Le tract «Kala Wa Dala» atténue le faste de l’accueil réservé au chef de l’État. Dieu Tout-Puissant, Vous êtes le seul à pouvoir nou...
Le tract «Kala Wa Dala» atténue le faste de l’accueil réservé au chef de l’État.
Dieu Tout-Puissant, Vous êtes le seul à pouvoir nous dire ce qui se passe actuellement sur l’île de Mohéli. En effet, ce qui se passe à Mohéli actuellement relève d’une pure situation kafkaïenne car, ce jeudi 1er mai 2014, les Mohéliens ont réservé au Président Ikililou Dhoinine l’accueil le plus grandiose depuis qu’il est devenu un homme d’État en 2006. Or, pendant qu’Abbas Massounde (voir photo), grand notable de Nioumachoi ayant désormais pignon sur rue à Boingoma, pérorait et ergotait à «l’Aéroport» de Bandar-Es-Salam pour vanter les mérites inégalables et inégalés du Président de la République, le sauveur de Mohéli et des Comores, le plus virulent des tracts de tous les temps aux Comores était mis en circulation. Tout ceci est arrivé à un moment où les partisans du Président de la République avaient décidé de réserver à leur champion un accueil plus pimpant et plus clinquant que celui que les Mohéliens avaient organisé en l’honneur d’Ahmed Sambi le dimanche 5 avril 2014. Dans un premier temps, le chef de l’État refusait de se rendre à Mohéli, car l’idée de l’«accueil de la démonstration de force et de la concurrence politique» le mettait très mal à l’aise. Mais, pouvait-il vivre à la Grande-Comore indéfiniment sans se rendre sur son île natale, à Mohéli, un jour?
C’est ainsi donc qu’il arriva à Mohéli ce jeudi 1er mai 2014. Le grand orateur Abbas Massounde s’égosilla au micro pour clamer, au nom des Mohéliens et des autres Comoriens, «leur gratitude à l’endroit du Président Ikililou Dhoinine qui, à quelques jours de la célébration du troisième anniversaire de son investiture, présente un bilan d’ores et déjà élogieux pour le pays en général, et pour Mwali en particulier». Un homme qui est dans les bonnes grâces d’Abbas Massounde est un homme heureux, car le grand orateur sait y faire quand il s’y met. Le Président Ikililou Dhoinine dira de cet accueil: «Je suis très flatté à chacun des accueils que vous me réservez ici même à Bandar-Es-Salam à l’occasion des visites que j’effectue sur ma terre natale. Mais, ce jour, je le suis plus particulièrement».
Tout ceci est très bien dit. Les protestations de fidélité et d’amour ont été très bien faites. Mais, voilà. Il y a ce tract intitulé «Kala Wa Dala». Un torchon. Un brûlot. Un pamphlet. De la littérature au kérosène. Du soufre. Une littérature sulfureuse. Pis, de la littérature fangeuse et de caniveau. À ce jour, personne n’a fait pire contre le Président de la République car, là, il ne s’agit pas d’une analyse politique, mais d’un tissu d’injures personnelles touchant certaines personnes de son entourage, la Première Dame en particulier. Ce qui caractérise ce tract, ce n’est pas seulement son contenu, mais surtout la manière par laquelle les injures ont été rédigées. De ce fait, il est impossible de publier ce document fangeux en deux pages car il relève de l’injure. De toute manière, pour qui connaît la sociologie, la sociographie et la sociologie politique de Mohéli, il est impossible d’envisager ce tract sans y voir la main de Djoieziens, dont certains avaient manifesté leur mauvaise humeur en se rendant à l’accueil d’Ahmed Sambi le dimanche 5 avril 2014. Depuis, à Djoiezi, les dissidents et les partisans du Président de la République sont à couteaux tirés, et on n’entrevoit pas une réconciliation à court terme. Trop de haine, trop de détestation…
Nous avons donc décidé de ne pas publier le tract en question car il dépasse le cadre strict de la politique pour entrer dans celui de l’injure pure. Nous nous limiterons à énumérer ceux des griefs qui sont faits au Président de la République sur la seule sphère politique, le reste étant du domaine privé et familial, que nous devons laisser de côté. D’entrée de jeu, il est dit au Président de la République que «gouverner un pays ce n’est ni présider une équipe de football, ni vendre des médicaments dans une pharmacie, ni gérer un champ d’ylang-ylang à Dréméyani». Une bordée d’injures dénie au chef de l’État toute qualité d’homme d’État et de Président de la République, avant de lui reprocher une impiété depuis qu’il ne craindrait plus Dieu, des histoires de sorcelleries, des faiblesses psychologiques, des nominations au profit «des fraudeurs, des escrocs, des ivrognes, des sadiques, des corrupteurs, des détourneurs de fonds publics et des gens incompétents qui n’aiment pas leur pays».
