Mais qui sont donc ces First Ladies d’Afrique, drapées dans d’élégants pagnes, que l’on aperçoit sur l’estrade le temps d’un défilé du 1...
Mais qui sont donc ces First Ladies d’Afrique, drapées dans d’élégants pagnes, que l’on aperçoit sur l’estrade le temps d’un défilé du 14-Juillet ou au détour d’une rubrique « people » ? Bien au-delà de l’image policée sur papier glacé, Vincent Hugeux nous révèle dans le passionnant « Reines d’Afrique, le roman vrai des Premières dames » (Editions Perrin), les parcours et les ambitions des Premières dames africaines. Quels « personnages » ! Certaines se rêvent en Jackie Kennedy exotiques, d’autres ont des allures de Pompadour (ou de Marie-Antoinette) sous le soleil, entre Saint-Tropez et l’avenue Montaigne. D’autres encore viragos ou dames patronnesses post-modernes, redoutables « executive women » et habiles coaches politiques exercent une influence indéniable sur leurs présidents de maris autant que sur le continent africain. Une galerie de portraits de femmes – dix en tout – absolument inédits et savoureux que l’on ne lâche pas une fois ce « roman vrai » ouvert. Vincent Hugeux parle ici de quatre d’entre elles.
Chantal Biya
« La roturière de Yaoundé »
« Elle est rafraîchissante, comparée aux caractères roués, madrés de certaines de ses "collègues", mais aussi totalement déroutante. C’est la First Lady d’Afrique dont la trajectoire est la plus romanesque et qui se prête le plus à un préambule de "conte de fées". Elle a été coiffeuse, barmaid, serveuse, apprentie mannequin avant d’épouser Paul Biya, veuf inconsolable. Si elle n’était que naïve, comme elle peut parfois apparaître, elle n’aurait pas résisté aux trahisons et aux critiques. Parce qu’elle a pris des coups, qu’elle a conscience de ce qui se dit d’elle et qu’elle est mal à l’aise avec les rituels courtisans, Chantal Biya fait preuve plutôt d’une spontanéité irrépressible et inaltérable. Elle est peut-être la plus attachante, parmi toutes. Elle, d’origine modeste, généreuse disent ses proches, et à qui on fait tant sentir qu’elle n’est qu’une "roturière", une "illégitime", qui ne pourra jamais vraiment avoir l’aura de la précédente épouse de Paul Biya. »
« Elle est rafraîchissante, comparée aux caractères roués, madrés de certaines de ses "collègues", mais aussi totalement déroutante. C’est la First Lady d’Afrique dont la trajectoire est la plus romanesque et qui se prête le plus à un préambule de "conte de fées". Elle a été coiffeuse, barmaid, serveuse, apprentie mannequin avant d’épouser Paul Biya, veuf inconsolable. Si elle n’était que naïve, comme elle peut parfois apparaître, elle n’aurait pas résisté aux trahisons et aux critiques. Parce qu’elle a pris des coups, qu’elle a conscience de ce qui se dit d’elle et qu’elle est mal à l’aise avec les rituels courtisans, Chantal Biya fait preuve plutôt d’une spontanéité irrépressible et inaltérable. Elle est peut-être la plus attachante, parmi toutes. Elle, d’origine modeste, généreuse disent ses proches, et à qui on fait tant sentir qu’elle n’est qu’une "roturière", une "illégitime", qui ne pourra jamais vraiment avoir l’aura de la précédente épouse de Paul Biya. »
Simone Gbagbo
« La virago mystique d’Abidjan»« Au début, militante pugnace et courageuse, opposante qui a connu les coups et les injures, l’épouse de l’ex-chef d’Etat ivoirien Laurent Gbagbo, avec qui elle formait un tandem politique, est devenue l’otage d’une lecture messianique de l’existence, réel cocktail toxique ! C’est elle qui a ouvert, en Afrique, la porte aux prêcheurs évangélistes et autres faux messies au sein des pouvoirs africains. Il y a quelque chose de pathétique dans le parcours de cette femme qui avait tout, s’il n’y avait pas eu cette dérive, pour être une actrice politique de premier plan. Aujourd’hui, dans le culte du dolorisme, totalement exaltée, l’inflexible et rugueuse Simone Gbagbo, est aux arrêts en Côte d’Ivoire après avoir été arrêtée en avril 2011. Poursuivie par la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité, elle ne reconnaît pas la justice des hommes … Elle est "ailleurs". »
