C'est une affaire plutôt rare mais elle devrait selon tout état de cause se répéter bien souvent désormais, tant la pression pêche se...
C'est une affaire plutôt rare mais elle
devrait selon tout état de cause se répéter bien souvent désormais, tant
la pression pêche se fait grandissante dans les eaux du canal du
Mozambique et dans la zones économique exclusive française. Ainsi, mardi
dernier, le navire ALCHEMIA, voilier de type catamaran de 13 mètres, a
été pris en flagrant délit de pêche illicite au sein de la zone
économique exclusive des Glorieuses (Terres australes et antartiques
françaises, TAAF).
L'équipage du voilier était composé de 13 ressortissants malgaches lorsque le voilier a été contrôlé par le patrouilleur des Forces armées dans la zone Sud océan Indien (FAZSOI) LE MALIN alors qu'il se situait à environ 3 milles marins du banc du Geyser. L'équipe de visite a découvert à son bord environ 1 m3 d'holoturies (concombres de mer), 6 kilos de poissons fléchés, du matériel de pêche sous-marine et 26 blocs de plongée autonome ainsi qu'un compresseur d'air, faits sévèrement réprimés par la réglementation applicable dans les eaux des TAAF. Le capitaine du voilier encourt, pour l'ensemble des infractions relevées à son encontre, des peines allant jusqu'à un an de prison et 675 000 € d'amende.
Au vu de l'ensemble des éléments collectés, comprenant les localisations successives du ALCHEMIA dans les eaux sous juridiction française et la visite réalisée du MALIN, le directeur de la mer Sud océan Indien a ordonné, en lien avec les parquets de Saint-Denis et de Mayotte, le déroutement du contrevenant vers Mayotte. Sous l’autorité du préfet de La Réunion, délégué du gouvernement pour l'action de l'Etat en mer et en coordination avec le préfet de Mayotte, LE MALIN a procédé actuellement à son escorte, vers le port de Dzaoudzi, où il est arrivé hier en fin de journée. Le voilier, le matériel ainsi que le produit de la pêche ont immédiatement fait l'objet d'une saisie assortie du dépôt d'une caution. La procédure sera présentée à la justice appelée à statuer dans un premier temps sur ces mesures conservatoires puis dans un second temps sur le dossier dans son ensemble.
“Cette opération constitue un signal fort à l'encontre des flottes de pêche en action illicite dans les zones économiques exclusives des îles Eparses. Elle témoigne de l'investissement permanent de l'ensemble des services de l'Etat (Direction de la mer Sud océan Indien, Forces armées et administration des Terres australes et antarctiques françaises) dans la protection des ressources sensibles dans les eaux des TAAF.” indique un communiqué envoyé par la préfecture mahoraise qui ajoute : “ces derniers mois, les îles Éparses ont fait l'objet de nombreux signalements d'incursions et d'activités de pêches illicites suivis par le service de surveillance des pêches du Centre Régional Opérationel de Surveillance et de Sauvetage (CROSS) Réunion. En mai dernier, le bâtiment des FAZSOI le LA GRANDIERE avait contrôlé le FLAMBOYANT, barque de 13 mètres battant pavillon malgache, au niveau des îles Glorieuses. A son bord, l'équipe de visite avait découvert 1 000 kilos d'holothuries. La cargaison avait été saisie et rejetée à la mer. Ces captures illicites alimentent un marché de concombres de mer à destination principalement de l'Asie. Cet animal marin, un des rares à assurer l’oxygénation des océans, a une forte valeur commerciale une fois séché et se négocie à un tarif très élevé, parfois plus de 200 euros le kilo…
Source : KTV