Il est également reproché au chef de l’État ce qui suit: «En plus, vos amis et ceux qui vous entourent sont des voleurs, des corrupteurs, des ignorants, des cancres, des illettrés, des minables, des personnes méchantes, malhonnêtes, impolies et maladroites qui ont des mémoires courtes et des esprits malsains». Un crime de lèse-majesté a été commis car notre Ambassadeur-Dieu, Sa Suffisance royale et divine Ali Saïd Mdahoma est présenté dans les termes suivants, lui qui m’a toujours injurié devant la Planète entière d’être le seul à réfuter le bien-fondé de sa nomination à Bruxelles: «Amigo, Ambassadeur en Belgique, c’est un minable, un pervers, il est incompétent dans sa fonction (moyenne: 0,25/20. Mention: aucune contribution)». Ah bon? D’autres Djoieziens furent fustigés nommément. Les rédacteurs du tract disent que le chef de l’État n’est pas étranger à l’affaire du bandit Abou Achirafi Ali Bacar, le «Pablo Escobar comorien»: «On vient de nous informer qu’il y a eu détournement de 7 milliards de francs comoriens dont l’auteur est Abou Achirafi, Directeur général de Police. Monsieur le Président, vous êtes bel et bien au courant de cette affaire, mais vous l’avez bouclée». La ministre Sitti Kassim a reçu sa part d’injures en tant que l’une des personnes manipulant le Président.
On retrouve une autre bordée d’injures et d’accusations de vols, de corruption, de mensonges, d’injustice, de «désordre absolu», d’un «gouvernement actuel dirigé par les femmes», des «réunions insignifiantes», des «salaires misérables» pour les uns, «le luxe et la richesse suprême» pour les autres, un «comportement impoli, malhonnête, maladroit et bête» et même «nul, ignorant, rancunier, ingrat et incompétent» excluant «le savoir-vivre et le savoir-parler», un comportement d’«enfant mal élevé et paresseux». On a même droit à un «nous ne sommes pas au point de mourir de faim, alors épargnez-nous de vos misérables enveloppes», «de votre minable aide alimentaire», etc. Le tract finit par des menaces de mort, exprimées en comorien, mais qu’on peut traduire de la manière suivante: «Alors, renforcez votre sécurité car nous nous présenterons bientôt à vous».
Ce tract est d’une violence inouïe, et quand on connaît le contexte politique actuel sur l’île de Mohéli, on ne s’en étonne pas. Seulement, ses rédacteurs sont allés trop loin, puisqu’ils sont sortis du cadre politique, de la sphère publique. Quand on est Mohélien, Djoiezien de surcroît, on sait ce que le mot «tract» signifie. Mais, en ce qui concerne celui-ci, on a froid au dos. En même temps, un mur de mensonges et d’arrangements avec la vérité tombe de la plus violente des manières. Il y a peu, un ancien ministre mohélien disait: «L’île de Mohéli entière est derrière le Président Ikililou Dhoinine. Il n’y a que notre frère ARM qui brise cette belle unanimité». Aujourd’hui, la violence de ce tract lui donne entièrement tort. Un mendiant qui a beaucoup quémandé et qui a fini par obtenir un poste dans la diplomatie tient encore le même discours que l’ancien ministre mohélien. Les faits lui donnent tort, à la lumière de ce tract, qui finira par déclencher des représailles. Mais, qui réprimer sans commettre des actes d’injustice sur des innocents?
