Et si les guéguerres en cuisine, les reproches et la mauvaise foi constituaient en fait un espace de liberté et un signe de bonne santé conj...
Et si les guéguerres en cuisine, les reproches et la mauvaise foi constituaient en fait un espace de liberté et un signe de bonne santé conjugale ?
Avec le temps, tout ne s'en va pas. Reste le linge à repasser, les courses à faire, le dîner à préparer. Et avec, les efforts qui s'essoufflent et les reproches qui s'accumulent… pour des bêtises et des broutilles. Une fois l'orage passé, elles semblent ridicules, mais, avec le temps, elles reprennent bizarrement du poil de la bête.
Le sujet a, pendant des décennies, constitué le fonds de commerce de la presse féminine. D'où une jurisprudence aussi abondante qu'instructive et riche de conseils stratégiques et d'analyses psychocomportementales, basées sur les différences hormonales, neuronales, culturelles, personnelles qui opposent – opposeraient – les hommes et les femmes. Les premiers ne poursuivraient qu'un objectif, « avoir la paix », et les secondes, son parfait opposé, « faire la guerre ». Une guerre sainte puisque destinée à traquer les grains de sable qui enrayent la belle machine de l'amour. Les travers de l'autre, sa mauvaise foi insolente, sa négligence ou sa maniaquerie, son laxisme ou ses obsessions… Sans oublier le déséquilibre dans le partage des tâches et les différends sur l'éducation des enfants.
La dictature de l'harmonieDe ces parenthèses désenchantées émerge une certitude : ce sont bien les petits riens du quotidien qui laissent le couple exsangue, vidé de son énergie, de sa bienveillance et de son désir. Un constat validé par les sexologues et les thérapeutes de couples, qui égrènent les commandements de la dédramatisation domestique.
Mais pourquoi donc nous obstinons-nous à rester imperméables à des conseils frappés au coin du bon sens ? Prenons un exemple fleurant bon la caricature, mais qui semble néanmoins être le point d'achoppement de nombreux couples. L'un des partenaires se plaint : « Je fais les courses, le dîner, je suis les devoirs des enfants, et, en plus, je dois être en forme pour passer le week-end dans ta famille. »
Nous avons beau savoir qu'il faut « éviter les toujours et les jamais », nous avons du mal à trouver l'alternative. À moins qu'un subtil « cela fait la trois cent soixantième fois de l'année que je fais les courses, le dîner et que je suis les devoirs des enfants » opère le déclic salvateur. Vous n'y croyez pas ? Nous non plus.
Nous savons également qu'il faut « exprimer clairement et calmement ses attentes et ses besoins, et recevoir ceux de l'autre ». Un postulat prometteur. Jusqu'à ce que nous le mettions en pratique : « J'ai besoin que nous partagions davantage les contraintes du quotidien. Et moi, j'ai besoin que tu ne me demandes pas de partager davantage les contraintes du quotidien. »
À ce stade, un doute affleure : peut-on vraiment en finir avec les couacs du quotidien ? Et une interrogation émerge : avons-nous vraiment envie de subir la dictature de l'harmonie, la tyrannie de ses voix feutrées, de ses actes mesurés ? Pas sûr. Avons-nous envie de renoncer aux délices de la mauvaise foi ? Pas sûr non plus. Et puis, ces invectives, ces récriminations et autres ratiocinations ne sont-elles pas l'une des preuves que le couple est encore vivant, réactif, car plein d'attentes non satisfaites ?
Cet espace dédié à la guérilla conjugale ne serait-il pas, au fond, le dernier espace où l'on peut tomber le masque, laisser s'exprimer le côté obscur de notre force sans être obligatoirement licencié pour faute grave ou traîné devant un tribunal pour injure ou diffamation ? Prenons le temps de réfléchir à la question. Sans oublier toutefois qu'égalité et bienveillance restent les deux piliers sur lesquels se construisent et prospèrent les couples heureux.
Avec le temps, tout ne s'en va pas. Reste le linge à repasser, les courses à faire, le dîner à préparer. Et avec, les efforts qui s'essoufflent et les reproches qui s'accumulent… pour des bêtises et des broutilles. Une fois l'orage passé, elles semblent ridicules, mais, avec le temps, elles reprennent bizarrement du poil de la bête.
Le sujet a, pendant des décennies, constitué le fonds de commerce de la presse féminine. D'où une jurisprudence aussi abondante qu'instructive et riche de conseils stratégiques et d'analyses psychocomportementales, basées sur les différences hormonales, neuronales, culturelles, personnelles qui opposent – opposeraient – les hommes et les femmes. Les premiers ne poursuivraient qu'un objectif, « avoir la paix », et les secondes, son parfait opposé, « faire la guerre ». Une guerre sainte puisque destinée à traquer les grains de sable qui enrayent la belle machine de l'amour. Les travers de l'autre, sa mauvaise foi insolente, sa négligence ou sa maniaquerie, son laxisme ou ses obsessions… Sans oublier le déséquilibre dans le partage des tâches et les différends sur l'éducation des enfants.
La dictature de l'harmonieDe ces parenthèses désenchantées émerge une certitude : ce sont bien les petits riens du quotidien qui laissent le couple exsangue, vidé de son énergie, de sa bienveillance et de son désir. Un constat validé par les sexologues et les thérapeutes de couples, qui égrènent les commandements de la dédramatisation domestique.
Mais pourquoi donc nous obstinons-nous à rester imperméables à des conseils frappés au coin du bon sens ? Prenons un exemple fleurant bon la caricature, mais qui semble néanmoins être le point d'achoppement de nombreux couples. L'un des partenaires se plaint : « Je fais les courses, le dîner, je suis les devoirs des enfants, et, en plus, je dois être en forme pour passer le week-end dans ta famille. »
Nous avons beau savoir qu'il faut « éviter les toujours et les jamais », nous avons du mal à trouver l'alternative. À moins qu'un subtil « cela fait la trois cent soixantième fois de l'année que je fais les courses, le dîner et que je suis les devoirs des enfants » opère le déclic salvateur. Vous n'y croyez pas ? Nous non plus.
Nous savons également qu'il faut « exprimer clairement et calmement ses attentes et ses besoins, et recevoir ceux de l'autre ». Un postulat prometteur. Jusqu'à ce que nous le mettions en pratique : « J'ai besoin que nous partagions davantage les contraintes du quotidien. Et moi, j'ai besoin que tu ne me demandes pas de partager davantage les contraintes du quotidien. »
Retour à la case départ…
À ce stade, un doute affleure : peut-on vraiment en finir avec les couacs du quotidien ? Et une interrogation émerge : avons-nous vraiment envie de subir la dictature de l'harmonie, la tyrannie de ses voix feutrées, de ses actes mesurés ? Pas sûr. Avons-nous envie de renoncer aux délices de la mauvaise foi ? Pas sûr non plus. Et puis, ces invectives, ces récriminations et autres ratiocinations ne sont-elles pas l'une des preuves que le couple est encore vivant, réactif, car plein d'attentes non satisfaites ?
Cet espace dédié à la guérilla conjugale ne serait-il pas, au fond, le dernier espace où l'on peut tomber le masque, laisser s'exprimer le côté obscur de notre force sans être obligatoirement licencié pour faute grave ou traîné devant un tribunal pour injure ou diffamation ? Prenons le temps de réfléchir à la question. Sans oublier toutefois qu'égalité et bienveillance restent les deux piliers sur lesquels se construisent et prospèrent les couples heureux.
Flavia Mazelin-Salvi : psychologies.com
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