Le bouclier qualité prix de la loi de régulation économique en Outre-Mer s’attache en premier lieu aux produits de consommation courante et...
Le bouclier qualité prix de la loi de régulation économique en Outre-Mer s’attache en premier lieu aux produits de consommation courante et notamment ceux de l’alimentaire. L’Ascoma, association de consommateurs mahorais voulait l’étendre aux plus grand choix possible en incluant les services mais aussi les pièces automobiles. Et elle n’avait sans doute pas tort au regard du rapport que viennent de produire les experts automobile qui démontrent à quel point les différences sont marquées entre les territoires.
47 jours de manifestations contre la vie chère. C’est le mauvais souvenir qu’aura laissé l’année 2011, donnant lieu à une loi de régulation économique dite loi Lurel dont le bouclier qualité prix ne démontre pas ses effets. Il touche principalement les produits alimentaires à Mayotte mais aussi les références dites de consommation courante à l’instar des papiers toilettes, de la petite papeterie… L’Ascoma au moment des première négociations et rédaction de liste en 2012, avait souhaité que la liste globale soit très élargie et englobe les matériaux du bâtiment ou bien encore les pièces détachées des véhicules. L’association n’aura reçu qu’une fin de non recevoir. Or, les assureurs réunionnais dont les filiales sont à Mayotte, se sont penchés sur ce cas bien précis et on demandé aux experts automobiles de produire un rapport quant aux prix pratiqués à La Réunion et à Mayotte en comparaison de ce qui se fait en métropole.
Et le résultat est tout simplement accablant. En effet, l'Alliance Nationale des Experts en Automobile (l'ANEA) démontre que les écarts vont bien souvent du simple au double, que ce soit avec l’île voisine ou avec l’hexagone.
Une liste de 35 véhicules a été établie, France Mayotte n’en prendra que quelques uns, à savoir les plus courants sur le territoire à l’instar de la Citroën C3 et des Peugeot 207 et 308.
Les pièces détachées retenues sont les suivantes : capot, pare choc avant, optique avant, aile avant, radiateur, échangeur, façade avant, bras inférieur avant, porte fusée, air bag conducteur, air bag passager, amortisseur avant et porte avant. Toutes ne seront pas détaillées ci-après, seulement celles où les différences de prix sont les plus significatives. Ainsi, pour une 207, le capot avant coûte 280,25€ en métropole, 378,48€ à La Réunion et 460€ à Mayotte.
Pour une 308, dans le même ordre, la pièce vaut 426,92€ dans l’hexagone, 533,71€ sur l’île Bourbon et 645€ sur le 101ème département. En revanche, pour une C3, le capot qui s’établit à 261,35€ s’envole à 459,98€ à La Réunion et apparaît moins cher à Mayotte, 392€ tout de même. Mais le cas le plus marquant restera l’airbag conducteur. Pour une 207, il coûte 675€ à Mayotte, 632€ pour une 308 et 497€ pour une C3. À La Réunion il culmine à 478,56€ pour une 207, à 448,62€ pour une 308 et à 526,33€ pour une C3.
La métropole quant à elle est bien plus attractive une nouvelle fois se situant bien moins loin des producteurs. Ainsi, l’airbag de la 207 y est facturé 344,64€, pour une 308, la note est fixée à 323,07€ et à 299,04 euros pour la C3. Il y a donc un écart de plus de 110% entre Mayotte et l’hexagone ce qui est particulièrement aberrant.
Pour faire simple et éviter de reprendre le détail de chaque pièce, en moyenne, les 14 références indiquées ci-dessus, coûtent 21,4% plus cher à La Réunion pour une 207 et 50% à Mayotte.
Pour une 308, l’écart est de 26,2% à La Réunion et de 46,3% à Mayotte. Il n’y a guère que la C3 qui sauve la mise avec un différentiel de +62,8% à La Réunion et +45,40 sur le territoire.
