Madagascar : Approche globale pour un taux de croissance à deux chiffres, un défi réaliste. Vision Ny Fanahy Maha Olona Seule une gr...
Madagascar : Approche globale pour un taux de croissance à deux chiffres, un défi réaliste.
Vision Ny Fanahy Maha Olona
Seule une grande réforme, profonde et révolutionnaire peut sortir Madagascar de cette misère qui le place comme le pays le plus pauvre de la planète (PIB par habitant en PPA 447 dollars US en 2012, contre 39.772 Dollars US pour la France "données.banquemondiale.org", et 15.100 Dollars US pour l'île Maurice en 2012 "Wikipédia").
Le rôle de l'Etat est incontournable et décisif pour mettre en place un climat propice au développement.
Il doit le faciliter et l'appuyer avec des actions concrètes, rapides, et surtout par des interventions verticales, menées conjointement et en même temps dans tous les secteurs, pour rompre définitivement avec le laxisme, l'attentisme, l'immobilisme, l'assistanat, l'impunité et les irrégularités de tout genre.
MARIER LE PROGRAMME ÉCONOMIQUE AVEC UNE POLITIQUE MONÉTAIRE ADÉQUATE
Pour lutter contre cette pauvreté , il faut donc mettre en route une politique économique innovatrice et porteuse d'emploi, appuyée par une politique monétaire adéquate pour booster la production et l'exportation, afin de pouvoir dégager une balance commerciale positive, génératrice des réserves de change, de nature à maintenir un certain niveau de stabilité monétaire acceptable.
Cette politique nécessite des mesures d'accompagnement et d'application strictes :
Contribution massive et appuyée de l'Etat dans la recherche de l'amélioration :
>>> D'une part, de la qualité de production pour qu'elle soit conforme aux exigences du marché extérieur.
>>> Et d'autre part, de la capacité productive des producteurs.
Cette contribution de l'Etat se manifeste sous deux aspects différents, financiers et techniques.
Elle implique la contraction massive et à très long terme de nouveaux emprunts à des taux négociés pour les achats de nouveaux matériels de production solides et fiables avec un engagement de l'Etat d'accorder aux producteurs nationaux, autant de prêts qu'il a pu obtenir pour financer et relancer l'investissement.
Il appartient également à l'Etat de créer des organes de recherches et de conseils de proximité, de promouvoir les centres de formation technique, adaptés et ciblés en fonction des besoins réels pour fournir des mains d'œuvre de qualité aux producteurs.
Ces deux mesures doivent absolument s'accompagner de :
>>> Primo, la multiplication des accords bilatéraux pour tâter et négocier des nouveaux marchés à l'échelle mondiale.
>>> Secundo, la dévaluation de l'Ariary est dans un premier temps nécessaire, en vue de rendre nos produits plus attractifs et plus concurrentiels en termes de rapport qualité prix.
Cette dévaluation peut engendrer ou aggraver à court terme le déficit de la balance de paiement, mais elle sera vite compensée et inversée par l'effet volume de l'exportation.
MISER SUR LE DÉVELOPPEMENT DES RÉGIONS POUR RELANCER L'EMPLOI ET L'ÉCONOMIE NATIONALE
Entamer avec des principaux investisseurs opérant dans l'exploitation de nos ressources naturelles, des négociations appuyées sur des cadres juridiques, et par des dispositifs d'accompagnement visant à améliorer les infrastructures (routières, énergétiques, irrigations...), des contrats d'apprentissage visant à former la main d'œuvre locale dans l'optique d'embauche, en vue de la relance de l'économie régionale.
Cette stratégie favorise l'interrelation positive entre les régions, conduisant au plein emploi.
BUDGET ET FISCALITÉ
Pour entamer les réformes qui s'imposent, l'Etat doit avoir des ressources financières stables, et budgétisées à partir des données fiables et maîtrisables.
Les actions à mener se situent en amont et en aval :
Avoir une garantie raisonnable en matière d'application et de recouvrement de taxes existantes, pour pallier les risques d'erreurs, d'omission, de fraudes et de corruption.
>>> Cette garantie en amont ne peut être obtenue que par le lancement des appels d'offres internationaux en vue d'un audit global du système fiscal à Madagascar ( processus de décision, processus d'application, contrôle interne, mesure de performance et contrôle de vraisemblance, processus de recouvrement, moyens de contrôle, fiabilité du système utilisé, niveau et qualité des moyens humains en fonction du degré de responsabilité).
>>> Une fois que toute ces conditions, en amont, soient réunies, il est question d'agir en aval.
Il s'agit donc de faire un état des lieux des différentes taxes existantes, directes et indirectes.
Compte tenu du faible niveau de notre taux de pression fiscale (figurant parmi les moins élevés de l'Afrique, soit 10% du PIB "News Mada 06.11.2013", contre 45,3% pour la France et 34,6% pour la moyenne des 34 pays membres de l'OCDE "Capital.fr/finances17.12.2013".
L'Etat dispose bel et bien une certaine marge de manœuvre pour réviser ce taux à la hausse avec beaucoup de précaution et d'analyse préalable, fixée et orientée en fonction de la politique gouvernementale pour ne pas porter obstacle à la réalisation des objectifs visés.
L'INDÉPENDANCE DE LA JUSTICE À TOUT PRIX
Tant qu'il n'y a pas une indépendance totale de la justice, il n'y aura, ni stabilité politique, ni stabilité économique et donc, bien évidemment, pas de démocratie.
Le reste, c'est de la pure démagogie.
Une justice libre et indépendante est une justice qui ne doit subir aucune influence, aucune pression, ni orientation du pouvoir exécutif.
C'est le signe fort d'une voie menant vers le réel développement durable.
LA SÉCURITÉ
Il faut savoir qu'il ne pourrait jamais y avoir de développement tant qu'il n'y a pas de sécurité.
L'insécurité se trouve à un niveau extrême et très critique à Madagascar. Le pouvoir public n'a plus aucune autorité et c'est la loi de la jungle qui prédomine avec la justice populaire, se traduisant par des actes de torture et de barbarie.
Pour pallier à ce fléau, le budget alloué au rétablissement de la sécurité, au contraire de celui qui est alloué à la défense (plus précisément de l'armée), doit faire partie des priorités du nouveau gouvernement.
D'où la nécessité d'une vraie politique sévère à ce niveau pour trouver le bon équilibre.