Trois jours de manifestations contre la lèpre s'achèvent ce dimanche 26 janvier. L’origine de cette maladie se perd dans la nuit des tem...
Trois jours de manifestations contre la lèpre s'achèvent ce dimanche 26 janvier. L’origine de cette maladie se perd dans la nuit des temps. Elle apparaît en Europe dès les premiers siècles de l’ère chrétienne. Dès lors, tout le bassin méditerranéen est contaminé. Au cours du XVIIIe siècle, elle disparaît progressivement de France et d’Europe. Aujourd’hui, en Afrique, en Asie, en Amérique, la lèpre est une maladie qui fait toujours peur et qui stigmatise encore ceux qui en sont atteints. Exemples au Sénégal et à Madagascar.
Plus de 230 000 nouveaux cas de lèpre ont été recensés en 2012,
dont 10% sont des enfants. Les traitements efficaces existent mais elle
touche les populations les plus démunies et la priorité reste le
dépistage. Parmi les organisations qui luttent contre cette maladie
infectieuse et donc transmissible, la fondation Raoul Follereau. Le
docteur Bertrand Cauchoix en est le conseiller scientifique. Il est très
engagé sur le terrain comme au Tchad, au Burkina Faso ou encore à
Madagascar où il réside. Pour lui, l'éradication de la lèpre n'est hélas
pas à l'ordre du jour : « Malheureusement, s’agissant d’une maladie
infectieuse, tant qu’il y a des cas infectieux il y a de la
transmission. Et aujourd’hui, on se retrouve avec un certain nombre de
cas résiduels qui fait que la maladie évolue à bas bruit, mais il y en a
suffisamment pour maintenir une transmission et maintenir une
propagation. Mais on y pense malheureusement trop peu au niveau des
populations, trop peu au niveau des malades, trop peu au niveau des
personnels de santé et peut-être trop peu au niveau des différents
bailleurs de fonds. »
« C’est une maladie pour laquelle on a crié victoire en se trompant un peu sur la terminologie, poursuit le docteur Cauchoix. On a confondu à un moment élimination et éradication. En Inde, on a encore énormément de cas qui sont dépistés. Dans des pays qui sont d’évolution intermédiaire au niveau de leur développement économique, le Brésil, il y a encore beaucoup de cas de lèpre. A Madagascar, avec 1 600 cas de dépistés, on peut aller vers une augmentation. Clairement aujourd’hui, sur la planète, il y a un sous dépistage majeur du nombre de cas. Il faudrait en dépister beaucoup plus pour qu’on puisse inverser la courbe. A Madagascar, quand on dépiste 1 600 cas par an, on est loin de la majorité... »
Parmi les organisations qui luttent contre cette maladie, il y a l’Ordre de Malte. Et son centre hospitalier de Dakar, qui fait partie intégrante du système de santé du Sénégal, s’intéresse à toutes les étapes du processus de lutte, dont les soins et la réinsertion. Pour Richard Pau, son directeur, les efforts pour lutter contre la lèpre ne sont pas suffisants : « Depuis qu’on a découvert le sida il y a quelques dizaines d’années, les trois plus grandes maladies qui intéressent tout le monde à commencer par l’OMS [Organisation mondiale de la santé, NDLR], c’est le sida, la tuberculose et le paludisme. Les autres maladies dont fait partie la lèpre ont été classées dans les maladies tropicales négligées (MTN).»
« Le problème qu’on a ici, indique Richard Pau, c’est de détecter au plus tôt les malades et de les soigner extrêmement vite. Un malade détecté très jeune peut être traité en six mois et ça coûte environ 35 euros. Si on attend trop longtemps, on sera obligé d’aller jusqu’à des amputations et les gens auront beaucoup de mal à se réinsérer socialement. Ce qui nous manque, c’est bien sûr des gens qui soient formés pour très bien connaître cette maladie. »
Et le responsable de l'Ordre de Malte de regretter : « Il y avait une spécialité de léprologie pour les médecins qui n’existe plus aujourd’hui parce qu’on a pensé que depuis les années 1995-2000, cette maladie était en régression. Or, à l’heure actuelle, il y a 220 cas nouveaux tous les ans pour le Sénégal. Tous ces cas-là sont bien sûr traités très vite mais il y en a beaucoup qu’on n’arrive pas à détecter à temps. Il faut savoir par exemple qu’au niveau du centre hospitalier de l’Ordre de Malte, nous, on a trois personnes qui ont eu la lèpre et qui travaillent chez nous, dont une qui est secrétaire, un qui est cordonnier et l’autre qui est kinésithérapeute... »
Par RFI
« C’est une maladie pour laquelle on a crié victoire en se trompant un peu sur la terminologie, poursuit le docteur Cauchoix. On a confondu à un moment élimination et éradication. En Inde, on a encore énormément de cas qui sont dépistés. Dans des pays qui sont d’évolution intermédiaire au niveau de leur développement économique, le Brésil, il y a encore beaucoup de cas de lèpre. A Madagascar, avec 1 600 cas de dépistés, on peut aller vers une augmentation. Clairement aujourd’hui, sur la planète, il y a un sous dépistage majeur du nombre de cas. Il faudrait en dépister beaucoup plus pour qu’on puisse inverser la courbe. A Madagascar, quand on dépiste 1 600 cas par an, on est loin de la majorité... »
Efforts insuffisants
Parmi les organisations qui luttent contre cette maladie, il y a l’Ordre de Malte. Et son centre hospitalier de Dakar, qui fait partie intégrante du système de santé du Sénégal, s’intéresse à toutes les étapes du processus de lutte, dont les soins et la réinsertion. Pour Richard Pau, son directeur, les efforts pour lutter contre la lèpre ne sont pas suffisants : « Depuis qu’on a découvert le sida il y a quelques dizaines d’années, les trois plus grandes maladies qui intéressent tout le monde à commencer par l’OMS [Organisation mondiale de la santé, NDLR], c’est le sida, la tuberculose et le paludisme. Les autres maladies dont fait partie la lèpre ont été classées dans les maladies tropicales négligées (MTN).»
« Le problème qu’on a ici, indique Richard Pau, c’est de détecter au plus tôt les malades et de les soigner extrêmement vite. Un malade détecté très jeune peut être traité en six mois et ça coûte environ 35 euros. Si on attend trop longtemps, on sera obligé d’aller jusqu’à des amputations et les gens auront beaucoup de mal à se réinsérer socialement. Ce qui nous manque, c’est bien sûr des gens qui soient formés pour très bien connaître cette maladie. »
Et le responsable de l'Ordre de Malte de regretter : « Il y avait une spécialité de léprologie pour les médecins qui n’existe plus aujourd’hui parce qu’on a pensé que depuis les années 1995-2000, cette maladie était en régression. Or, à l’heure actuelle, il y a 220 cas nouveaux tous les ans pour le Sénégal. Tous ces cas-là sont bien sûr traités très vite mais il y en a beaucoup qu’on n’arrive pas à détecter à temps. Il faut savoir par exemple qu’au niveau du centre hospitalier de l’Ordre de Malte, nous, on a trois personnes qui ont eu la lèpre et qui travaillent chez nous, dont une qui est secrétaire, un qui est cordonnier et l’autre qui est kinésithérapeute... »
Par RFI
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