Après le ciment au chrome 6 il y a désormais le cuir au chrome 6 à Mayotte. Et les effets du produit sont parfois dévastateurs puisqu'...
Après le ciment au chrome 6 il y a
désormais le cuir au chrome 6 à Mayotte. Et les effets du produit sont
parfois dévastateurs puisqu'il crée des infections très graves.
Chaussures, canapés, fauteuils, montres, sacs à main, le risque est là
notamment en raison des importations en provenance de pays où la
réglementation est bien plus souple qu'en Europe. La vigilance est de
mise, d'autant qu'il est très compliqué de savoir si oui ou non les
articles sont contaminés. Explications…
L'affaire a défrayé la chronique et la défraiera encore prochainement, le ciment au chrome 6 a révélé que les importations à Mayotte ont pendant longtemps laissé entrer des produits interdits, voire dangereux. Fort heureusement, la répression des fraudes est installée sur le territoire depuis quelques années et elle joue son rôle à plein même si elle ne peut être partout à la fois. Elle aura sorti du circuit de distribution les crèmes éclaircissantes, des jouets et des biberons, des réchauds à gaz dangereux ou fait détruire des stocks de viandes avariées.
Mais cette fois-ci, la problématique semble plus épineuse. En effet, une récente étude en France a révélé que sur 10 paires de chaussures en cuir analysées, 3 contenaient des taux de chromes 6 anormalement élevées et dépassant les minimas autorisés. La répression des fraudes a donc poursuivi ses recherches pour voir si le souci n'était pas plus étendu. Et le verdict est simple : canapé, chaussures, sacs à main, vêtements, chacun de ces articles peut présenter un danger pour la santé dès lors qu’il est fabriqué à partir de cuir. Pour quelle raison ? Lors de son tannage, du chrome VI, aussi appelé chrome hexavalent, peut se former sur le cuir. Au contact de la peau, cet allergisant peut provoquer des éruptions cutanées, parfois graves. Pourtant connu depuis une dizaine d’années, une réglementation sur le chrome VI n’est présente que depuis début 2013. Et encore celle-ci reste insuffisante face au problème de la qualité du tannage du cuir. L'ensemble des acteurs de la filière peinent aujourd’hui à trouver une solution pour mieux contrôler cette étape essentielle impliquant une technique de tannage mal maîtrisée. Face à ce constat, le 14 juin 2013, la DGCCRF a retiré en métropole de la vente 8 300 paires de chaussures de marques différentes, luxe et grande distribution confondus.
Ceci en raison de la présence de chrome VI en trop grande quantité dans le cuir. Car depuis le début du 19ème siècle, les industriels utilisent un tannage chimique à base de chrome. Plus rapide et stable, ce procédé a déclenché un changement important dans la production du cuir. Le cuir chromé est en effet le premier à résister à l’eau, à la chaleur et à pouvoir bouillir sans se dénaturer. Autant d’avantages qui font qu’aujourd’hui, la grande majorité des canapés et des chaussures en cuir (90%) utilisent un cuir chromé. De prime abord, le problème n’a pas l’air si grave que cela. S’il est possible de produire un cuir tanné au chrome qui ne contient pas une quantité dangereuse de chrome VI, il suffit simplement d’installer une norme internationale stricte qui clarifie les doses acceptées afin d’éviter ce problème d’allergies. Aucune solution n’a pour le moment vu le jour. C’est d’autant plus complexe que la normalisation du traitement du cuir est une problématique mondiale qui requiert par conséquent que l’ensemble des acteurs mondiaux du cuir se réunissent pour définir cette nouvelle norme qui fait aujourd’hui défaut à tout un secteur. Qui plus est, le consommateur est aujourd'hui perdu car si en effet l'étiquette cuir véritable est collée aux produits, la manière dont il a été fabriqué et sa composition finale reste totalement absente.
