’accentue et
les petites initiatives privées ne survivent pas car l’Etat est absent
et a failli à sa mission ; celle de servir le peuple. Mon indignation
est donc citoyenne sans aucune influence ni arrière pensée. Et j'en
assume les conséquences.
Ma libération comme celle des autres jeunes est survenue 24h après notre arrestation. Les autorités avancent avoir agi ainsi pour préserver la paix sociale. Mais comment peut – on préserver une paix sociale si ceux qui étaient censés nous protéger continuent à nous dédaigner ? Je tiens cependant à clarifier une chose : Mon acte n’avait rien d’héroïque. C’est avant tout l’œuvre d’un citoyen qui vit mal son quotidien, et peut – être, d’un artiste qui pourrait réveiller une certaine conscience chez l’opinion. Je me suis indigné mais je pense que tous ceux qui subissent cette paralysie, cette injustice, devraient, eux aussi, agir pour pousser les autorités à changer les choses. Je vous appelle, surtout vous les jeunes, à être acteurs de votre destin car le changement n’est possible que si les autorités craignent votre mécontentement.
Cependant,
je tiens à vous remercier tous, chers amis, frères et sœurs, qui que
vous soyez et où que vous soyez, de votre soutien. C’est grâce à votre
mobilisation que nous sommes libérés. Mais cette libération ne doit pas
être considérée comme une victoire tant que ceux qui nous gouvernent
continuent à nous mépriser.
Une
pensée particulière aux jeunes arrêtés ce vendredi. Vous avez notre
soutien. Ensemble, nous contribuerons à un changement positif de notre
cher
pays.
Cheikh Mc Watwaniya - Artiste
Cheikh Mc Watwaniya - Artiste