Une femme de tête, de cœur et de pouvoir . On le sait, l’Histoire de chacun des 55 États membres de l’Union Africaine est une Histoir...
Une femme de tête, de cœur et de pouvoir .
On le sait, l’Histoire de chacun des 55 États membres de l’Union Africaine est une Histoire singulière. Mais, celle des îles Comores ne l’est-elle pas plus que les autres, si l’on considère le phénomène des coups d’État au XXème siècle et même en ces débuts du XXIème? Avec plus de trente-quatre tentatives de coups d’État dont cinq réussis et avec trois chefs d’État assassinés en trente-neuf ans d’indépendance, le pays qui est devenu l’«Union des Comores» depuis l’entrée en vigueur de la Constitution du 23 décembre 2001 actuellement en vigueur, est plutôt connu pour ses rendez-vous permanents avec la violence politique.
Et pourtant le peuple comorien rêve d’un vrai rendez-vous avec la démocratie, tout au moins à travers les élections. La prochaine élection présidentielle est prévue pour janvier 2016. Une femme s’y prépare. Venue de Salimani, dans la ville de Mbeni, en Grande-Comore, cette dame de la famille Mlouani s’appelle Moinaécha Youssouf Djalali. À cheval entre les Comores, sa patrie, et l’Europe où elle vit depuis trente ans, cette épouse, mère d’une fille, a une trajectoire qui rime avec réussite professionnelle et elle caresse des ambitions pour le bien de son peuple. Des ambitions que résument, trois mots clés: «Développement », «démocratie» et «bien-être».
Un rendez-vous avec l’Histoire se prépare. Rencontre avec une femme, la quarantaine dynamique, qui répète inlassablement: «Ce que j’ai réussi en France et en Allemagne, je peux le réussir aux Comores et ailleurs en Afrique».
Portrait de Mme Moinaecha Youssouf Djalali
Une femme de tête, de cœur et de pouvoir
Le regard franc, l’allure soignée, la poignée de main ferme et chaleureuse… Moinaecha Youssouf Djalali est une femme de tête et cela se voit.
Après une jeunesse passée aux Comores, plus précisément à Mbéni, Hamahamet, dont elle est originaire, cette autodidacte polyglotte de surcroît (comorien, malgache, allemand, anglais et français), se lance dans les affaires, la vie active demeurant sa meilleure école: son premier commerce, elle l’ouvre dans son pays d’origine. Très rapidement, le succès aidant la menant jusqu’en Allemagne, d’autres entreprises tout aussi fructueuses suivront: «Baby love Djalali GMBH» spécialisée dans la confection et la distribution de couches-culottes de haute qualité, basée en Allemagne, puis viendront «Djalali SARL» et «Djalali cosmetics» en Région parisienne, où elle vit depuis 30 ans. Djalali Cosmetics est une structure qui a été lancée en grande pompe, à Goussainville, en septembre dernier, en présence du Maire de Goussainville et de nombreux invités.
Unanimement appréciée dans son entourage commercial, pour son intégrité et sa simplicité, Madame Moinaecha Youssouf Djalali représente un tout nouveau modèle de femme comorienne qui réussit sans pour autant se compromettre, bien au contraire. Car cette entrepreneuse accomplie n’en oublie pas pour autant d’où elle vient, et contribuer au développement de son pays est un projet qui lui trotte dans la tête depuis quelques années déjà.
Effectuant régulièrement la navette entre la France et l’Allemagne, cette ancienne championne d’athlétisme à l’enthousiasme contagieux n’en néglige pas pour autant son pays, les Comores, où elle se rend le plus souvent possible. Et où elle s’est largement investie dans l’humanitaire, devenant de ce fait une figure de proue de la vie associative des Comores, avec ses deux associations AAIC (Association d’Aide pour l’Afrique et les Iles Comores, créée en 2007) et IDEC (Initiative Développement Environnement Comores, créée en avril 2013).
Persuadée que le développement du système de santé publique reste le fondement d’un bon développement économique et social, «la Grande Dame au grand cœur», comme la surnomment ses compatriotes, s’investit dans ce domaine avec la même détermination que dans les affaires.
Engagée sur le terrain, Mme Moinaecha Youssouf Djalali y met à disposition médicaments et fournitures médicales pour les personnes dans le besoin, au sein d’une de ses villas recyclée en hôpital par Caritas Comores, via AAIC.
La santé pour le développement, mais aussi et surtout la protection de l’environnement, notamment la lutte contre l’insalubrité, le second cheval de bataille de notre dame de cœur, avec son association IDEC.
L’humilité, le pragmatisme et la grande générosité de Madame Youssouf Djalali, inspirent toute une génération de Comoriens, pour qui elle est une fierté nationale, et son récent engagement en politique n’est que la suite logique d’un parcours exemplaire.
Une femme de tête, certes, mais une grande dame de cœur, certainement, vous assureront tous ceux qui l’ont côtoyée de près ou de loin. Et sans conteste une femme de pouvoir.
Sa popularité, Madame Moinaecha Youssouf Djalali compte bien la mettre à profit lors des prochaines présidentielles de 2016 aux Comores, pour lesquelles elle dévoilera d’ici peu son programme. Affaire à suivre.
Par Aro Randrianarivo
Source: Matalana, Le Temps de l’Afrique, Paris, mars 2014, p. 17.
© www.lemohelien.com – Mercredi 19 février 2014.