Un espoir subsiste néanmoins à l’échelle européenne. Depuis le 18 avril dernier, le chrome hexavalent a été ajouté à la liste des substances soumises à autorisation par le règlement du Parlement européen et du Conseil REACH (l’enregistrement, l’évaluation et l’autorisation des substances chimiques, ainsi que les restrictions applicables à ces substances). Reste désormais à convaincre les tanneurs qui produisent à flux tendus pour satisfaire la demande de produits en cuir des Chinois, et privilégient la quantité de travail. Les distributeurs se battent avec leurs fabricants qui trop souvent négligent eux aussi les tests de détection du chrome VI. Et ce sont finalement les consommateurs qui se grattent ! Et à Mayotte, il y en a beaucoup et pour une raison simple. En effet, le chrome 6 est plus présent dans les pays producteurs tels que l'Inde ou la Chine dont certains fabricants sont sans doute moins scrupuleux pour faire baisser les coûts et augmenter leur compétitivité. Et ces produits à bas prix se retrouvent sur les plateforme d'achat telle que Dubaï où les Mahorais s'approvisionnent depuis des années. Ainsi, sur les marchés de l'île, il est commun de trouver des chaussures cuir à 10 euros voire moins dont le taux de chrome 6 a crevé les plafonds. Il en va de même pour le mobilier. Interrogé sur le sujet, un médecin explique : “en effet, les cas d'allergies aux pieds est courant mais pas seulement. Les poignets là où sont les montres bracelets sont aussi touchés.
La pacotille est partout et certains produits peuvent être très dangereux. Tout dépend de la personne si elle présente des allergies à l'hexavalent. Et ce sont les femmes qui sont les plus touchées. La raison est simple, certains détergents utilisés contiennent des taux de chrome 6 très importants. Laver le linge est donc dangereux pour certains sujets à risques. Mais les femmes portent aussi des sacs à main, souvent en cuir qui peuvent aussi contenir du chrome hexavalent. Il n'y a pas de crainte à avoir cependant, les cas sont limités et ne concernent en général que peu de gens. Toutefois, il convient d'être vigilant car il est très difficile de venir à bout de ces eczémas lorsqu'ils se déclarent. Dans ce cas, il faut rapidement aller consulter un allergologue.” Le chrome 6 n'est donc pas que dans le ciment mais se retrouve dans une multitude de produits de grande consommation et malheureusement, bien souvent, ce sont les moins chers qui sont les plus dangereux. Et pour la DGCCRF, le problème est épineux car il est difficile de contrôler les articles au cas par cas et de procéder à des analyses longues et coûteuses. Demain Mayotte sera européenne et les importations de produits non normés et produits hors Union seront taxés. Il seront donc plus cher et se retrouveront en quantité plus limitée sur le territoire.
Le chrome 6 est dangereux pour la santé, principalement pour les personnes travaillant dans l'industrie de l'acier, du ciment et du textile. Les personnes qui fument du tabac ont aussi un risque plus important d'exposition au chrome. On sait que le chrome 6 a diverses conséquences sur la santé. Quand il est un composé dans les produits en cuir, il peut provoquer des réactions allergiques, telles que des éruptions cutanées. Lorsqu'on le respire le chrome 6 peut provoquer des irritations nasales et des saignements de nez. Il peut avoir d'autres conséquences telles que des éruptions cutanées, estomac dérangé et ulcères, problèmes respiratoires, système immunitaire affaibli, dommages au foie et aux reins, altération du matériel génétique, cancer des poumons, et bien évidemment, la mort La réglementation du chrome VI n’est pas uniforme en Europe, mais cela pourrait bientôt changer, puisque grâce au Danemark, une proposition de restriction du chrome VI dans les articles en cuir est en cours d’examen au niveau européen. En matière de chrome, l’Allemagne fait figure de bon élève européen : tout comme dans l’écolabel européen "chaussures", elle interdit la présence de Cr VI dans une quantité supérieure à 3 mg/kg dans les produits en cuir ou textiles. C’est cette valeur que le Danemark a proposé au niveau européen. En 2010, en Italie, les douanes ont saisi 17 articles textiles différents - jupes, t-shirts, vestes, pantalons - contenant du chrome VI dans des quantités allant de 2,4 à 19,2 ppm. Demain, Mayotte sera européenne et elle devra se conformer à ces nouvelles normes qui au fur et à mesure du temps seront de plus en plus strictes.
