En quelques mois, France Mayotte s’est fait l’écho à deux reprises du phénomène grandissant au point d’en devenir un fléau de la THC de syn...
En quelques mois, France Mayotte s’est fait l’écho à deux reprises du phénomène grandissant au point d’en devenir un fléau de la THC de synthèse circulant dans les rues. Il s’agit ni plus ni moins d’une substance chimique reproduisant les mêmes effets que le cannabis ou le bangué localement. Le problème est d’importance car peu cher, il est couru par les plus jeunes sans moyens qui trouvent également un moyen de subsistance en le fabriquant et en le revendant. De quelle manière ?
Tout simplement en achetant sur internet ou à Mayotte chez des revendeurs clandestins les produits qui sont tout à fait légaux dans la mesure où la loi ne les a pas interdits. Et lorsqu’elle le fait, des chimistes trouvent alors des dérivés puisque la THC peut se décliner à l’infini.
Le cannabis ou le bangué se faisant plus rares et plus chers sur le territoire, la “bombe” comme elle est appelée est bien meilleur marché tout en ne présentant aucun risque. Les policiers peuvent arrêter un dealer, il ne détiendra sur lui que du tabac dont les analyses diront qu’il est imbibé d’une substance non répertoriée.
Malheureusement, les effets de cette drogue sont bien plus dangereux. Tout d’abord, elle est beaucoup plus puissante que le bangué et en fonction des dosages réalisés, elle peut même être très dangereuse. Des cas d’hémiplégies ont été recensés, tout comme des états épileptiques, des crises de furie, la perte de la vue. Deux adolescents ont trouvé la mort en Petite-Terre il y a quelques jours après avoir consommé le produit. L’un a lourdement chuté et n’est pas ressorti de son coma et le second qui consommait en plus du vin s’est écroulé et ne s’est pas réveillé.
Mais un nouveau cas s’est présenté cette semaine au collège de Doujani. Les enfants étaient pour la plupart en classe et d’autres se trouvaient dans la cour de l’établissement lorsqu’une fillette s’est mise à hurler et à courir comme une folle dans tous les sens. Cela a duré quelques minutes avant qu’elle ne s’arrête, haletante, mais surtout aveugle. Elle avait soudainement perdu la vue. L’adolescente a bien évidemment été conduite à l’infirmerie où elle a été prise en charge mais sans succès. Son état était tel qu’il a nécessité que les secours soient appelés. Ceux-ci sont arrivés très rapidement sur place et ils ont transféré en urgence la collégienne au Centre Hospitalier de Mamoudzou.
Dans le collège, cela aurait dû être la consternation. Mais pas du tout, les enfants expliquent que leur amie avait fumé de la “résine” comme ils l’appellent aussi, cette fameuse THC de synthèse qui se trouve absolument partout.
“Tout le monde en prend ici, tout le monde sait ce que c’est. Elle est parfois plus forte que les autres et cela produit cet effet” expliquent deux jeunes filles qui ajoutent : “ce n’est pas la première fois, ça arrive souvent…”
Du côté des personnels du collège, l’information est confirmée, ce type de cas n’est pas rare, les enfants consomment de plus en plus tôt de la drogue et les effets sont dévastateurs.
A force de poser des questions, des collégiens se sont livrés à la presse. Des gosses de 11à 15 ans qui ont alors montré leurs avants bras, tatoués grossièrement avec de l’encre et des aiguilles à couture. Ils ont aussi joué les cadors, les gros bras, se vantant d’en fumer tous les jours et de boire du vin ou de la bière avec.
“Tu te sens bien, t'es plus fort et tu as envie de rire. Parfois ça rend malade mais tout le monde en prend alors tu fais comme les autres.”
A la question de savoir comment ils se procurent la “résine” ils répondent qu’ils connaissent des plus grands dans le village qui en vendent et en donnent souvent.
Ils en “donnent”… La THC de synthèse est très addictive, elle rend dépendant très rapidement, ce qui permet aux revendeurs de capter très tôt une clientèle fragile qui paie les pots cassés de ce trafic.
Cette fois, il s’agissait d’une gamine de 12 ans, et il était 7 heures du matin lorsque les faits se sont produits. Elle a donc consommé la THC si courante juste après le petit déjeuner, si tenté qu’elle en ai pris un.
Il y a quelques semaines à Chirongui au collège de Tsimkoura, une épidémie de crises de folie avait éclaté, principalement chez les jeunes filles dont la plupart sortaient des toilettes. Les djiins avaient été mis en cause et des prières avaient été prononcées dans l’enceinte de l’établissement. Il s’agissait peut-être de la bombe car au collège, c’est bien souvent dans les toilettes que les jeunes se cachent pour fumer. Et la fumée aurait très bien pu intoxiquer certaines d’entre elles… Ce n'est qu'une hypothèse.