En clair, lorsque les voitures affichent des prix 50 à 100% plus chers à Mayotte que partout ailleurs, les automobilistes doivent ensuite tabler sur des pièces détachées dont les prix pratiqués sont particulièrement assassins. Toutefois et dans de nombreux cas, bizarrement, Mayotte se retrouve mieux lotie que l’île Bourbon avec des grilles tarifaires légèrement inférieures qui peuvent s’expliquer par une livraison directe via le port de Longoni et des concessions locales qui s’approvisionnent directement chez les fournisseurs. Dans tous les cas, il ne fait pas bon vivre en Outre-Mer et dans la zone océan Indien. Pour mémoire, ce sont les assureurs qui ont commandé ce rapport qui va justifier sans aucun doute une hausse des polices d’assurance. Car si les pièces sont chères, les courtiers qui ne sont pas des philanthropes ne supporteront pas le surcoût engendré des réparations.
Quel est l’écart moyen du coût de la vie à Mayotte ? Une double clause de revoyure est prévue en 2015 avec le gouvernement pour le définir avec précision. Durant les manifestations contre la vie chère en 2011, les formations syndicales envoyaient à la volée des chiffres qui ne reposaient que sur un sentiment général et non sur des bases solides. Certains disaient 50% plus cher, d’autres 80%. La clause permettra ainsi l’année prochaine d’offrir une vision claire de la société mahoraise dont les revenus sont les plus bas de France avec un taux de chômage à faire pâlir la plupart des pays émergeants. Ce bilan et c’est un engagement du ministre de l’Outre-Mer Victorin Lurel, servira de base pour revoir la copie de l’indexation des salaires qui est fixée à 40% aujourd’hui. Si la vie est constatée plus chère de 60% à Mayotte vis-à-vis de la métropole, le taux sera-t-il alors porté à 60% ? La question se pose tout comme celle de savoir quelles seront les mesures qui seront prises pour réduire ces différences de prix entre les territoires. Le bouclier Lurel sera alors élargi ? Rien n’est moins sûr mais il est clair que le travail qui sera fourni à l’occasion de la cause de revoyure devra impérativement reposer sur des bases claires, solides et exhaustives.
Source : France Mayotte matin
47 jours de manifestations contre la vie chère. C’est le mauvais souvenir qu’aura laissé l’année 2011, donnant lieu à une loi de régulation économique dite loi Lurel dont le bouclier qualité prix ne démontre pas ses effets. Il touche principalement les produits alimentaires à Mayotte mais aussi les références dites de consommation courante à l’instar des papiers toilettes, de la petite papeterie… L’Ascoma au moment des première négociations et rédaction de liste en 2012, avait souhaité que la liste globale soit très élargie et englobe les matériaux du bâtiment ou bien encore les pièces détachées des véhicules. L’association n’aura reçu qu’une fin de non recevoir. Or, les assureurs réunionnais dont les filiales sont à Mayotte, se sont penchés sur ce cas bien précis et on demandé aux experts automobiles de produire un rapport quant aux prix pratiqués à La Réunion et à Mayotte en comparaison de ce qui se fait en métropole.
Et le résultat est tout simplement accablant. En effet, l'Alliance Nationale des Experts en Automobile (l'ANEA) démontre que les écarts vont bien souvent du simple au double, que ce soit avec l’île voisine ou avec l’hexagone.
Une liste de 35 véhicules a été établie, France Mayotte n’en prendra que quelques uns, à savoir les plus courants sur le territoire à l’instar de la Citroën C3 et des Peugeot 207 et 308.
Les pièces détachées retenues sont les suivantes : capot, pare choc avant, optique avant, aile avant, radiateur, échangeur, façade avant, bras inférieur avant, porte fusée, air bag conducteur, air bag passager, amortisseur avant et porte avant. Toutes ne seront pas détaillées ci-après, seulement celles où les différences de prix sont les plus significatives. Ainsi, pour une 207, le capot avant coûte 280,25€ en métropole, 378,48€ à La Réunion et 460€ à Mayotte.
