Une demande honteuse de référendum en France sur le statut juridique de Mayotte. Au cours de sa conférence de presse à Bruxelles sur la...
Une demande honteuse de référendum en France sur le statut juridique de Mayotte.
Au cours de sa conférence de presse à Bruxelles sur la question de Mayotte, Fahmi Saïd Ibrahim, deuxième et dernier ministre des Relations extérieures d’Ahmed Sambi (juin 2010-2011), tout en scandant que les référendums organisés par la France à Mayotte après 1974 sont nuls et non avenus, se contredit lui-même et demande à la France de consulter le peuple français pour que ce dernier se prononce sur la question de savoir si Mayotte devait être une île française ou non. En d’autres termes, Fahmi Saïd Ibrahim demande à la France de trancher définitivement et dire clairement que Mayotte n’est pas comorienne et est une île française. C’est très grave et très dangereux pour l’intégrité territoriale des Comores. C’est inacceptable et la formulation de cette proposition exige des excuses de l’ancien ministre au peuple comorien meurtri et insulté.
Même si les propos de Fahmi Saïd Ibrahim étaient tenus à huis clos, ils auraient été tout de même et toujours dangereux, blessants et insultants pour les Comoriens. Mais, quand en plus, ces propos sont tenus à l’étranger, au cours d’une conférence de presse où on ne voit que des étrangers, hormis un seul Comorien, c’est encore pire. Si les propos venaient d’un simple citoyen, on pourrait faire faire l’effort d’avaler le poison mortel. Mais, venant du ministre des Relations extérieures, donc du chef de la diplomatie en exercice, le porte-parole des Comores à l’étranger, la perche est probablement la plus populaire, elle est belle, mais le goût est mortel. C’est intolérable. C’est d’un goût définitivement mortel. Rappelons que selon ARM du site lemohelien, cette conférence de presse de Bruxelles qu’on nous fait miroiter comme si elle était organisée en avril 2014, a eu lieu en 2011, c’est-à-dire quand Fahmi Saïd Ibrahim était encore ministre des Relations extérieures de l’Union des Comores, sous le Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi.
Ah bon! En 2011? Un ministre des Relations extérieures (MIREX) demande à la France de consulter le peuple français pour que ce dernier se prononce si Mayotte devait être française ou non? Cela veut dire tout simplement que le ministre Fahmi Saïd Ibrahim et le gouvernement qu’il représentait légalement à l’époque reconnaîtraient le résultat de ce référendum français qu’ils réclamaient, référendum qui n’aurait pas mobilisé beaucoup d’électrices et d’électeurs mais qui aurait tourné au désavantage des Comores, dans un mémorable fiasco humiliant. Nous devons rappeler quand même que l’intangibilité des frontières internationalement reconnues de l’Union des Comores est une limite matérielle qui se trouve inscrite sur le marbre de la Constitution comorienne et dans celui de dizaines de résolutions internationales qui légitiment les droits inaliénables et imprescriptibles des Comores sur Mayotte, sans référendum en France.
Cela dit, Mayotte restera comorienne aussi longtemps que l’État comorien, perpétuel, existera. Naturellement, on se pose la question fondamentale suivante: est-ce-que Fahmi Saïd Ibrahim reconnaîtrait le résultat de ce référendum français qu’il réclamait quand il était encore ministre des Relations extérieures, même si ce référendum confirmait l’occupation de fait de Mayotte par la France? Fahmi Saïd Ibrahim doit s’exprimer sur le sujet au plus vite pour lever l’équivoque car son approche est grave et confondante.
Maître Fahmi Saïd Ibrahim se contredit lui-même quand il dit que «les référendums organisés par la France à Mayotte après 1974 sont nuls et non avenus». Et, en même temps, notre ancien ministre des Relations extérieures et probable candidat à l’élection présidentielle de 2016 aimerait que la France consulte le peuple français et que ce dernier se prononce sur la question de savoir si Mayotte devait être française ou non. Est-ce qu’il allait demander des observateurs étrangers et comoriens pour superviser cette consultation électorale «équatoriale» organisée pour les tropiques et l’équateur à côté du pôle nord et sous les tropiques et sous l’équateur? Oui, ici, nous devons tirer les volets et parler à huis clos entre Comoriens, car pour nous autres Comoriens aimant les Comores sans faire du tapage hypocrite, ces propos n’ont pas leur place et n’ont pas le droit d’exister.
Pour nous autres Comoriens aimant les Comores sans hypocrisie, ni chichis, nous rejetons complètement tout débat, nous excluons totalement et définitivement tout référendum sur l’appartenance ou non de l’île comorienne de Mayotte à son ensemble naturel constitué de l’Union des Comores. Qu’est ce qui se passerait si jamais la France avait répondu à l’appel de Fahmi Saïd Ibrahim, en disant «chiche» et en organisant ce référendum sur son territoire sur le statut juridique de Mayotte? Dieu nous en garde! Touchons du bois! J’en suis encore tout retourné et scandalisé. «Il n’y a de Dieu qu’Allah, et Mohammed est son Prophète». Fahmi Saïd Ibrahim et le gouvernement dirigé par le Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, gouvernement qu’il représentait à l’international, auraient reconnu les résultats de ce référendum français qu’ils réclamaient eux-mêmes? Les Comoriens ont définitivement compris.
Abdou Hamadi dit «Mrimdu»