Source : France Mayotte matin
L'affaire a défrayé la chronique et la défraiera encore prochainement, le ciment au chrome 6 a révélé que les importations à Mayotte ont pendant longtemps laissé entrer des produits interdits, voire dangereux. Fort heureusement, la répression des fraudes est installée sur le territoire depuis quelques années et elle joue son rôle à plein même si elle ne peut être partout à la fois. Elle aura sorti du circuit de distribution les crèmes éclaircissantes, des jouets et des biberons, des réchauds à gaz dangereux ou fait détruire des stocks de viandes avariées.
Mais cette fois-ci, la problématique semble plus épineuse. En effet, une récente étude en France a révélé que sur 10 paires de chaussures en cuir analysées, 3 contenaient des taux de chromes 6 anormalement élevées et dépassant les minimas autorisés. La répression des fraudes a donc poursuivi ses recherches pour voir si le souci n'était pas plus étendu. Et le verdict est simple : canapé, chaussures, sacs à main, vêtements, chacun de ces articles peut présenter un danger pour la santé dès lors qu’il est fabriqué à partir de cuir. Pour quelle raison ? Lors de son tannage, du chrome VI, aussi appelé chrome hexavalent, peut se former sur le cuir. Au contact de la peau, cet allergisant peut provoquer des éruptions cutanées, parfois graves. Pourtant connu depuis une dizaine d’années, une réglementation sur le chrome VI n’est présente que depuis début 2013. Et encore celle-ci reste insuffisante face au problème de la qualité du tannage du cuir. L'ensemble des acteurs de la filière peinent aujourd’hui à trouver une solution pour mieux contrôler cette étape essentielle impliquant une technique de tannage mal maîtrisée. Face à ce constat, le 14 juin 2013, la DGCCRF a retiré en métropole de la vente 8 300 paires de chaussures de marques différentes, luxe et grande distribution confondus.
Ceci en raison de la présence de chrome VI en trop grande quantité dans le cuir. Car depuis le début du 19ème siècle, les industriels utilisent un tannage chimique à base de chrome. Plus rapide et stable, ce procédé a déclenché un changement important dans la production du cuir. Le cuir chromé est en effet le premier à résister à l’eau, à la chaleur et à pouvoir bouillir sans se dénaturer. Autant d’avantages qui font qu’aujourd’hui, la grande majorité des canapés et des chaussures en cuir (90%) utilisent un cuir chromé. De prime abord, le problème n’a pas l’air si grave que cela. S’il est possible de produire un cuir tanné au chrome qui ne contient pas une quantité dangereuse de chrome VI, il suffit simplement d’installer une norme internationale stricte qui clarifie les doses acceptées afin d’éviter ce problème d’allergies. Aucune solution n’a pour le moment vu le jour. C’est d’autant plus complexe que la normalisation du traitement du cuir est une problématique mondiale qui requiert par conséquent que l’ensemble des acteurs mondiaux du cuir se réunissent pour définir cette nouvelle norme qui fait aujourd’hui défaut à tout un secteur. Qui plus est, le consommateur est aujourd'hui perdu car si en effet l'étiquette cuir véritable est collée aux produits, la manière dont il a été fabriqué et sa composition finale reste totalement absente.