Pour une 308, dans le même ordre, la pièce vaut 426,92€ dans l’hexagone, 533,71€ sur l’île Bourbon et 645€ sur le 101ème département. En revanche, pour une C3, le capot qui s’établit à 261,35€ s’envole à 459,98€ à La Réunion et apparaît moins cher à Mayotte, 392€ tout de même. Mais le cas le plus marquant restera l’airbag conducteur. Pour une 207, il coûte 675€ à Mayotte, 632€ pour une 308 et 497€ pour une C3. À La Réunion il culmine à 478,56€ pour une 207, à 448,62€ pour une 308 et à 526,33€ pour une C3.
La métropole quant à elle est bien plus attractive une nouvelle fois se situant bien moins loin des producteurs. Ainsi, l’airbag de la 207 y est facturé 344,64€, pour une 308, la note est fixée à 323,07€ et à 299,04 euros pour la C3. Il y a donc un écart de plus de 110% entre Mayotte et l’hexagone ce qui est particulièrement aberrant.
Pour faire simple et éviter de reprendre le détail de chaque pièce, en moyenne, les 14 références indiquées ci-dessus, coûtent 21,4% plus cher à La Réunion pour une 207 et 50% à Mayotte.
Pour une 308, l’écart est de 26,2% à La Réunion et de 46,3% à Mayotte. Il n’y a guère que la C3 qui sauve la mise avec un différentiel de +62,8% à La Réunion et +45,40 sur le territoire.
En clair, lorsque les voitures affichent des prix 50 à 100% plus chers à Mayotte que partout ailleurs, les automobilistes doivent ensuite tabler sur des pièces détachées dont les prix pratiqués sont particulièrement assassins. Toutefois et dans de nombreux cas, bizarrement, Mayotte se retrouve mieux lotie que l’île Bourbon avec des grilles tarifaires légèrement inférieures qui peuvent s’expliquer par une livraison directe via le port de Longoni et des concessions locales qui s’approvisionnent directement chez les fournisseurs. Dans tous les cas, il ne fait pas bon vivre en Outre-Mer et dans la zone océan Indien. Pour mémoire, ce sont les assureurs qui ont commandé ce rapport qui va justifier sans aucun doute une hausse des polices d’assurance. Car si les pièces sont chères, les courtiers qui ne sont pas des philanthropes ne supporteront pas le surcoût engendré des réparations.
Clause de revoyure qui approche mais…
Quel est l’écart moyen du coût de la vie à Mayotte ? Une double clause de revoyure est prévue en 2015 avec le gouvernement pour le définir avec précision. Durant les manifestations contre la vie chère en 2011, les formations syndicales envoyaient à la volée des chiffres qui ne reposaient que sur un sentiment général et non sur des bases solides. Certains disaient 50% plus cher, d’autres 80%. La clause permettra ainsi l’année prochaine d’offrir une vision claire de la société mahoraise dont les revenus sont les plus bas de France avec un taux de chômage à faire pâlir la plupart des pays émergeants. Ce bilan et c’est un engagement du ministre de l’Outre-Mer Victorin Lurel, servira de base pour revoir la copie de l’indexation des salaires qui est fixée à 40% aujourd’hui. Si la vie est constatée plus chère de 60% à Mayotte vis-à-vis de la métropole, le taux sera-t-il alors porté à 60% ? La question se pose tout comme celle de savoir quelles seront les mesures qui seront prises pour réduire ces différences de prix entre les territoires. Le bouclier Lurel sera alors élargi ? Rien n’est moins sûr mais il est clair que le travail qui sera fourni à l’occasion de la cause de revoyure devra impérativement reposer sur des bases claires, solides et exhaustives.
Source : France Mayotte matin