Un rescapé des intempéries à Salimani Hambou! Youssouf Maecha est sauvé! Alors que la météo de l'Océan Indien annonce pour le week...
Un rescapé des intempéries à Salimani Hambou!
Youssouf Maecha est sauvé!
Youssouf Maecha est sauvé!
Alors que la météo de l'Océan Indien annonce pour le weekend un cyclone et une mer agitée dans le canal du Mozambique, les Comores connaissent effectivement des coups de vents violents, de la forte pluie et une mer houleuse. Près des côtes, les gens semblent négliger les consignes de sécurité. Malgré ce mauvais temps, des braves gens ont bravé la nature pour leur quotidien. Problème! Depuis 11h20 du matin du samedi 29 mars, Youssouf Maecha connu sous le pseudo de ''l'homme'', natif de Salimani Hambou se trouvait enterré par des vagues sous le sable et les rocs de la plage de '' Ntsudjini'', un autre rivage aux environs de Salimani et Nyumadzaha. Par l'intervention des habitants, du Cosep, de l'AND et surtout d'une tractopelle des travaux publics, il a pu être déterré vivant à 17H45mn.
Dans cette carrière de « Ntsudjini », les habitants extraient le sable du banc de l'embouchure de la rivière « Mnapesini » pour les besoins usuels de construction. Comme ce sable se trouve sous terre, recouvert par des rocs de grève, ces ouvriers occasionnels creusent parfois des trous très profonds pour l'extraire. Youssouf Maecha, un bel homme aux muscles bien sculptés, habitué des lieux, se trouvait affairer dans un trou de plus d'un mètre cinquante de profondeur pour sa besogne, quand une belle vague le surprenne, remblaya la fosse pour l'ensevelir jusqu'au niveau des épaules. Aussitôt après, les autres ouvriers présents sur les lieux creusèrent pour le secourir. Arrivé au niveau de la cheville de sa jambe droite qui se trouvait bloqué par des crochets de rocs, les vagues reprenaient de plus en plus belle pour recouvrir Youssouf de sable et de rocs jusqu' au niveau des oreilles par moment. Des fois même il était invisible, puisque submergé par l'eau pendant de longues minutes. A chaque fois que l'eau se retirait, ses collègues aidés par d'autres personnes alertées par la situation creusèrent pour le livrer, mais en vain. Les incessantes et hautes vagues recouvrèrent ''l'homme'' ; le sable et les rocs le retenaient pour de bon.
Le COSEP entre en jeu
Le Colonel Ismael Mouigni Daho du COSEP, bien que se trouvant à Mayotte a pu être joignable. Ses agents aussitôt arrivés sur les lieux installèrent un périmètre de sécurité avec une corde tenue par des dizaines d'habitants sous forme de mur protecteur pour empêcher les vagues de perturber le travail de fouille. Cette muraille d'hommes a pu donner un peu de répit à Youssouf qui recevait à chaque vague des coups de pierres violents. Ce fut alors le tour des habitants de les prendre à leur compte, ce qui a occasionné des fractures et des blessures graves au niveau des pieds, des jambes et du corp de plus de 20 personnes, évacuées à mesure à l'hôpital. Le travail ne donnait toujours pas ses fruits, comme à chaque fois que cela avançait, une autre vague venait remblayer la fosse.
L'idée d'un engin pour aider à fossoyer émerge du public ; les autorités présentent dans le tourment ont accéléré son acquisition. La pluie continuait à arroser cette mélopée humaine sans que personne ne bouge pour s'abriter. Quelques instant plus tard ; poussez-vous et laissez passer la tractopelle.
Libre après 6 heures de galère
Youssouf Maecha, a en réalité mérité son surnom de ''l'homme'', par son courage, sa force et sa résistance. Dans cet embarras, il restait lucide et très actif, malgré tout ce temps rocambolesque. Il se faisait alimenter avec des boissons sucrées, des bonbons et des gommes à mâcher. Son visage était marqué de sang par les coups de pierres qu'il recevait à mesure.
Après un travail de plus de 45 minutes de déblayage et remblayage, la tractopelle a pu ériger un rempart entre les vagues et le lieu d'exercice. Jouant contre la marrée montante les sauveteurs s'activaient pour bénéficier de cette haie dérisoire. Par moment on ne savait pas qui du Cosep, des Militaires, des autorités et même des habitants, donnait les ordres. C'était la cacophonie.
De 11H20 à 17H45 minutes, plus de six heures de temps après, l'homme fut libre. Dans ce beau monde, il ne manquait qu'un médecin pour les premiers soins. L'ambulance du village, octroyée par l'Ascomasah de Marseille, transporta Youssouf à l'hôpital, où il rejoindra les premiers blessés de la scène et les membres de la famille admis pour crise d'angoisse.
Ahamada A. Ibouroi à Hambou
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