L’impossibilité de mettre une cale pour maintenir d’aplomb une plante de taro. «Djimbi Kali Triloi Ngazi», «On ne peut pas mettre un...
L’impossibilité de mettre une cale pour maintenir d’aplomb une plante de taro.
«Djimbi Kali Triloi Ngazi», «On ne peut pas mettre une cale pour maintenir d’aplomb une plante de taro», nous apprend l’intraduisible proverbe comorien. Et cela se ressent sur l’affaire de l’avion que Saandi Mmadi dit «Anzi» est censé acheter en Tchéquie pour l’État comorien et pour la modique somme de 1,8 milliard de francs comoriens. Le vendredi 14 mars 2014, dans un article intitulé «Le scandale des “avions renifleurs” d’Air Bidoche souille Ikililou Dhoinine», nous évoquions les péripéties ayant conduit cet Ikililou Dhoinine-là à dépêcher en Tchéquie Saandi Mmadi dit «Anzi» pour ramener dare-dare un avion aux Comores. Le lundi 24 mars 2014, dans un article intitulé «Notre ami “Anzi” acquéreur de l’avion d’Ikililou Dhoinine en Tchéquie», nous avons publié le message de Rachad Abdoulhamid sur les péripéties de Saandi Mmadi lors de sa formation laborieuse en aéronautique civile. Aujourd’hui, le même Rachad Abdoulhamid nous explique que le déplacement de Saandi Mmadi en Tchéquie est une immense plaisanterie car en matière d’achat d’avions, les choses se passent différemment. En attendant, Saandi Mmadi dit «Anzi» coûte très cher à l’État comorien, soit des indemnités qui ont déjà dépassé les 11 millions de francs comoriens, alors que personne ne voit l’avion en question. Lisons le message de Rachad Abdoulhamid.
>>> Lire aussi : Air Mohéli International effectue son premier vol commercial
Est-ce qu’on a une idée de la justification de ces indemnités? Dans ce genre d’affaires et en matière de négociations commerciales, les règles sont simples:
- Le client est roi, et le tapis rouge lui est déroulé,
- Une étude de marché permet de définir l’appareil correspondant aux besoins du client,
- Les outils technologiques modernes permettent en un clic de souris d’ordinateur de cibler les fabricants, les marchés de seconde main, et les «brokers» de dimanche qui vendent les cercueils volants,
- Un avant-projet est établi par le client,
- Suite à un appel d’offres, l’opérateur soumet son cahier des charges,
- Dans cette première étape, ce sont les vendeurs qui se bousculent chez l’exploitant pour plaider leur dossier et non l’inverse. Donc, les Comores n’ont pas à envoyer leurs agents à l’étranger pour d’interminables tractations de marchands de tapis et de marchands de chameaux,
- Toutes les données techniques sont analysées par le demandeur. Il n’y a donc nul besoin d’effectuer des déplacements de durée illimitée à l’étranger pour ce faire,
- Une expertise technique est réalisée sur le lieu de vente. Cette opération dure 2 à 3 jours, parfois 5 jours pour ceux qui souhaitent faire un peu de tourisme et du shopping pour Madame, les enfants et l’inévitable copine ou «deuxième bureau»,
- Le contrat final est signé chez le fabricant ou chez le vendeur… Le contrat comprend le volet formation et la remise en état si nécessaire… Il n’y a donc aucune surprise de dépassement de budget, quand les opérations sont exécutées par des spécialistes.
Mais, dans l’affaire de l’avion tchèque des Comores, tout relève de l’amateurisme, peut-être de la malveillance ou même de la malversation financière. Je ne me pose pas en donneur de leçons, mais soyons sérieux; soit on a les compétences, et on fait ce pour quoi on possède les qualifications avérées, soit on n’a pas des qualifications, et on reste sagement chez soi. Pour le reste, on est en train de voler les Comores. Le pays doit apprendre à faire les choses comme elles sont décrites ici et non par des actes de dilapidation des deniers publics par des amateurs qui, visiblement, ne connaissent rien sur la manière de traiter ce genre d’affaires, mais sont soucieux de se sucrer sur le dos de l’État comorien. Comme Ikililou Dhoinine a agi sans demander l’expertise des spécialistes, il s’est fait avoir pour la énième fois, et ce sont les Comores qui paient lourdement la facture, et rien n’empêchera celle-ci d’être salée.
Avec l’autorisation de: Rachad Abdoulhamid
Par ARM
© www.lemohelien.com – Samedi 29 mars 2014.
>>> Lire aussi : Air Mohéli International effectue son premier vol commercial
Est-ce qu’on a une idée de la justification de ces indemnités? Dans ce genre d’affaires et en matière de négociations commerciales, les règles sont simples:
- Le client est roi, et le tapis rouge lui est déroulé,
- Une étude de marché permet de définir l’appareil correspondant aux besoins du client,
- Les outils technologiques modernes permettent en un clic de souris d’ordinateur de cibler les fabricants, les marchés de seconde main, et les «brokers» de dimanche qui vendent les cercueils volants,
- Un avant-projet est établi par le client,
- Suite à un appel d’offres, l’opérateur soumet son cahier des charges,
- Dans cette première étape, ce sont les vendeurs qui se bousculent chez l’exploitant pour plaider leur dossier et non l’inverse. Donc, les Comores n’ont pas à envoyer leurs agents à l’étranger pour d’interminables tractations de marchands de tapis et de marchands de chameaux,
- Toutes les données techniques sont analysées par le demandeur. Il n’y a donc nul besoin d’effectuer des déplacements de durée illimitée à l’étranger pour ce faire,
- Une expertise technique est réalisée sur le lieu de vente. Cette opération dure 2 à 3 jours, parfois 5 jours pour ceux qui souhaitent faire un peu de tourisme et du shopping pour Madame, les enfants et l’inévitable copine ou «deuxième bureau»,
- Le contrat final est signé chez le fabricant ou chez le vendeur… Le contrat comprend le volet formation et la remise en état si nécessaire… Il n’y a donc aucune surprise de dépassement de budget, quand les opérations sont exécutées par des spécialistes.
Mais, dans l’affaire de l’avion tchèque des Comores, tout relève de l’amateurisme, peut-être de la malveillance ou même de la malversation financière. Je ne me pose pas en donneur de leçons, mais soyons sérieux; soit on a les compétences, et on fait ce pour quoi on possède les qualifications avérées, soit on n’a pas des qualifications, et on reste sagement chez soi. Pour le reste, on est en train de voler les Comores. Le pays doit apprendre à faire les choses comme elles sont décrites ici et non par des actes de dilapidation des deniers publics par des amateurs qui, visiblement, ne connaissent rien sur la manière de traiter ce genre d’affaires, mais sont soucieux de se sucrer sur le dos de l’État comorien. Comme Ikililou Dhoinine a agi sans demander l’expertise des spécialistes, il s’est fait avoir pour la énième fois, et ce sont les Comores qui paient lourdement la facture, et rien n’empêchera celle-ci d’être salée.
Avec l’autorisation de: Rachad Abdoulhamid
Par ARM
© www.lemohelien.com – Samedi 29 mars 2014.