Comme ces Députés-là n'ont rien à foutre, pourquoi ne pas fermer le Parlement? L'un des malheurs du système institutionnel et pol...
Comme ces Députés-là n'ont rien à foutre, pourquoi ne pas fermer le Parlement?
L'un des malheurs du système institutionnel et politique comorien réside dans le fait que la Constitution est devenue le lieu d'affirmation de toutes les convenances et futilités d'ordre personnel. De ce fait, alors que le pays va de plus en plus mal, de mal en pis et est à vau-l'eau, au lieu de travailler pour le bien commun, chaque Président de la République impose sa petite révision constitutionnelle, par pure fantaisie. Il n'y a pas un seul Président comorien qui n'a pas farfouillé dans la Constitution comorienne et qui n'a pas tripatouillé celle-ci. En partant de l'excellente Constitution de 1978 et en arrivant au gloubi-boulga du 21 décembre 2001, on constate qu'en matière constitutionnelle, les Comores sont entrées dans le cycle vicieux d'une inadmissible régression. En la matière, les amateurs Azali Assoumani et Ahmed Sambi ont fait ce qu'il y a de pire, le putschiste dans des verres d'eau et dans des poulaillers, parce qu'il n'a pas su remettre les séparatistes anjouanais à leur place, le Tartuffe parce qu'il était plus intéressé par son maintien au pouvoir, à la tête de l'État comorien, que par le bien du peuple.
Azali Assoumani a légué aux Comores la plus stupide des Constitutions du monde, et Ahmed Sambi l'a rendue encore plus débile. Tout le monde s'attendait à ce qu'Ikililou Dhoinine finisse son mandat sans remuer la Constitution dans tous les sens. Or, on ne peut pas être à Beït-Salam et ne pas être victime du syndrome de Beït-Salam. C'est une maladie, et elle est contagieuse. Il ne s'agit même pas d'une maladie sexuellement transmissible, mais d'une maladie institutionnellement transmissible. C'est ainsi que le Député comorien, plus désœuvré et désemparé que jamais, veut réviser la Constitution, à la fois pour préciser la date à laquelle prend fin le mandat des Députés, et pour harmoniser les élections.
À un moment où l'État crie famine, cette révision constitutionnelle pue l'arnaque. On n'en a pas besoin. S'agissant du mandat des Députés, il suffit de retenir le principe d'un mandat finissant 5 ans, jour pour jour, après l'élection des parlementaires. C'est tout. Pour ce qui est de l'harmonisation des élections, il s'agit d'un monstre hideux que voulait enfanter Ahmed Sambi en 2009. Mais, le bébé monstre est tellement gros et répugnant qu'il est resté dans le ventre de sa maman. Aujourd'hui, à un moment où les Députés veulent constitutionnaliser les numéros 42 à 53 de la taille des slips des femmes comoriennes, il est temps de crier haut et fort qu'aucun pays au monde n'a constitutionnalisé l'harmonisation des élections. Le Droit constitutionnel n'en a jamais entendu parler.
Dans l'esprit malveillant d'Ahmed Sambi, l'harmonisation des élections n'avait qu'une seule finalité: dribbler les Comoriens et permettre à l'ancien satrape de jouer les prolongations indues à la tête de l'État comorien. C'est tout… Et puisque, avec les années, le niveau des Députés n'a cessé de dégringoler, on a touché le fond de la médiocrité, malgré la présence au sein du Parlement du juriste Abdou Djabir, qui n'a rien fait pour se démarquer du Député lambda, et qui n'a pas fait mieux que le Député Abdoulfatah Saïd Mohamed. Aujourd'hui, le peuple comorien ne retient de la députation du juriste Abdou Djabir qu'une tristounette loi sur l'École coranique, et de cette loi, les Comoriens s'en fichent comme de leur premier manioc. Ils s'en fichent complètement.
L'harmonisation des élections introduit un élément réduisant l'espace démocratique car elle enlève la possibilité de juger le régime politique en place à mi-mandat. La gifle électorale que recevra Ikililou Dhoinine en fin de mandat n'aura pas la même signification que celle qu'il recevra à mi-mandat, dans un système électoral qui ne permet pas le renouvellement de la candidature du Président sortant pour un deuxième mandat consécutif de chef de l'État. En d'autres termes, l'harmonisation des élections est une porte ouverte à toutes les formes de laxisme, car le pouvoir en place n'a peur d'aucune sanction politique.
Il est quand même étrange de constater que l'examen du répertoire des travaux de la Commission du Droit international (CDI) de l'Assemblée générale de l'ONU révèle que les Comores n'ont ratifié aucune convention internationale d'envergure, relative à un sujet d'intérêt majeur. Or, au lieu de s'occuper de ce genre de choses et d'autres sujets intéressants et utiles, les occupants de la «Chambre des Moutons» ne s'occupent que de la taille du slip et du soutien-gorge de la femme comorienne. Là aussi, la responsabilité d'Ahmed Sambi est immense, car c'est lui qui a fait «élire» ces individus du Parlement avec l'argent du peuple comorien et avec la fraude, ses deux mamelles.
Mais, tout ceci nous ramène à une réalité globale: si, au lieu de «bougnasses», «bougna-bougna» et «gouzou-gouzou», le Parlement comorien était peuplé de vrais hommes, de vrais, on n'en serait pas là.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Samedi 28 décembre 2013.