« Quelles valeurs pour une société en mutation ? L’homme, la famille et le vivre-ensemble ». Tel est le t...
« Quelles valeurs pour une société en mutation ? L’homme, la famille et le vivre-ensemble ».
Tel est le thème retenu cette année par les organisateurs de la 31e
rencontre annuelle des musulmans de France, qui se tiendra du 18 au 21
avril au parc des expositions du Bourget (Seine-Saint-Denis).
« Nous choisissons toujours un thème qui colle à l’actualité, pour qu’il intéresse les gens », fait valoir Amar Lasfar, président de l’Union des organisations islamiques de France, organisatrice de l’événement.
« Aujourd’hui, en tant que citoyens musulmans, nous constatons que les valeurs tiennent une place de moins en moins importante dans notre société, poursuit le dirigeant, par ailleurs recteur de la grande mosquée de Lille. Mais il s’agit toujours d’un questionnement de notre part. Nous engageons le débat, nous invitons des spécialistes, musulmans ou non, qui viendront parler de la place des valeurs dans la société – qu’elles soient religieuses, laïques, universelles – et nous ne donnons pas des réponses ».
« La Révélation dans son essence la plus pure, est venue apporter à l’homme les réponses aux questions qu’il se pose sur sa place dans l’univers, son rôle dans la société dont il est partie intégrante, et les moyens dont il dispose pour parvenir au bonheur », précise toutefois le dossier de presse ; on y annonce, en plus des traditionnelles conférences et de la foire commerciale, un espace dédié à la jeunesse – le « Forum génér-action » –, un « pavillon du Saint Coran », ou encore un espace « Dar el fatwa (…) pour répondre à toutes les interrogations des visiteurs en matière de jurisprudence et de pratique religieuse ».
Quant aux intervenants, les têtes d’affiche déjà annoncées donnent encore peu d’indication sur la manière dont le thème sera traité. La plupart sont des habitués, qu’il s’agisse des frères Tariq et Hani Ramadan – auteur en 2002 d’une tribune très contestée, publiée par le journal Le Monde, et intitulée « La charia incomprise » –, des chercheurs Pascal Boniface et Raphaël Liogier ou des prédicateurs étrangers comme l’Égyptien Omar Abdelkafi ou l’Algérien Abdelrazek Gassoum. « Le programme est vraiment mis au point dans les tout derniers jours », relativise une habituée de la rencontre.
« Il y a une déontologie derrière notre rencontre. L’UOIF est une structure responsable de ce qu’elle dit et fait. Certes, elle respecte la liberté, et nous exprimons notre ras-le-bol quand il le faut, mais nous ne faisons jamais de la polémique pour la polémique », affirme-t-il, regrettant que Farida Belghoul fasse surtout « de la politique ». « Il n’est pas question de retirer ses enfants de l’école publique », assure Amar Lasfar.
« Certes, la société est appelée à évoluer, mais quelle est la place pour l’homme, pour la famille dans ces évolutions ? Quand une ministre dit que les enfants n’appartiennent pas à leurs parents, ou que la société choisira leur sexe, nous sommes inquiets comme parents, comme citoyens, pas seulement parce que nous sommes musulmans », fait valoir le président de l’UOIF.
« Le précédent gouvernement en a fait assez dans les réformes sociétales. Nous espérons qu’il va s’occuper d’autre chose, comme le chômage ou la décentralisation », appuie à ses côtés Okacha Ben Ahmed, secrétaire général de l’organisation, qui se dit opposé aux JRE parce qu’elles « instrumentalisent les enfants sur un sujet qui concerne les adultes ».
La création récente, sous son égide, d’une Fédération nationale de l’enseignement privé musulman (FNEPM) destinée à faciliter la signature de contrats d’association avec l’État, explique en partie la prudence affichée par les dirigeants quant aux journées de retrait de l’école.
En 2012, quelques semaines après les attentats commis à Toulouse par Mohammed Merah, le gouvernement s’était opposé à la venue au Bourget de plusieurs de ses invités vedettes, parmi lesquels les cheikhs Yusuf al-Qaradawi et Mahmoud al-Masri, deux prédicateurs influents et controversés du monde musulman, actifs sur les écrans d’Al-Jazira pour l’un, et de la chaîne Iqra pour l’autre.
A.-B. H.la-croix.com
« Nous choisissons toujours un thème qui colle à l’actualité, pour qu’il intéresse les gens », fait valoir Amar Lasfar, président de l’Union des organisations islamiques de France, organisatrice de l’événement.