Source : France Mayotte matin / Samuel Boscher
Tout simplement en achetant sur internet ou à Mayotte chez des revendeurs clandestins les produits qui sont tout à fait légaux dans la mesure où la loi ne les a pas interdits. Et lorsqu’elle le fait, des chimistes trouvent alors des dérivés puisque la THC peut se décliner à l’infini.
Le cannabis ou le bangué se faisant plus rares et plus chers sur le territoire, la “bombe” comme elle est appelée est bien meilleur marché tout en ne présentant aucun risque. Les policiers peuvent arrêter un dealer, il ne détiendra sur lui que du tabac dont les analyses diront qu’il est imbibé d’une substance non répertoriée.
Malheureusement, les effets de cette drogue sont bien plus dangereux. Tout d’abord, elle est beaucoup plus puissante que le bangué et en fonction des dosages réalisés, elle peut même être très dangereuse. Des cas d’hémiplégies ont été recensés, tout comme des états épileptiques, des crises de furie, la perte de la vue. Deux adolescents ont trouvé la mort en Petite-Terre il y a quelques jours après avoir consommé le produit. L’un a lourdement chuté et n’est pas ressorti de son coma et le second qui consommait en plus du vin s’est écroulé et ne s’est pas réveillé.
Mais un nouveau cas s’est présenté cette semaine au collège de Doujani. Les enfants étaient pour la plupart en classe et d’autres se trouvaient dans la cour de l’établissement lorsqu’une fillette s’est mise à hurler et à courir comme une folle dans tous les sens. Cela a duré quelques minutes avant qu’elle ne s’arrête, haletante, mais surtout aveugle. Elle avait soudainement perdu la vue. L’adolescente a bien évidemment été conduite à l’infirmerie où elle a été prise en charge mais sans succès. Son état était tel qu’il a nécessité que les secours soient appelés. Ceux-ci sont arrivés très rapidement sur place et ils ont transféré en urgence la collégienne au Centre Hospitalier de Mamoudzou.
Dans le collège, cela aurait dû être la consternation. Mais pas du tout, les enfants expliquent que leur amie avait fumé de la “résine” comme ils l’appellent aussi, cette fameuse THC de synthèse qui se trouve absolument partout.
“Tout le monde en prend ici, tout le monde sait ce que c’est. Elle est parfois plus forte que les autres et cela produit cet effet” expliquent deux jeunes filles qui ajoutent : “ce n’est pas la première fois, ça arrive souvent…”
Du côté des personnels du collège, l’information est confirmée, ce type de cas n’est pas rare, les enfants consomment de plus en plus tôt de la drogue et les effets sont dévastateurs.
A force de poser des questions, des collégiens se sont livrés à la presse. Des gosses de 11à 15 ans qui ont alors montré leurs avants bras, tatoués grossièrement avec de l’encre et des aiguilles à couture. Ils ont aussi joué les cadors, les gros bras, se vantant d’en fumer tous les jours et de boire du vin ou de la bière avec.
“Tu te sens bien, t'es plus fort et tu as envie de rire. Parfois ça rend malade mais tout le monde en prend alors tu fais comme les autres.”
A la question de savoir comment ils se procurent la “résine” ils répondent qu’ils connaissent des plus grands dans le village qui en vendent et en donnent souvent.
Ils en “donnent”… La THC de synthèse est très addictive, elle rend dépendant très rapidement, ce qui permet aux revendeurs de capter très tôt une clientèle fragile qui paie les pots cassés de ce trafic.
Cette fois, il s’agissait d’une gamine de 12 ans, et il était 7 heures du matin lorsque les faits se sont produits. Elle a donc consommé la THC si courante juste après le petit déjeuner, si tenté qu’elle en ai pris un.
Il y a quelques semaines à Chirongui au collège de Tsimkoura, une épidémie de crises de folie avait éclaté, principalement chez les jeunes filles dont la plupart sortaient des toilettes. Les djiins avaient été mis en cause et des prières avaient été prononcées dans l’enceinte de l’établissement. Il s’agissait peut-être de la bombe car au collège, c’est bien souvent dans les toilettes que les jeunes se cachent pour fumer. Et la fumée aurait très bien pu intoxiquer certaines d’entre elles… Ce n'est qu'une hypothèse.
Source : France Mayotte matin / Samuel Boscher