En tout état de cause, une chose est certaine: plus personne ne pourra prétendre qu’un Mohélien seulement conteste la politique du Président Ikililou Dhoinine. Le contenu du tract précité prouve clairement que les rédacteurs de celui-ci sont de parfaits connaisseurs de la société mohélienne et des acteurs politiques jusque dans leur intimité familiale. La maîtrise des «ressorts intimes» de la sociographie djoiezienne est l’une des données fondamentales de ce document explosif, qui transforme le beau discours d’Abbas Massounde en pétard mouillé pour enfant gommeux et boutonneux manifestant un caractère légèrement récalcitrant. On dira tout ce qu’on voudra dire, mais il sera impossible de ne pas lier ce tract incendiaire à des gens de Djoiezi, le foyer natal du Président de la République. Mais, vers qui orienter une éventuelle enquête où cas enquête il y aura? Vers l’injustice probablement. En même temps, on ne peut pas s’empêcher de se demander s’il ne serait pas temps pour le chef de l’État d’oublier le côté injurieux du tract pour en tirer les principaux enseignements, sans orgueil, ni narcissisme.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Samedi 3 mai 2014.
C’est ainsi donc qu’il arriva à Mohéli ce jeudi 1er mai 2014. Le grand orateur Abbas Massounde s’égosilla au micro pour clamer, au nom des Mohéliens et des autres Comoriens, «leur gratitude à l’endroit du Président Ikililou Dhoinine qui, à quelques jours de la célébration du troisième anniversaire de son investiture, présente un bilan d’ores et déjà élogieux pour le pays en général, et pour Mwali en particulier». Un homme qui est dans les bonnes grâces d’Abbas Massounde est un homme heureux, car le grand orateur sait y faire quand il s’y met. Le Président Ikililou Dhoinine dira de cet accueil: «Je suis très flatté à chacun des accueils que vous me réservez ici même à Bandar-Es-Salam à l’occasion des visites que j’effectue sur ma terre natale. Mais, ce jour, je le suis plus particulièrement».
Tout ceci est très bien dit. Les protestations de fidélité et d’amour ont été très bien faites. Mais, voilà. Il y a ce tract intitulé «Kala Wa Dala». Un torchon. Un brûlot. Un pamphlet. De la littérature au kérosène. Du soufre. Une littérature sulfureuse. Pis, de la littérature fangeuse et de caniveau. À ce jour, personne n’a fait pire contre le Président de la République car, là, il ne s’agit pas d’une analyse politique, mais d’un tissu d’injures personnelles touchant certaines personnes de son entourage, la Première Dame en particulier. Ce qui caractérise ce tract, ce n’est pas seulement son contenu, mais surtout la manière par laquelle les injures ont été rédigées. De ce fait, il est impossible de publier ce document fangeux en deux pages car il relève de l’injure. De toute manière, pour qui connaît la sociologie, la sociographie et la sociologie politique de Mohéli, il est impossible d’envisager ce tract sans y voir la main de Djoieziens, dont certains avaient manifesté leur mauvaise humeur en se rendant à l’accueil d’Ahmed Sambi le dimanche 5 avril 2014. Depuis, à Djoiezi, les dissidents et les partisans du Président de la République sont à couteaux tirés, et on n’entrevoit pas une réconciliation à court terme. Trop de haine, trop de détestation…
Nous avons donc décidé de ne pas publier le tract en question car il dépasse le cadre strict de la politique pour entrer dans celui de l’injure pure. Nous nous limiterons à énumérer ceux des griefs qui sont faits au Président de la République sur la seule sphère politique, le reste étant du domaine privé et familial, que nous devons laisser de côté. D’entrée de jeu, il est dit au Président de la République que «gouverner un pays ce n’est ni présider une équipe de football, ni vendre des médicaments dans une pharmacie, ni gérer un champ d’ylang-ylang à Dréméyani». Une bordée d’injures dénie au chef de l’État toute qualité d’homme d’État et de Président de la République, avant de lui reprocher une impiété depuis qu’il ne craindrait plus Dieu, des histoires de sorcelleries, des faiblesses psychologiques, des nominations au profit «des fraudeurs, des escrocs, des ivrognes, des sadiques, des corrupteurs, des détourneurs de fonds publics et des gens incompétents qui n’aiment pas leur pays».