« Aujourd’hui, en tant que citoyens musulmans, nous constatons que les valeurs tiennent une place de moins en moins importante dans notre société, poursuit le dirigeant, par ailleurs recteur de la grande mosquée de Lille. Mais il s’agit toujours d’un questionnement de notre part. Nous engageons le débat, nous invitons des spécialistes, musulmans ou non, qui viendront parler de la place des valeurs dans la société – qu’elles soient religieuses, laïques, universelles – et nous ne donnons pas des réponses ».
Apporter à l’homme les réponses
« La Révélation dans son essence la plus pure, est venue apporter à l’homme les réponses aux questions qu’il se pose sur sa place dans l’univers, son rôle dans la société dont il est partie intégrante, et les moyens dont il dispose pour parvenir au bonheur », précise toutefois le dossier de presse ; on y annonce, en plus des traditionnelles conférences et de la foire commerciale, un espace dédié à la jeunesse – le « Forum génér-action » –, un « pavillon du Saint Coran », ou encore un espace « Dar el fatwa (…) pour répondre à toutes les interrogations des visiteurs en matière de jurisprudence et de pratique religieuse ».
Quant aux intervenants, les têtes d’affiche déjà annoncées donnent encore peu d’indication sur la manière dont le thème sera traité. La plupart sont des habitués, qu’il s’agisse des frères Tariq et Hani Ramadan – auteur en 2002 d’une tribune très contestée, publiée par le journal Le Monde, et intitulée « La charia incomprise » –, des chercheurs Pascal Boniface et Raphaël Liogier ou des prédicateurs étrangers comme l’Égyptien Omar Abdelkafi ou l’Algérien Abdelrazek Gassoum. « Le programme est vraiment mis au point dans les tout derniers jours », relativise une habituée de la rencontre.
Déontologie
Amar Lasfar se défend d’avoir voulu surfer sur les polémiques récentes, rappelant que le thème de la famille avait déjà été au cœur de la rencontre en 2008, et assurant n’avoir pas invité Farida Belghoul, initiatrice des journées de retrait de l’école (JRE) « pour l’interdiction du gender à l’école »« Il y a une déontologie derrière notre rencontre. L’UOIF est une structure responsable de ce qu’elle dit et fait. Certes, elle respecte la liberté, et nous exprimons notre ras-le-bol quand il le faut, mais nous ne faisons jamais de la polémique pour la polémique », affirme-t-il, regrettant que Farida Belghoul fasse surtout « de la politique ». « Il n’est pas question de retirer ses enfants de l’école publique », assure Amar Lasfar.
« Certes, la société est appelée à évoluer, mais quelle est la place pour l’homme, pour la famille dans ces évolutions ? Quand une ministre dit que les enfants n’appartiennent pas à leurs parents, ou que la société choisira leur sexe, nous sommes inquiets comme parents, comme citoyens, pas seulement parce que nous sommes musulmans », fait valoir le président de l’UOIF.
« Le précédent gouvernement en a fait assez dans les réformes sociétales. Nous espérons qu’il va s’occuper d’autre chose, comme le chômage ou la décentralisation », appuie à ses côtés Okacha Ben Ahmed, secrétaire général de l’organisation, qui se dit opposé aux JRE parce qu’elles « instrumentalisent les enfants sur un sujet qui concerne les adultes ».
Contrats d’association avec l’État
Branche française des Frères musulmans, l’UOIF revendique 250 à 300 mosquées en France et indique « travailler avec un millier » d’entre elles. Impliquée dans la formation des cadres religieux, via l’Institut européen des sciences humaines basé à Château-Chinon (Nièvre) et Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), la fédération est également très engagée dans l’ouverture d’établissements scolaires : Averroès à Lille, Al Kindi à Lyon, etc..La création récente, sous son égide, d’une Fédération nationale de l’enseignement privé musulman (FNEPM) destinée à faciliter la signature de contrats d’association avec l’État, explique en partie la prudence affichée par les dirigeants quant aux journées de retrait de l’école.
En 2012, quelques semaines après les attentats commis à Toulouse par Mohammed Merah, le gouvernement s’était opposé à la venue au Bourget de plusieurs de ses invités vedettes, parmi lesquels les cheikhs Yusuf al-Qaradawi et Mahmoud al-Masri, deux prédicateurs influents et controversés du monde musulman, actifs sur les écrans d’Al-Jazira pour l’un, et de la chaîne Iqra pour l’autre.