Un espoir subsiste néanmoins à l’échelle européenne. Depuis le 18 avril dernier, le chrome hexavalent a été ajouté à la liste des substances soumises à autorisation par le règlement du Parlement européen et du Conseil REACH (l’enregistrement, l’évaluation et l’autorisation des substances chimiques, ainsi que les restrictions applicables à ces substances). Reste désormais à convaincre les tanneurs qui produisent à flux tendus pour satisfaire la demande de produits en cuir des Chinois, et privilégient la quantité de travail. Les distributeurs se battent avec leurs fabricants qui trop souvent négligent eux aussi les tests de détection du chrome VI. Et ce sont finalement les consommateurs qui se grattent ! Et à Mayotte, il y en a beaucoup et pour une raison simple. En effet, le chrome 6 est plus présent dans les pays producteurs tels que l'Inde ou la Chine dont certains fabricants sont sans doute moins scrupuleux pour faire baisser les coûts et augmenter leur compétitivité. Et ces produits à bas prix se retrouvent sur les plateforme d'achat telle que Dubaï où les Mahorais s'approvisionnent depuis des années. Ainsi, sur les marchés de l'île, il est commun de trouver des chaussures cuir à 10 euros voire moins dont le taux de chrome 6 a crevé les plafonds. Il en va de même pour le mobilier. Interrogé sur le sujet, un médecin explique : “en effet, les cas d'allergies aux pieds est courant mais pas seulement. Les poignets là où sont les montres bracelets sont aussi touchés.
La pacotille est partout et certains produits peuvent être très dangereux. Tout dépend de la personne si elle présente des allergies à l'hexavalent. Et ce sont les femmes qui sont les plus touchées. La raison est simple, certains détergents utilisés contiennent des taux de chrome 6 très importants. Laver le linge est donc dangereux pour certains sujets à risques. Mais les femmes portent aussi des sacs à main, souvent en cuir qui peuvent aussi contenir du chrome hexavalent. Il n'y a pas de crainte à avoir cependant, les cas sont limités et ne concernent en général que peu de gens. Toutefois, il convient d'être vigilant car il est très difficile de venir à bout de ces eczémas lorsqu'ils se déclarent. Dans ce cas, il faut rapidement aller consulter un allergologue.” Le chrome 6 n'est donc pas que dans le ciment mais se retrouve dans une multitude de produits de grande consommation et malheureusement, bien souvent, ce sont les moins chers qui sont les plus dangereux. Et pour la DGCCRF, le problème est épineux car il est difficile de contrôler les articles au cas par cas et de procéder à des analyses longues et coûteuses. Demain Mayotte sera européenne et les importations de produits non normés et produits hors Union seront taxés. Il seront donc plus cher et se retrouveront en quantité plus limitée sur le territoire.
Le chrome 6 est dangereux pour la santé, principalement pour les personnes travaillant dans l'industrie de l'acier, du ciment et du textile. Les personnes qui fument du tabac ont aussi un risque plus important d'exposition au chrome. On sait que le chrome 6 a diverses conséquences sur la santé. Quand il est un composé dans les produits en cuir, il peut provoquer des réactions allergiques, telles que des éruptions cutanées. Lorsqu'on le respire le chrome 6 peut provoquer des irritations nasales et des saignements de nez. Il peut avoir d'autres conséquences telles que des éruptions cutanées, estomac dérangé et ulcères, problèmes respiratoires, système immunitaire affaibli, dommages au foie et aux reins, altération du matériel génétique, cancer des poumons, et bien évidemment, la mort La réglementation du chrome VI n’est pas uniforme en Europe, mais cela pourrait bientôt changer, puisque grâce au Danemark, une proposition de restriction du chrome VI dans les articles en cuir est en cours d’examen au niveau européen. En matière de chrome, l’Allemagne fait figure de bon élève européen : tout comme dans l’écolabel européen "chaussures", elle interdit la présence de Cr VI dans une quantité supérieure à 3 mg/kg dans les produits en cuir ou textiles. C’est cette valeur que le Danemark a proposé au niveau européen. En 2010, en Italie, les douanes ont saisi 17 articles textiles différents - jupes, t-shirts, vestes, pantalons - contenant du chrome VI dans des quantités allant de 2,4 à 19,2 ppm. Demain, Mayotte sera européenne et elle devra se conformer à ces nouvelles normes qui au fur et à mesure du temps seront de plus en plus strictes.
Source : France Mayotte matin