L'Union des Comores se comporterait de mieux en mieux en matière de lutte contre la corruption. L'ONG TRANSPARENCY INTERNATIONAL la ...
L'Union des Comores se comporterait de mieux en mieux en matière de lutte contre la corruption. L'ONG TRANSPARENCY INTERNATIONAL la place lors de sa publication du 3 décembre 2013 au 127 ème rang sur 177 pays évalués. C'est un progrès considérable par rapport aux résultats de 2011 où notre pays était placé au 143 ème rang.
En deux ans et demi nous avons ainsi amélioré notre position de manière considérable. Il convient donc de saluer les efforts fournis par les pouvoirs publics en matière de lutte contre la corruption. Il reste toutefois beaucoup à faire pour parvenir à la moyenne des pays les mieux notés tel le Danemark.
La lutte contre la corruption est une tâche ardue. Elle doit d'abord passer par un assainissement des finances publiques avec pour objectif prioritaire une augmentation des recettes et une maîtrise des dépenses publiques. L'essentiel du Programme IPPTE négocié avec le FMI était concentré sur ce volet. L'atteinte du point d'achèvement est le signe des efforts consentis par les pouvoirs publics et explique en grande partie les performances enregistrées par notre pays depuis deux ans et demi en matière de lutte contre la corruption.
La lutte contre la corruption doit ensuite passer nécessairement par le renforcement du pouvoir parlementaire afin d'empêcher le pouvoir exécutif de dissoudre l'assemblée si celle-ci refuse d'agir selon ses directives. Dans ce cas la mise en place d'un régime parlementaire est nécessaire et permet une réelle séparation des pouvoirs. Dans cette hypothèse le parlement peut jouer très bien son rôle de contrôle du pouvoir exécutif et de vote des lois.
La lutte contre la corruption doit passer aussi par le renforcement du pouvoir judiciaire afin qu'il soit indépendant dans la prise de ses décisions de justice. C'est justement sur ce volet que l'Union des Comores doit désormais concentrer ses efforts si elle souhaite améliorer encore plus et de manière substantielle sa position et se hisser aux pays les mieux notés.
La lutte contre la corruption doit passer également par le renforcement de la démocratie participative par la mise en place d'un système politique décentralisé à même d'orienter les actions des élus au bénéfice de leurs localités au lieu de les laisser agir pour l'intérêt du pouvoir exécutif.
La lutte contre la corruption doit passer enfin par le renforcement de la société civile. Celle-ci doit être indépendante et bien formée pour dénoncer les déviances constatées à tous les niveaux de la hiérarchie de l'appareil étatique.
Tout ceci ne peut se faire cependant sans l'adhésion totale de la population dans toutes ses structures. Un travail de sensibilisation et d'éducation s'avère donc nécessaire et ceci doit commencer dès l'école coranique et l'école maternelle.
Un comorien doit apprendre dès sa naissance l'intérêt pour lui, ses parents, ses frères et soeurs, ..., son pays de protéger les biens publics comme il le fait tout naturellement pour ses biens privés. Un comorien doit pouvoir comprendre dès son tout jeune âge qu'il est tout aussi important de faire fructifier le bien public comme le bien privé car les deux participent de manière tout à fait égal à son épanouissement présent et contribueront à son bien-être futur. Il doit comprendre également que ses actions présentes feront sa personnalité dans le futur. Il sera demain ce qu'il aura décidé de faire de lui aujourd'hui. C'est extrêmement important d'inculquer aux enfants comoriens ce sens des responsabilités car ... ils feront les comoriens de demain et nous souhaitons tous que demain soit meilleur mais cela n'est possible que si les comoriens de demain sont plus meilleurs que ceux d'aujourd'hui.
Par DR ABDULLAH BEN SAID HASSANE.
Conseiller économique et financier du Président de l'Union
Conseiller économique et financier du Président de l'Union