Mohamed Ahamada «Djanilo» chante Foundi Maanrouf pour la candidate. « SI WA HAMAHAMET KARIDJA OMEZA NA PESSI. RIFOUNGOU CHENGWÉ MWIGNI. SO...
Mohamed Ahamada «Djanilo» chante Foundi Maanrouf pour la candidate.
«SI WA HAMAHAMET KARIDJA OMEZA NA PESSI. RIFOUNGOU CHENGWÉ MWIGNI. SONTSI RAMBA “NDAWÉ”», «Nous les gens du Hamahamet, nous ne sommes pas cachés derrière un mur en pailles. Nous sommes liés par une relation indéfectible. Nous tous avons dit:“Tu es la personne appropriée”». C’est par ces paroles fortes tirées d’une chanson de Foundi Maanrouf que, un brin provocateur et volontariste, Mohamed Ahamada dit «Djanilo» a réuni non loin de Place d’Aix, à Marseille, une belle brochette de notabilités comoriennes parmi les plus influentes et les plus actives sur le plan politique dans la Cité Phocéenne pour parler de choses sérieuses.
Emphatique, poétique et lyrique dans son propos, il lança à la cantonade: «38 ans d’indépendance nous ont apporté beaucoup de désillusions et de déceptions. J’ai décidé de tirer les leçons de ces déboires. Le pays a besoin de vous tous pour soutenir le plus sérieusement du monde une sœur à nous tous qui se présente à l’élection présidentielle de 2016, et sur qui on peut compter pour faire avancer les Comores dans la voie du développement. Ici, à Marseille, le Directeur de campagne de notre sœur, ça sera moi, et il viendra un moment où je dois aller aux Comores, travailler sur le terrain. Tenez-vous tous prêts. Ici, à Marseille, nous devons faire une démonstration de force en faveur de notre sœur de manière à frapper les esprits pour des générations, par une mobilisation populaire inédite. Je compte sur vous tous, les Comores comptent sur vous tous».
Quand il fit sa déclaration fracassante, Mohamed Ahamada déclencha une tempête de questions et l’étonnement. Il y avait de l’hystérie car chacun voulait savoir qui est finalement cette mystérieuse femme du Hamahamet qui se porte candidate à l’élection présidentielle de 2016. Mais, en homme qui en a vu d’autres et qui est habitué à des tempêtes plus ravageuses, le bon Mohamed Ahamada laissa passer l’orage, avant de promettre d’être plus explicite au cours des réunions plus structurées à venir. Car, pour l’instant, il n’était qu’au niveau d’un simple galop d’essai, les travaux pratiques devant venir par la suite. Place d’Aix, à Marseille, on ne dit pas n’importe quoi à n’importe qui, car tout s’y sait, et ça ne sert à rien de chercher après à se cacher derrière son petit doigt. Qu’on se le dise.
Un intervenant de Moidja, visiblement très en colère contre les politiciens comoriens, des Hommes pour l’essentiel, déclara, après l’intervention de Mohamed Ahamada: «J’ai entendu parler de cette candidature féminine, mais elle ne m’emballait pas trop. Mais, si cette sœur, dont nous devons connaître l’identité dans les meilleurs délais, et je compte sur le frère Djanilo pour le dire, constitue un moyen pour débarrasser le pays d’une bande de voyous sans-gêne, faisons ce qu’il faut parce que notre pays est ruiné par nos faiblesses et nos petits sentiments envers les politiciens voyous que nous avons dans chacune de nos familles. Que chacun assume sa part de honte. Comment peut-on respecter cette classe politique masculine quand nous la voyons refuser de reconnaître les erreurs qui ont conduit notre pays dans le gouffre? Regardez Ahmed Abdallah Sambi. Comment et par quel désespoir peut-on confier le destin du pays à un individu pareil et à ses semblables? C’est une honte, c’est un scandale».
Or, au moment où Madame la candidate, la «Lionne du Hamahamet», faisait une entrée remarquable et remarquée dans la ville de Marseille, un autre acteur politique du Hamahamet fait parler de lui, mais d’une autre manière: le Vice-président Mohamed Ali Soilihi. En effet, le blog Mlimadji, notoirement et foncièrement hostile au Vice-président, n’a pas fait dans la dentelle car, dans un article vitriol, un véritable brûlot, s’est livré à des accusations très graves contre ce dernier, quiutiliserait les locaux de l’Ambassade des Comores à Paris pour faire sa campagne électorale. Une autre accusation plus grave reposerait sur la distribution de 15.000 euros aux personnes ayant pris part à une réunion politique à laquelle participait également le Vice-président. Nous avons interrogé trois personnes ayant participé à la réunion en question et qui jurent qu’il s’agit d’un roman sans aucun fondement de vérité, du flan.
