Dunkerque, le 08 décembre 2013 Honorable Assistance, Mes Chers Compatriotes, Je voudrais avant tout en votre nom comme je l’ai dé...
Honorable Assistance,
Mes Chers Compatriotes,
Je voudrais avant tout en votre nom comme je l’ai déjà
fait au nom du Peuple et des Autorités Comoriennes, exprimer toute notre
émotion au Peuple frère d’Afrique du Sud.
La disparition d’un Homme comme Nelson Mandela, un
Humaniste sans commune mesure, un Politique dont la clairvoyance a
permis la libération de tout un Peuple pour ensuite, le pacifier au nom
des idéaux de paix et de pardon, constitue, sans aucun doute, une perte
inégalée pour notre continent et au-delà, pour le monde entier.
Nous autres musulmans, nous inspirant de la vie de notre
Prophète Mohamad, sommes tout simplement éblouis et nous ne pouvons ne
pas relever en MADIBA la conformité de son approche pour une vie
harmonieuse, sans haine conforme à nos préceptes de tolérance et de
soumission à la Justice et à l’équité.
En lui, nous avons beaucoup appris ! De lui, nous nous y
inspirerons inlassablement et à chaque fois que nous devons faire le
choix entre la revanche et le pardon ! Pour lui mais surtout pour
nous-mêmes, nous célébrons donc l’héroïsme et l’abnégation !
Prions tous pour que la terre lui soit légère et solidarisons-nous avec
ses proches et avec Peuple arc-en-ciel qui vient de perdre le Père de
cette grande Nation !
Mes Chers Compatriotes, me retrouvant en France pour
prendre part au Sommet France-Afrique pour la Paix et la sécurité dans
notre continent, j’ai un réel plaisir de me retrouver parmi vous ici à
Dunkerque.
Cette belle ville que connaissent parfaitement les premiers comoriens
qui y ont séjourné, est devenue au cours du XIXe siècle le troisième
port de France. Elle devient alors un vaste chantier.
Après, ce fut l’arrivée du chemin de fer suivi par la
grande industrie. L’installation de chantiers de construction navale
modernes a permis la fabrication de navires en acier et à vapeur. À la
veille de la Première Guerre mondiale, l’installation d’une usine
sidérurgique, l’Usine des Dunes a conforté la vocation industrielle de
Dunkerque.
Me retrouvant avec vous ici ce matin, je me dois de
rendre hommage à ces hommes et femmes de Dunkerque qui n’ont pas ménagé
leurs efforts pour que cette ville devienne ce qu’elle fut dans le temps
et féliciter les Autorités régionales de leurs efforts constants pour
le développement de cette partie de la France.
Et enfin, je voudrais donc saisir cette opportunité pour encourager les
franco-comoriens que vous êtes de l’amour que vous manifestez à votre
seconde patrie, à cette belle région de Dunkerque.
A cet effet, permettez-moi de vous remercier de l’accueil très chaleureux et fraternel que vous nous avez réservé.
C’est, pour moi et pour toute la délégation qui
m’accompagne, une joie immense de me retrouver parmi vous ce matin et
croyez-moi, cette chaleur, cette fierté que vous avez affichée pour
clamer votre Comorianneté me va droit au cœur.
Je suis fier tout aussi comme vous l’êtes aujourd’hui
car je réalise la richesse humaine que renferme notre pays et que vous
portez Haut ici en France.
Mes Chers Compatriotes,
Pour avoir eu déjà à écouter les responsables de la Diaspora comorienne
en France, j’ai mis en place un Commissariat chargé de la Diaspora pour
seconder la Ministère en chargé de la Diaspora, celui des Relations
Extérieures.
J’ai ensuite recommandé à ce département de prendre
contact avec la Communauté Comorienne à l’étranger afin de projeter la
restructuration de toutes les associations concernées et affiner les
priorités.
J’ai cru comprendre que des réunions ont eu lieu dans certaines villes de France et vous y avez participé activement.
Un rapport qui sera soumis au Gouvernement vient de
m’être présenté par le Ministre des Relations Extérieures en charge de
la Diaspora.
