Nuits des longs couteaux au sein de la confrérie des barbus du FNJ Du grandguignolesque! Absolument pathétique! En tout cas, on a envie de r...
Nuits des longs couteaux au sein de la confrérie des barbus du FNJ
Du grandguignolesque! Absolument pathétique! En tout cas, on a envie de rire quand on voit ces gens qui se servent de «l'Islam» comme arme politique se livrer à une bataille de chiffonniers sur la place publique. C'est à croire que Dieu dévoile toujours les noirs desseins de ceux qui instrumentalisent l'Islam à des fins politiciennes. En effet, ce dimanche 22 décembre 2013, les observateurs de la terne vie politique comorienne ont assisté à un psychodrame de plus, celui lié à la rage entre barbus et enturbannés du Front national de la Justice (FNJ), un parti estampillé «islamiste» et à qui on prête une influence considérable sur Ikililou Dhoinine. Ne dit-on pas que Mmadi Ali, ancien Directeur de Cabinet du Président chargé de la Défense, avant de devenir son Conseiller privé, est un pion du FNJ à Beït-Salam? Toujours est-il donc que ce dimanche 22 décembre 2013, le Bureau du FNJ présidé par Toibrane Houmadi est destitué par une fronde dirigée par Mmadi Housseine, qui bénéficie du soutien très actif d'Abdouroihmane Ibrahim, Mmadi Islam, Boina Mohamed Hodari, Toighir Ibrahim, Abdouraouf Ahamada et Abdillah Yahya.
Mais, par un coup de théâtre de plus, la direction destituée suspend du parti les putschistes qui s'inspirent des méthodes du bon Colonel Azali Assoumani, spécialiste mondial des putschs même dans les verres d'eau et dans les poulaillers, et qui avait tenté un coup d'État malheureux au sein de la CRC, jusqu'à ce que la «Justice» s'y mêle et finisse par reconnaître la légitimité du courant conduit par Houmed Msaïdié, le secrétaire général du mouvement. Naturellement, le Bureau destitué a recours à une terminologie dénuée de toute ambiguïté, puisqu'il parle d'«usurpation de pouvoir», une expression très en vogue aux Comores en 2013. Saïd Mladjao, secrétaire général du Bureau destitué, ne se fait pas prier pour utiliser cette terminologie par trop explicite. Ce qui fait rire encore dans ce micmac entre barbus et enturbannés, c'est que le pauvre Toibrane Houmadi estime que l'assemblée qui a destitué son équipe est tout simplement «nulle et non avenue». Cherchez l'erreur.
Il n'empêche que les barbus et enturbannés restent tout de même de drôles de zèbres, car on ne comprendra jamais pourquoi le secrétaire général d'un parti politique actif aux Comores, Toibrane Houmadi le destitué, vit en France. C'est quoi, ça? Comment peut-il ne pas être destitué s'il vit à des milliers de kilomètres des Comores? C'est tout de même d'une absurdité absolue! Quand la Commission de Réconciliation conduite par Mohamed Rachade veut ressouder la «zaouïa», on ne retrouve pas Toibrane Houmadi, qui estime que le kebab des restaurants turcs et maghrébins de France a meilleur goût que le manioc comorien. Mais, le même Toibrane Houmadi voit midi à sa porte et accuse ses adversaires de mauvaise foi: «Ils ont refusé le dialogue et boycotté toutes les rencontres que j'ai convoquées. Ils ont boycotté même les rencontres qui étaient convoquées par la Commission de Réconciliation, dont le Président Mohamed Rachade fait partie de leur camp. Les instructions que j'avais laissées étaient de ne pas bouger jusqu'à mon retour pour que je puisse continuer ma réorganisation du FNJ». Ouf! Le syndrome du Général qui n'est pas à la tête de ses troupes.
Se faisant plus explicite, le brave Toibrane Houmadi pontifie: «Il y a toujours une place pour le dialogue mais, moi aussi, en tant que secrétaire général élu par les militants, même si les rebelles ne veulent pas le reconnaître, j'ai mes exigences». C'est quand même pathétique. Ça donne envie de pleurer. D'émotion.
En réalité, l'épisode dramatique du FNJ n'est pas à traiter de manière à ne pas tenir compte du courant général qui traverse de nombreux partis politiques comoriens, gagnés par la sclérose, le manque de démocratie interne, lé déficit en matière de propositions et d'idées, et de relève. Un Comorien qui dirige un parti politique à Paris et qui est candidat à l'élection présidentielle de 2016 vient de se faire éjecter dudit parti par des militants qui lui reprochent des milliers de défauts aussi inexcusables les uns que les autres. Mais, notre homme, avec un toupet incroyable, déclare à la face du monde être à la tête de ce parti qui ne veut pas de lui, arguant du fait qu'il vient même de créer des bureaux d'animation en vue de l'élection en question et celle de 2014. Ce que démentent de nombreux Comoriens. Donc, si ça continue, bientôt les juges comoriens devront cesser toutes leurs activités et ne s'occuper que des ruptures de digues et de membranes au sein des partis politiques.
Dans l'état actuel des choses, personne ne sait si l'affaire du FNJ finira par atterrir dans le bureau du juge. En tout cas, au-delà du mot «incompétence» prononcé à l'encontre de ce bon Toibrane Houmadi, il faudra que les putschistes soient plus explicites sur les raisons qui les ont poussés à cette nouvelle nuit des longs couteaux au sein d'un parti politique comorien.
Continuez à nous amuser, Messieurs! Continuez à faire dans le grandguignolesque et à vous comporter en branquignols! En tout cas, nous sommes là pour rire de vos pitreries de clowns et de comiques. En même temps, il faudra sans doute penser à la création d'un parti politique qui ne serait dirigé que par des femmes. Elles sont plus sérieuses et plus crédibles…
Par ARM
© www.lemohelien.com – Mercredi 25 décembre 2013.
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