La capitale belge s’est retrouvée subitement, le samedi 24 mai 2014, en état choc. Un Musée juif, abritant des collections reflétant la vi...
La capitale belge s’est retrouvée
subitement, le samedi 24 mai 2014, en état choc. Un Musée juif, abritant des
collections reflétant la vie et l’histoire des communautés juives des Pays-Bas
et de Belgique depuis le XVIIIème siècle, a été la cible d’une lâche attaque
qui a coûté la vie à 04 personnes : un couple d’israéliens, une ressortissante
française et un citoyen belge.
Ces crimes barbares ont
provoqué de multiples réactions d’indignation, de colère et d’inquiétude, non
seulement au sein de la communauté juive de Belgique, mais également au sein
des autres communautés religieuses et de la communauté internationale.
Une colère et des
inquiétudes que l’on retrouve, malheureusement, partout en Europe en raison d’un
laxisme des pouvoirs publics des pays européens face à la montée en puissance
des extrémismes, de l’antisémitisme, du racisme et de l’intolérance.
Nul ne peut occulter que,
depuis plusieurs années, l’Europe, et notamment la France, la Belgique, les
Pays-Bas, l’Allemagne, l’Autriche, la Grèce, la Norvège, la Suède, le Danemark,
est devenu le siège d’une montée rhétorique antisémite et raciste qui a abouti
à un climat qui diffuse inexorablement la haine de l’autre avec des actes et
des injures, notamment à l’encontre des juifs, des musulmans, des africains,
des arabes et des Roms.
Aussi, aujourd’hui, comme
hier, des victimes innoncentes ont encore payé le prix d’un je m’en foutisme
des autorités concernées par la sécurité publique car aucun effort sérieux n’a
été déployé en matière de prévention mais aussi, et il ne faut pas l’oublier,
en matière d’éducation auprès des jeunes sur le vivre ensemble et de leur
protection sur de possibles endoctrinements à une idéologie extrémiste.
Mais les pouvoirs publics
des pays européens ne sont pas les uniques responsables. Les partis politiques,
les représentants des communautés et les associations ont également une part de
responsabilité.
Pourquoi n’ont-ils pas
engagé toutes leurs forces pour empêcher la création de partis ou organisations
dangereuses qui sont à même de remporter des élections ou de favoriser le
recrutement de jihadistes pour les théâtres d’opérations terroristes en Syrie,
au Mali, en Irak ou ailleurs ?
Pourquoi, les autorités des
pays européens n’ont-elles jamais osé faire taire les prêcheurs de haine de
tous bords ?
Ce drame du Musée de
Bruxelles est un appel aux autorités européeennes à mieux lutter contre les
extrémismes et à adopter toutes les mesures idoines pour assurer au maximum la
sécurité des personnes et des biens.
Ce drame vient de mettre
tragiquement en évidence que la haine de l’autre est bien installée en Europe.
Un sentiment qui gangrène les démocraties en raison d’une banalisation
outrancière des discours racistes et antisémites et des montées de l’horreur.
Un tel acte, potentiellement
déstabilisateur pour la démocratie, ne doit pas être ignoré et il est crucilal
d’éviter toute exploitation politique ou politicienne de ces meurtres afin de
protéger la cohésion sociale.
L’unique solution à ces
extrémismes réside en une réponse sécuritaire forte et accompagnée d’une pédagogie
importante ; seule option à même, peut-être, de mettre un terme à ce genre
d’acte ignoble.
Il est urgent que les
pouvoirs publics européens combattent sans merci celles et ceux qui, par leurs
actes meurtriers ou leurs paroles puantes, propagent le racisme et
l’antisémitisme, s’attaquent aux édifices religieux et profanent les
cimetières. Des actes qui mettent à mal la cohésion d’une société et qui empêche
la démocratie à se mobiliser.
Des sanctions exemplaires
doivent être prononcées à l’encontre de ces individus qui veulent semer la
terreur et la presse a également un rôle primordiale à jouer en faisant plus de
pédagogie que du sensationnelle, de l’émotion et du pathos.
Ce qui est arrivé à
Bruxelles ne concerne pas que la communauté juive mais l’ensemble des gens
épris de valeurs de paix, de justice et de tolérance.
Je n’ai pas parlé d’Islam,
de Christianisme, de Judaïsme, de Boudhisme ou autres religions car là n’était
pas le propos de ce papier. J’ai voulu éviter la banalisation des mots afin que
tout un chacun fasse son mea culpa suite à cette tragédie du Musée juif de
Bruxelles.
Je conclurai mon papier en
présentant mes sincères condoléances aux familles des victimes qui ont trouvé
la mort dans un lieu de culture juif mais aussi universel suite à la bétise
humaine.
Farid Mnebhi.