Non les intérêts du gouvernement (du pouvoir) ne sont pas forcément ceux de l'Etat. Dans les grandes démocraties, la création d'un ...
Non les intérêts du gouvernement (du pouvoir) ne sont pas forcément ceux de l'Etat. Dans les grandes démocraties, la création d'un organe nommé Haute Cour de Justice pour juger les actes des ministres et du chef de l'Etat prouve bien que l'exécutif n'est pas aussi infaillible qu'on veuille nous faire croire, que certains de ses membres peuvent parfois agir contre les intérêts de l’État. Dans ce cas, Al-watwan devra-t-il garder le silence, passer son chemin et ne s'intéresser qu'aux pauvres voleurs de poules?
Tout le monde se souvient de l'accord signé au milieu des années 90 entre le président Djohar et Israël. Cet accord avait soulevé une vague d'indignation à Moroni et sous la pression de la rue, le gouvernement a dû revenir sur sa décision. Pourquoi cet exemple? Juste pour montrer que, contrairement à ce que pensent certains, le chef de l’État n'a pas toujours raison (sauf dans une dictature), que l'utilité d'un contre-pouvoir est justement de le rappeler toujours à l'ordre.
Normalement, ce rôle devrait être d'abord celui du parlement. Malheureusement, nos députés n'ont jamais brillé par la défense des intérêts de la nation. Ils sont mûs par leurs propres intérêts. La preuve? Après s'être partagés la manne de la RAU, ils viennent de revoir à la hausse leurs salaires, sans aucun scrupule. Bravo messieurs les parlementaires! On ne les a jamais entendus sur la crise de l'école publique, ni sur la cherté de la vie, ni sur le problème des délestages (ils se sont juste réveillés après la rencontre entre la FCC, la Ma-mwé et Comores Telecom). Mais, quand il s'agit de leur survie, ils montent au créneau, se font plus prolixes. C'est ainsi qu'ils se sont battus bec et ongles pour une rallonge de leur mandat (qui devait expirer en avril dernier, selon la Cour constitutionnelle), et se chamaillent à l’hémicycle dans le dossier Pétrole. De parlementaires comme ça, nous pouvons bien nous en passer sans que cela affecte le fonctionnement des institution.
Par Mohamed Inoussa