Il est également reproché au chef de l’État ce qui suit: «En plus, vos amis et ceux qui vous entourent sont des voleurs, des corrupteurs, des ignorants, des cancres, des illettrés, des minables, des personnes méchantes, malhonnêtes, impolies et maladroites qui ont des mémoires courtes et des esprits malsains». Un crime de lèse-majesté a été commis car notre Ambassadeur-Dieu, Sa Suffisance royale et divine Ali Saïd Mdahoma est présenté dans les termes suivants, lui qui m’a toujours injurié devant la Planète entière d’être le seul à réfuter le bien-fondé de sa nomination à Bruxelles: «Amigo, Ambassadeur en Belgique, c’est un minable, un pervers, il est incompétent dans sa fonction (moyenne: 0,25/20. Mention: aucune contribution)». Ah bon? D’autres Djoieziens furent fustigés nommément. Les rédacteurs du tract disent que le chef de l’État n’est pas étranger à l’affaire du bandit Abou Achirafi Ali Bacar, le «Pablo Escobar comorien»: «On vient de nous informer qu’il y a eu détournement de 7 milliards de francs comoriens dont l’auteur est Abou Achirafi, Directeur général de Police. Monsieur le Président, vous êtes bel et bien au courant de cette affaire, mais vous l’avez bouclée». La ministre Sitti Kassim a reçu sa part d’injures en tant que l’une des personnes manipulant le Président.
On retrouve une autre bordée d’injures et d’accusations de vols, de corruption, de mensonges, d’injustice, de «désordre absolu», d’un «gouvernement actuel dirigé par les femmes», des «réunions insignifiantes», des «salaires misérables» pour les uns, «le luxe et la richesse suprême» pour les autres, un «comportement impoli, malhonnête, maladroit et bête» et même «nul, ignorant, rancunier, ingrat et incompétent» excluant «le savoir-vivre et le savoir-parler», un comportement d’«enfant mal élevé et paresseux». On a même droit à un «nous ne sommes pas au point de mourir de faim, alors épargnez-nous de vos misérables enveloppes», «de votre minable aide alimentaire», etc. Le tract finit par des menaces de mort, exprimées en comorien, mais qu’on peut traduire de la manière suivante: «Alors, renforcez votre sécurité car nous nous présenterons bientôt à vous».
Ce tract est d’une violence inouïe, et quand on connaît le contexte politique actuel sur l’île de Mohéli, on ne s’en étonne pas. Seulement, ses rédacteurs sont allés trop loin, puisqu’ils sont sortis du cadre politique, de la sphère publique. Quand on est Mohélien, Djoiezien de surcroît, on sait ce que le mot «tract» signifie. Mais, en ce qui concerne celui-ci, on a froid au dos. En même temps, un mur de mensonges et d’arrangements avec la vérité tombe de la plus violente des manières. Il y a peu, un ancien ministre mohélien disait: «L’île de Mohéli entière est derrière le Président Ikililou Dhoinine. Il n’y a que notre frère ARM qui brise cette belle unanimité». Aujourd’hui, la violence de ce tract lui donne entièrement tort. Un mendiant qui a beaucoup quémandé et qui a fini par obtenir un poste dans la diplomatie tient encore le même discours que l’ancien ministre mohélien. Les faits lui donnent tort, à la lumière de ce tract, qui finira par déclencher des représailles. Mais, qui réprimer sans commettre des actes d’injustice sur des innocents?
En tout état de cause, une chose est certaine: plus personne ne pourra prétendre qu’un Mohélien seulement conteste la politique du Président Ikililou Dhoinine. Le contenu du tract précité prouve clairement que les rédacteurs de celui-ci sont de parfaits connaisseurs de la société mohélienne et des acteurs politiques jusque dans leur intimité familiale. La maîtrise des «ressorts intimes» de la sociographie djoiezienne est l’une des données fondamentales de ce document explosif, qui transforme le beau discours d’Abbas Massounde en pétard mouillé pour enfant gommeux et boutonneux manifestant un caractère légèrement récalcitrant. On dira tout ce qu’on voudra dire, mais il sera impossible de ne pas lier ce tract incendiaire à des gens de Djoiezi, le foyer natal du Président de la République. Mais, vers qui orienter une éventuelle enquête où cas enquête il y aura? Vers l’injustice probablement. En même temps, on ne peut pas s’empêcher de se demander s’il ne serait pas temps pour le chef de l’État d’oublier le côté injurieux du tract pour en tirer les principaux enseignements, sans orgueil, ni narcissisme.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Samedi 3 mai 2014.