Pour être sincère avec vous, ce sont les mêmes doléances
qui ont pris le dessus. Il s’agit du respect par exemple des droits
constitutionnels des comoriens de l’étranger ; de l’amélioration des
conditions administratives de nos représentations consulaires en
France ; de l’implication de l’Etat comorien dans les conditions des
transports des comoriens désirant se rendre en vacances aux Comores.
J’ai été conforté également par vos inquiétudes face au
bon fonctionnement de notre fonction publique notamment, notre système
judiciaire et la lenteur constatée dans la décentralisation effective de
l’Etat par la mise en place des Communes.
Mes Chers compatriotes, Rassurez-vous, en attendant les
mesures appropriées qui seront présentées par le Gouvernement, d’ores et
déjà des réflexions sont en cours pour améliorer notre système
judiciaire. Les magistrats m’ont remis un document et le Ministère
concerné est en train d’y travailler.
Après le démarrage du chantier de la rénovation de notre
réseau routier, des constructions de dispensaires et des écoles
publiques, le Gouvernement est en contact avec des partenaires sérieux
afin de trouver les voies et moyens pour améliorer les transports
aériens entre le monde extérieur et les Comores.
Je voudrais, avant de finir, vous parler de la dernière
polémique trouvée par certains de nos politiques, une polémique qui, en
réalité, n’a pas raison d’être puisque sur les négociations entamées
avec les Autorités françaises sur l’épineuse question de l’île
comorienne de Mayotte, je me suis suffisamment exprimé le dernier 6
juillet dernier.
Ensuite, pendant la dernière session de l’Assemblée Générale de l’ONU,
j’ai exposé la démarche que nous poursuivons.
Pour entrer en négociation avec la France, nous avons
d’abord posé le problème du principe de l’intangibilité de nos
frontières reconnues par le droit international à savoir, Mayotte,
Anjouan, Mohéli et Grande Comores.
Avec le Président HOLLANDE, nous avons posé les bases
d’une relation bilatérale rénovée qui prenne en compte notre passé
commun mais aussi notre revendication légitime de recouvrer l’intégrité
de notre territoire.
Nous avons mis en place un comité de suivi, le Haut Conseil Paritaire qui vient de terminer les travaux de sa première réunion.
J’ai déjà expliqué qu’avant d’entamer ces négociations
j’ai avisé l’Union Africaine, notre organisation panafricaine dont l’un
des objectifs est la sauvegarde de l’Unité et de l’Intégrité des Etats
Membres.
J’ai demandé à l’Organisation des Nations Unies d’être
prête à nous assister et surtout j’ai pris l’engagement de présenter un
rapport annuel des évolutions qui seront constatées pendant ces
négociations.
Et comme vous aussi semblez affectés des drames humains
en mer qui se produisent quotidiennement entre nos îles, le premier
sujet discuté par le Haut Conseil Paritaire est la circulation des
personnes entre les îles de notre archipel des Comores, Mayotte,
Anjouan, Mohéli et Grande Comores.
La partie française a présenté un ancien projet qui fut
soumis aux gouvernements précédents et sur mes instructions, des
amendements furent proposés et la partie française les a enregistrés
pour étude en attendant la prochaine du Haut Conseil Paritaire qui se
réunira aux Comores fin mai.
Il est évident que lors de la célébration de la
prochaine fête de l’indépendance, je vous ferai part des résultats qui
seront enregistrés. J’ai donc été très étonné que certains hommes
politiques ont créé une polémique gratuite sur un prétendu accord qui
serait signé alors même que les discutions se poursuivent et que les
départements ministériels concernés ne soient pas encore saisis du
dossier.
Mes chers compatriotes,
En tant que Garant de la stabilité des institutions
républicaines, je mets en garde ceux qui voudraient continuer mettre à
mal la démarche qui consiste à suivre le chemin du dialogue constructif
avec notre partenaire 38 ans après l’indépendance inachevée de notre
pays.
Comme vous le savez, ici comme là-bas, certains ne
voudraient pas qu’une solution pacifique soit trouvée pour qu’enfin
notre pays et sa population vivent dans l’harmonie.
Pour terminer mes propos, je vous renouvelle mes
remerciements et vous félicite de cette mobilisation qui témoigne de la
vitalité de notre diaspora en France.
Vive les Comores,
Vive les Comoriens de l’Etranger,
Je vous remercie
Beit salam
Beit salam