Le nom du Docteur Ali Abdou Mdahoma est cité dans cette affaire, et on retrouve celui-ci sous la peau d’un intriguant qui se serait rangé par pur opportunisme dans le camp du chef de l’État, après avoir été un détracteur du Président de la République, du Vice-président Mohamed Ali Soilihi et de Maître Ibrahim Ali Mzimba. Ce qui est entièrement faux.
On sent de l’affabulation de la part de la personne qui a écrit l’article, et le Docteur Ali Abdou Mdahoma, sur le blog Mwendje, notoirement et foncièrement favorable au Vice-président Mohamed Ali Soilihi, a réagi par la publication d’un brûlot contre Chanfioun Mohamed et Fahar Nassur, les hommes du blog Mlimadji, d’après lui. C’est brûlot contre brûlot. Il y a des termes employés de part et d’autre qui relèvent plus de l’injure que de la courtoisie. Et là, on est à deux ans et demi de l’élection présidentielle. Que se passera-t-il donc en pleine période électorale? Si la campagne électorale se déroule dans les mêmes conditions que la précampagne, alors, il n’y aura pas de débat démocratique, mais lancement d’œufs pourris sans relations avec ce que les Comoriens attendent du scrutin présidentiel.
Pour expliquer qu’il n’est en rien lié à cette affaire, Chanfioun Mohamed a une explication qui, si elle se confirmait, serait une bombe: «Je n’ai pas l’habitude de tirer sur l’ambulance. Je ne me vois pas me livrer à une campagne médiatique contre le Vice-président Mamadou alors qu’il ne sera même pas candidat à l’élection présidentielle de 2016. Le moment venu, cette information sera annoncée». Nous tenons cette déclaration incendiaire de Chanfioun Mohamed lui-même. Que dire alors, à un moment où plusieurs indices et faits concordants et objectifs en notre possession font état de la réalité de la candidature de Mohamed Ali Soilihi pour le poste de Président de la République en 2016? Déjà, en 2010, ses détracteurs avaient dit qu’il était mourant et qu’il n’était pas en mesure de commencer son mandat de Vice-président. Or, depuis, le «mourant de 2010» a donné plusieurs preuves de sa vitalité. La même chose a été dite de l’ex-Vice-président Idi Nadhoim en 2010, lors de la campagne électorale. À Djoiezi, Mohéli, en 2010, on a entendu cet homme entré en politique en 1978 dire qu’il ne fallait pas voter Ikililou Dhoinine car, de santé très fragile, il allait mourir en cours de mandat s’il est élu à la présidence de la République, créant un problème au sommet de l’État. Les gens confondent-ils leurs désirs avec la réalité et affabulent-ils? C’est certain. Il y a trop de penchants tendancieux dans le traitement de l’information politique aux Comores. Certains refusent aux autres le droit d’avoir des idées et des engagements politiques. Soyons sport.
Quand on discute avec certains intellectuels comoriens, on a l’impression que tous les politiciens comoriens sont des nullards. Or, tel n’est pas le cas. Pour ne citer que quelques cas parmi d’autres, le Général Salimou Mohamed Amiri a un sens de l’État et une culture générale et d’État qui feraient de lui un bon Président de la République. Maître Saïd Larifou a un sens politique et de l’État que les Comoriens gagneraient à découvrir au lieu d’écouter les sirènes de ses adversaires. Mohamed Abdouloihabi est un homme d’État au sens complet du terme. Le Docteur Youssouf Saïd Soilihi a son mot à dire et a des choses à faire, mais doit tout d’abord franchir le mur de haine construit autour de lui, chez lui, à Ntsaouéni. La femme candidate ne veut entrer en politique que parce qu’elle est révoltée de voir les Comores dans un tel état de délabrement, du fait de la mauvaise foi et de la mauvaise volonté des dirigeants. Elle, qui a déjà, une bonne situation personnelle ne veut pas baisser les bras pendant que des bambochards détruisent les Comores, et quand on lui parle de l’hôpital El Maanrouf de Moroni, en piteux état, il lui arrive de pleurer.
Dès lors, il serait plus responsable de classer les politiciens dans deux catégories, celle des Comoriens qui aiment leur pays, et celle des fossoyeurs du pays. Dans la deuxième catégorie, on retrouve essentiellement les «Has Been» Azali Assoumani et Ahmed Sambi, débordés par leur boulimie de pouvoir et par leur culte des intérêts occultes. Ils méprisent leur pays et leur peuple, mais ils sont attendus au tournant.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Lundi 30 septembre 2013.