Un uniforme comprenant un hijab pour les policières de confession musulmane a été dévoilé par la police d'Edmonton, au Canada anglophone...
Un uniforme comprenant un hijab pour les policières de confession musulmane a été dévoilé par la police d'Edmonton, au Canada anglophone. Cette décision tranche avec le débat qui agite le Québec, prêt à légiférer contre le port du foulard.
L'initiative n'émane pas de la communauté musulmane mais de la direction de la police d'Edmonton (Alberta, ouest du Canada) elle-même. Le service de police de la ville (SPE) a dévoilé, vendredi 6 décembre, une tenue pour les policières musulmanes avec un voile assorti à l'uniforme .
Après avoir étudié plusieurs prototypes de voile, le SPE a opté pour un voile islamique qui a reçu quelques ajustements en accord avec la communauté musulmane de la ville, rapporte le journal local "Metro Edmonton".
Objectif de cette démarche, qui devrait entrer en application dans les prochaines semaines : refléter la diversité culturelle de la ville et attirer plus de femmes dans les effectifs de la police. Le conseiller municipal de la ville, Scott McKeen, y voit une "manière de dire à [...] la communauté musulmane d'Edmonton 'non, vous n'avez pas à être isolés, vous êtes une partie de nous'".
"Bien qu'il y ait plusieurs interprétations quant à la signification du hijab, le police dit respecter le choix des musulmanes portant le voile", peut-on lire dans un communiqué.
Edmonton compte 43 600 personnes de confessions musulmanes sur une population de 795 600, selon les données de "Statistique Canada" datant de 2011. L'État de l'Alberta représente la troisième communauté musulmane la plus importante du Canada, après celles de l'Ontario et du Québec.
Cette inititiave, qui a fait grincer des dents les nationalistes sans toutefois provoquer de débats passionnels au Canada, n'est pas une première en soi. Le port du voile dans la police de Toronto est autorisé depuis 2011. Aujourd'hui, la capitale de l'État de l'Ontario entend étendre cette mesure à d'autres secteurs du service public. Une campagne a notamment été lancée pour autoriser le port du voile pour le personnel hospitalier.
Mais tous les États canadiens ne semblent pas prêts à emprunter ce même chemin. Le Québec, qui préfère semble-t-il s'inspirer du modèle français avec sa charte de la laïcité, est sur le point de légiférer contre le port du voile. En septembre dernier, le Parti québequois, majoritaire à l’Assemblé nationale, a proposé un projet de loi visant à interdire le hijab, le turban, la kippa et les autres signes religieux dans les établissements publics, dont les universités.
La "charte des valeurs" laïques, proposée par le gouvernement, a suscité de vives protestations ces deniers mois. À Montréal, notamment, les manifestants ont scandé "le Québec, c'est pas la France" afin de réaffirmer leur attachement à la liberté d'afficher leur religion sur leur lieu de travail.
Texte par Ségolène ALLEMANDOU
L'initiative n'émane pas de la communauté musulmane mais de la direction de la police d'Edmonton (Alberta, ouest du Canada) elle-même. Le service de police de la ville (SPE) a dévoilé, vendredi 6 décembre, une tenue pour les policières musulmanes avec un voile assorti à l'uniforme .
Après avoir étudié plusieurs prototypes de voile, le SPE a opté pour un voile islamique qui a reçu quelques ajustements en accord avec la communauté musulmane de la ville, rapporte le journal local "Metro Edmonton".
Objectif de cette démarche, qui devrait entrer en application dans les prochaines semaines : refléter la diversité culturelle de la ville et attirer plus de femmes dans les effectifs de la police. Le conseiller municipal de la ville, Scott McKeen, y voit une "manière de dire à [...] la communauté musulmane d'Edmonton 'non, vous n'avez pas à être isolés, vous êtes une partie de nous'".
"Bien qu'il y ait plusieurs interprétations quant à la signification du hijab, le police dit respecter le choix des musulmanes portant le voile", peut-on lire dans un communiqué.
Edmonton compte 43 600 personnes de confessions musulmanes sur une population de 795 600, selon les données de "Statistique Canada" datant de 2011. L'État de l'Alberta représente la troisième communauté musulmane la plus importante du Canada, après celles de l'Ontario et du Québec.
Le voile autorisé dans la police de Toronto depuis 2011
Cette inititiave, qui a fait grincer des dents les nationalistes sans toutefois provoquer de débats passionnels au Canada, n'est pas une première en soi. Le port du voile dans la police de Toronto est autorisé depuis 2011. Aujourd'hui, la capitale de l'État de l'Ontario entend étendre cette mesure à d'autres secteurs du service public. Une campagne a notamment été lancée pour autoriser le port du voile pour le personnel hospitalier.
Mais tous les États canadiens ne semblent pas prêts à emprunter ce même chemin. Le Québec, qui préfère semble-t-il s'inspirer du modèle français avec sa charte de la laïcité, est sur le point de légiférer contre le port du voile. En septembre dernier, le Parti québequois, majoritaire à l’Assemblé nationale, a proposé un projet de loi visant à interdire le hijab, le turban, la kippa et les autres signes religieux dans les établissements publics, dont les universités.
La "charte des valeurs" laïques, proposée par le gouvernement, a suscité de vives protestations ces deniers mois. À Montréal, notamment, les manifestants ont scandé "le Québec, c'est pas la France" afin de réaffirmer leur attachement à la liberté d'afficher leur religion sur leur lieu de travail.
Texte par Ségolène ALLEMANDOU