Pourquoi avons-nous besoin de faire partie du Tourisme domestique ?
Quand vous pensez à des vacances, votre esprit vous oriente à des endroits comme Mombasa, Zanzibar, Afrique du Sud ou Maurice et jamais à un endroit local. A moins que le Comorien ne commence à prendre l’habitude de passer ses vacances au sein même du pays, je ne vois aucune raison pour nous de vouloir commercialiser nos installations au reste du monde.
Au mois de décembre dernier, deux jours viennent d’être consacrés à la promotion du tourisme aux Comores. Quand j’ai fait un petit tour à l’événement, je n’ai pu trouvé aucun support répertoriant les sites touristiques ou patrimoines touristiques des Comores. Je me suis directement demandé comment des gens allaient prétendre promouvoir le tourisme sans détenir aucun répertoire des sites et patrimoines touristiques du pays? Je lance un appel à notre Office du tourisme pour réfléchir dans ce sens en vu de lancer une campagne pour les vacances au sein même du pays, une initiative qui peu contribuer à inspirer et relancer notre tourisme.
Nous n'avons aucune raison de nous "vendre" au monde si nous, en tant que Comoriens", ne pouvons pas apprécier la grande beauté qui nous est dotée par la nature. Il n'y a aucune raison pour vous d'aller vers des destinations de luxe comme Mombasa quand vous pouvez voyager à moindre coût, dépenser moins et avoir un service de qualité et un séjour plus luxueux dans les installations comoriennes. Mais il faut identifier, valoriser et entretenir ces installations. Une commission doit être mise en place avec comme seule mission la commercialisation du potentiel touristique des Comores. Le Ministère du tourisme doit être doté de têtes pensantes et animées d’une volonté de promouvoir le tourisme domestique. Commençant par les écoliers, nous devons initier le Comorien à visiter ces lieux, grâce à des initiatives comme des concours, afin d’attirer les locaux à visiter nos installations.
Le problème
L’inexistence du tourisme domestique dans notre pays peut être attribué au fait qu’il n’existe aucune volonté de promouvoir le patrimoine touristique d’une part, mais aussi du fait que le Comorien trouve que les prix des chambres sont chers. L’hébergement dans un hôtel reste cher par rapport aux prix régionaux. En conséquence, les chambres des hôtels deviennent inabordables pour le Comorien. Pourquoi ne pas accorder aux nationaux des tarifs préférentiels dans les hôtels par exemple ?
Par exemple, à cette période de vacances de fin d’année, c’est une occasion de sortir hors de Moroni et d'explorer ce qui se trouve au-delà de cette ville devenue depuis quelque temps une ville "poubelle" (la triste vérité). Cette fois-ci n’allez pas au village par exemple. Vous pouvez partir avec vos proches ou votre amoureux à Mohéli pour un séjour aux bungalows de Laka Lodge dans le parc marin de Nioumachoua ou visiter les îles au tortues. Notre industrie de tourisme a subi plusieurs revers. En plus de l’absence de stratégie de marketing pour le tourisme et de relations publiques d'affaires, nos Ambassades sont devenues des postes seulement politiques ne faisant aucun effort pour la promotion de l’image du pays.
Le Tourisme domestique Comorien doit poser problème aux acteurs concernés. Il présente des défis qui trouvent leurs racines dans la perception que les touristes doivent nécessairement être des étrangers qui sont les seuls à pouvoir se permettre de payer nos packages forfaits «coûteux». La classe financièrement moyenne locale ignore largement les diverses précieuses activités du pays.
La mise en place d’une stratégie et le ciblage de ce groupe démographique à travers les médias sociaux, le web et les médias traditionnels locaux auraient des retombées lucratives pour le pays.
Adinani Toahert Ahamada
Article publié le 1er janvier 2014 et mis à jour à 9h34
