ALLAOUI MOHAMED Saïd-Ali Villa n°8, Impasse de l’air pur 72000 Le Mans, France Tél : 02 44 81 26 99 E-mail: allaouimohamed.said@neuf....
ALLAOUI MOHAMED Saïd-Ali
Villa n°8, Impasse de l’air pur
72000 Le Mans, France
Tél : 02 44 81 26 99
E-mail: allaouimohamed.said@neuf.fr
Lettre Ouverte
À
Monsieur le Président de l’Union des Comores
Le Docteur Ikililou DHOININE
Beït-Salam-Moroni, Comores.
Monsieur le Président,
Avant de vous exposer l’objet de cette lettre, nous voudrions, Monsieur le Président, vous présenter nos excuses du fait d’avoir utilisé ce moyen de communication, peu ordinaire, pour vous informer d’un problème grave et sérieux. Nous sommes, pour votre information, un groupe de réflexion constitué sous la forme d’un forum, par le biais des réseaux sociaux, composé essentiellement par de Comoriens résidant à l’étranger mais aussi au pays.
Notre objectif principal est d’essayer d’élaborer un projet-programme qui doit nous permettre de discuter avec les candidats éventuels pour les prochaines élections présidentielles. Notre soutien et notre confiance éventuels à un candidat quelconque seront évidemment déterminés par la fiabilité et le patriotisme des hommes politiques que nous rencontreront. Les mesures en cas de trahison seront également évoquées. Naturellement, nous travaillons exclusivement pour l’avenir de nos enfants. Le pouvoir, et cela peut vous paraître surprenant, ne nous intéresse pas personnellement. Nous souhaitons, nous voulons et nous travaillons pour qu’un jour notre pays prenne le chemin du développement et crée une attractivité qui doit inciter aux opérateurs d’investir chez nous.
Elle permettra à nos enfants et aux générations à venir de trouver du travail et d’assurer un avenir prospère à ce pauvre pays. Si l’initiative de notre organisation est due en partie à notre grande déception des improvisations insupportables et de la démagogie du régime précédent (de l’ancien président, Ahmed Abdallah Sambi) nous pouvons dire qu’elle est également due à l’injustice scandaleuse, au manque effrayant d’autorité de l’État, de la corruption généralisée, de l’insécurité totale des biens et des personnes, du chômage massif des jeunes et de l’inflation galopante des prix de votre propre gouvernement.
Maintenant, permettez-nous, Monsieur le Président, de parler de l’objet de cette lettre: du cas des hôpitaux, et plus particulièrement de l’Hôpital El-Marouf et de son fonctionnement désastreux. À vrai dire, cet hôpital n’a jamais cessé de se dégrader au fil des années, depuis l’indépendance. Mais, aujourd’hui, il est dans un état où il faut se demander, à juste titre et cela sans être excessif, si vous ne souhaitez pas la liquidation de cet hôpital, comme ce fût le cas pour la Pharmacie nationale autonome des Comores (PNAC). Cet Hôpital est devenu dangereux pour les patients. Il n’a ni les normes, ni les conditions nécessaires pour un fonctionnement normal, même-si ce n’est pas à nous de vous l’apprendre, étant vous-même Docteur, Monsieur le Président.
À notre avis, il n’y a pas que des problèmes de compétences ou de moyens (pas d’oxygène, pas d’eau, absences des médecins, etc.). La solution n’est pas de changer de Directeur, ni d’organiser des états généraux. S’il est vrai que n’importe qui ne peut pas devenir médecin, il est vrai aussi que n’importe quel Docteur ne peut pas travailler dans un hôpital public. Le problème réel et de fond vient hélas de la politique de votre propre gouvernement. Il n’a aucune conscience, ni motivation, ni volonté politique de protéger notre propre population en grande souffrance.
Vous avez prêté serment, le Coran sous votre main droite, de défendre et de protéger votre peuple, c’est l’une de vos missions honorables et constitutionnelles. Monsieur le Président, si il y a d’autres dysfonctionnements majeurs de notre société que l’on peut tolérer: vos incapacités face au chômage, à la corruption, etc., ici il s’agit d’un problème de Santé publique qui met en péril la vie de vos concitoyens. L’échec est d’autant plus inadmissible et impardonnable que l’on sait que certains agents du service public, pris en défaut pour négligence ou inconscience professionnelle, ne sont toujours pas sanctionnés. Nous nous permettons d’attirer votre haute attention pour vous dire que les Comoriens en ont assez et en ont marre de cet Hôpital qui est tout sauf un hôpital: il est délétère.
Les comoriens sont à bout, se sentent désabusés et sont indignés. Oui, il est vrai que le peuple comorien est tolérant, pacifique, musulman et fataliste, mais ce peuple est capable et doit se révolter un jour comme ses peuples frères arabes (Printemps arabe). Trois régimes fortement militarisés et policés ont été «dégagés» violemment en l’espace de 6 mois!
Monsieur le Président, on sait comment commence un révolte ou une révolution, mais on ne sait pas comment cela se termine. L’heure est très grave, il est urgent de réagir et très vite dans l’intérêt de tous. Mais, nous estimons qu’il ne s’agit pas d’un problème de direction ou d’un seul homme. Il faut une volonté politique bien déterminée qui doit définir les missions et responsabiliser contractuellement et personnellement chaque agent, employé d’entretien ou directeur général. En plus, quand un Directeur ne peut pas recruter ou révoquer un employé, quels que soient son grade ou ses fonctions sans en référer à son ministre de tutelle, alors ne vous demandez pas pourquoi ça ne fonctionne toujours pas!
Avant de penser à un projet de réforme en profondeur des hôpitaux, il est urgent et réaliste de faire effectuer une étude pour l’évaluation et un diagnostic de l’ensemble des structures (état des bâtiments et des équipements, contrôle des compétences, vérification des missions, des ressources humaines réellement disponibles, etc.) et enfin définir tous les besoins nécessaires pour un fonctionnement normal d’un hôpital qui réponde aux normes médicales internationales.
Monsieur le Président, il y a beaucoup de possibilités pour trouver un financement et une assistance technique afin d’effectuer ce genre d’études et notamment avec l’OMS, le Canada, les pays frères arabes ou européens, mais là encore il faut en faire la demande, bien entendu. Nous nous mettons à votre disposition pour collaborer avec vos départements compétents (Santé, Affaires Étrangères) pour apporter notre soutien au cas où vous le souhaiteriez.
Monsieur le Président, nous espérons que vous avez pris la mesure de la gravité de la situation et de la douleur et inquiétude que ressentent les Comoriens pour prendre le plus vite possible les décisions adéquates.
Pour finir, à l’occasion du nouvel an, tout le Groupe de Réflexion pour l’Innovation politique vous souhaite à vous, Monsieur le Président, et à votre famille une bonne année et ses meilleurs vœux pour cette année 2014.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre très haute considération.
ALLAOUI MOHAMED Saïd-Ali
Animateur Principal,
Lettre ouverte transmise par ALLAOUI MOHAMED Saïd-Ali
© www.lemohelien.com – Dimanche 19 janvier 2014.