Dans l'Océan Indien, aucune activité du virus chikungunya n'avait été détectée avant le début de l'année 2005. Le virus, vraisem...
Dans l'Océan Indien, aucune activité du virus chikungunya n'avait été détectée avant le début de l'année 2005. Le virus, vraisemblablement originaire d'Afrique de l'Est, a provoqué une première épidémie aux Comores. La transmission du virus a probablement été assurée par le moustique Aedes aegypti qui est prédominant dans l'archipel.
1.- Qu'est-ce que c'est ?
Le chikungunya est un arbovirus transmis à l'homme par la piqûre d'un moustique du genre Aedes, principalement Aedes aegypti.
C'est une maladie qui peut aussi être transmise par une mère infectée à son nouveau-né (transmission materno-néonatale).
Le virus chikungunya est connu depuis les années 1950, période durant laquelle il a provoqué des épidémies importantes en Asie du Sud-est et en Inde.
Il a refait parler de lui récemment en raison d'épidémies « explosives » qui ont notamment touché les îles de l'Océan Indien en 2005 et 2006, puis l'Inde, et au cours desquelles des millions de cas ont été recensés. À la Réunion et à Mayotte, l'infection a touché plus d'un tiers de la population.
Le chikungunya a la réputation d'être une maladie bénigne mais il a été impliqué dans des décès.
2.- Quelle répartition géographique ?
Le chikungunya sévit dans les iles de l'Océan Indien (Réunion, Mayotte, Grande-Comore, Madagascar, Maldives, Ile Maurice, Seychelles) et en Asie (Inde, Pakistan, Sri Lanka, Malaisie, Indonésie, Laos, Cambodge, Chine…).
Des épidémies de chikungunya ont aussi été observées dans le passé ou récemment dans différents pays d'Afrique du Nord (Égypte), de l'Est (Tanzanie, Bénin, Burundi, Kenya, Soudan, Ouganda), de l'Ouest (Nigeria, Sénégal), Centrale (République Centrafricaine, Congo, Guinée Equatoriale, Gabon) ainsi qu'en Afrique du Sud, au Malawi et au Zimbabwe. La maladie a également frappé en Nouvelle-Calédonie.
Le chikungunya n'épargne pas l'Europe. Des cas sont survenus en Italie en 2007 et dans le sud-ouest de la France en 2010 chez des personnes piquées par un moustique implanté localement (Aedes albopictus)
3.- Comment cela se passe-t-il ?
Chez des animaux de laboratoire, des chercheurs ont constaté que le virus se multiplie dans les tissus lymphoïdes, les muscles, les articulations, le foie et le système nerveux central.
Chez l'homme, il passe rapidement dans le sang. On l'a également retrouvé dans le liquide céphalo-rachidien de malades présentant une encéphalite (infection du cerveau).
Le virus chikungunya entraîne également la production d'anticorps spécifiques.
4.- Quels symptômes ?
La période qui s'écoule entre la piqûre de moustique infectante et l'apparition des premiers signes de la maladie (incubation) est de deux à six jours.
Les personnes infectées peuvent ne présenter aucun symptôme.
Quand le chikungunya est symptomatique, il débute de façon soudaine par une fièvre généralement élevée, associée à des douleurs articulaires (arthralgies) intenses et à une éruption cutanée transitoire.
Ces signes s'accompagnent parfois de douleurs musculaires (myalgies), de céphalées, de troubles digestifs (nausées, vomissements, perte d'appétit), de petites hémorragies et de lésions de la peau (troubles de la pigmentation).
La maladie peut donner des formes sévères. Quelques décès sont même survenus chez des patients infectés.
Le chikungunya est une maladie handicapante non seulement à cause des douleurs mais aussi du fait d'une grande fatigue qui touche près de la moitié des malades. Chez certains patients, les manifestations cliniques, en particulier rhumatologiques, persistent pendant plusieurs mois, voire plusieurs années.
Le diagnostic biologique du chikungunya repose sur la détection du virus ou de son ADN (technique PCR) et/ou la mise en évidence des anticorps spécifiques dans le sang (sérologie).
5.- Quel traitement ?
Il n'existe pas de médicaments efficaces contre le virus du chikungunya. Le traitement de la maladie est donc uniquement symptomatique.
À la phase aiguë, il repose principalement sur l'administration de médicaments contre les douleurs (antalgiques) et d'anti-inflammatoires non stéroïdiens.
L'aspirine doit être évitée à cause du risque d'hémorragies.
6.- Quelle prévention ?
Il n'y a pas de vaccin contre le chikungunya. La destruction des moustiques vecteurs est indispensable pour interrompre le cycle de transmission de la maladie.
Chez les voyageurs, le Comité des maladies liées aux voyages et d'importation (CMVI) indique que la prévention des maladies à transmission vectorielle, dont fait partie le chikunguyna, repose essentiellement sur la protection individuelle contre les piqûres de moustiques (recommandations 2011).
Cette protection personnelle anti-vectorielle passe par l'utilisation de vêtements imprégnés d'insecticides et de répulsifs cutanés. Pour les jeunes enfants, avant l'âge de la marche, les experts conseillent de munir les berceaux et les poussettes de moustiquaires imprégnées d'insecticides, méthode qui « reste la plus efficace ».
D'autres moyens de lutte contre le vecteur sont utiles : la pulvérisation de « bombes » insecticides dans les habitations, l'utilisation de diffuseurs d'insecticides électriques à l'extérieur et la mise en place de grillages anti-moustiques aux portes et aux fenêtres.
En revanche, les bracelets anti-insectes ainsi que les autres méthodes proposées dans le commerce (appareils sonores à ultrasons, vitamine B1, homéopathie, raquettes électriques, rubans, papiers et autocollants gluants sans insecticide) sont inefficaces. De même la ventilation et la climatisation sont insuffisantes pour assurer à elles seules une protection efficace.
7.- Quels répulsifs cutanés ?
À l'heure actuelle, il est recommandé d'utiliser uniquement des produits à base de DEET, de picaridine, d'IR3535 ou de citriodol, à des concentrations bien précises : 30-50 % pour le premier, 20-35 % pour la picaridine, 20-30 % pour l'IR3535 et 20-30 % pour le citriodol.
Les huiles essentielles ne doivent pas être utilisées pour se protéger contre les piqûres de moustiques (risque allergique et photosensibilisant).
Les personnes qui veulent utiliser une crème solaire doivent attendre vingt minutes avant d'appliquer le répulsif. Pour être efficaces, les répulsifs cutanés doivent être appliqués en respectant les règles de la notice d'utilisation.
Les femmes qui allaitent peuvent utiliser ce type de produits à condition, toutefois, de ne pas en appliquer sur leurs seins et de les laver avant d'allaiter leur bébé.
Chez les enfants, les répulsifs cutanés peuvent être utilisés dès l'âge de six mois.
Chez les bébés plus jeunes comme chez les femmes enceintes, on recommande de privilégier les moustiquaires imprégnées d'insecticides.
8.- Quelle spécialité concernée ?
Maladies infectieuses et tropicales. Exercée le plus souvent à l'hôpital, cette spécialité étudie et prend en charge les maladies dues aux microbes : bactéries (tuberculose, infections cutanées), virus (SIDA, hépatites), champignons (mycoses), parasites (paludisme). La plupart de ces maladies existent en France métropolitaine, mais elles sont plus présentes encore en milieu tropical.
Aujourd'hui, avec la multiplication des voyages et en raison des modifications climatiques, les maladies tropicales sont de plus en plus fréquentes dans les hôpitaux.
Source : Le Figaro.fr / Santé
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