Dominique Ouattara
« Casque d’or en terre d’Ivoire »
« Epouse d’Alassane Ouattara, actuel chef de l’Etat ivoirien, elle est "la Blanche qui réussit en Afrique", d’une ambition presque dévorante. Souriante, urbaine, habile, elle est dotée d’une intelligence et d’une énergie politiques certaines. Née en Algérie, arrivée à 22 ans en Côte d’Ivoire, jeune mariée et, vite, jeune veuve) d’un enseignant français, elle a construit un véritable empire dans l’immobilier. Elle a d’ailleurs toujours un œil sur ses affaires, à la tête desquelles elle a placé des gens de son entourage. La "Blanche colombe" – son surnom chez les supporters ouattaristes – a suscité des torrents de boue à son encontre, accusée par ses détracteurs, d’être une "Pompadour" arriviste et croqueuse d’hommes. Elle sera toujours sujette à des accusations, en partie justes, de népotisme et de clientélisme. »
« Epouse d’Alassane Ouattara, actuel chef de l’Etat ivoirien, elle est "la Blanche qui réussit en Afrique", d’une ambition presque dévorante. Souriante, urbaine, habile, elle est dotée d’une intelligence et d’une énergie politiques certaines. Née en Algérie, arrivée à 22 ans en Côte d’Ivoire, jeune mariée et, vite, jeune veuve) d’un enseignant français, elle a construit un véritable empire dans l’immobilier. Elle a d’ailleurs toujours un œil sur ses affaires, à la tête desquelles elle a placé des gens de son entourage. La "Blanche colombe" – son surnom chez les supporters ouattaristes – a suscité des torrents de boue à son encontre, accusée par ses détracteurs, d’être une "Pompadour" arriviste et croqueuse d’hommes. Elle sera toujours sujette à des accusations, en partie justes, de népotisme et de clientélisme. »
Constancia Mangue de Obiang
« La Madre »
« On pourrait rapprocher la Première dame de Guinée-Equatoriale, ubuesque émirat pétrolier de Guinée, d’une Suzanne Moubarak. Influente, puissante, redoutée pour sa capacité à foudroyer en plein vol une trajectoire de ministre ou de chef de cabinet qui aurait eu le malheur de lui déplaire. Constancia Mangue de Obiang, 62 ans, surnommée "Zé", la panthère en langage fang, est une mère-poule inconditionnelle en adoration devant son fils chéri Téodoro – grand amateur de voiture de luxe et de shopping haut de gamme à Paris – dont elle tâche d’effacer toutes les frasques. C’est aussi, dimension non négligeable de sa personnalité et de son influence, une affairiste hors pair, méfiante et discrète, qui voyage dans son Falcon privé. »
Écrit par :Caroline Laurent.Simon |
« On pourrait rapprocher la Première dame de Guinée-Equatoriale, ubuesque émirat pétrolier de Guinée, d’une Suzanne Moubarak. Influente, puissante, redoutée pour sa capacité à foudroyer en plein vol une trajectoire de ministre ou de chef de cabinet qui aurait eu le malheur de lui déplaire. Constancia Mangue de Obiang, 62 ans, surnommée "Zé", la panthère en langage fang, est une mère-poule inconditionnelle en adoration devant son fils chéri Téodoro – grand amateur de voiture de luxe et de shopping haut de gamme à Paris – dont elle tâche d’effacer toutes les frasques. C’est aussi, dimension non négligeable de sa personnalité et de son influence, une affairiste hors pair, méfiante et discrète, qui voyage dans son Falcon privé. »
Écrit par :Caroline Laurent.Simon |