Une interview exclusive de M. Houmed Msaïdié, secrétaire général de la CRC. Lemohelien.com: Vous revenez de loin. Pour résumer, le ...
Une interview exclusive de M. Houmed Msaïdié, secrétaire général de la CRC.
Lemohelien.com: Vous revenez de loin. Pour résumer, le Colonel Azali Assoumani, se servant de Hamidou Karihila, a voulu vous chasser de la direction de la Convention pour le Renouveau des Comores (CRC). Une première ordonnance vous était défavorable. Vous avez interjeté appel, et là, le juge vous donne gain de cause, vous confirmant à la tête de la CRC. Expliquez-nous tout ça…
Houmed Msaïdié: En effet, nous revenons de loin, et tout ça pour des impatiences et des appétits de pouvoir pour le moins injustifiés. Des «impatients» se sont mués en «putschistes» au sein d’un parti qui milite pour l’État de Droit et la démocratie, en utilisant des méthodes qui ne sont pas celles des vrais démocrates. Ils ont oublié que s’ils devaient me destituer, ils devaient invoquer une faute que j’aurais commise et faire passer la manœuvre sous la forme d’une sanction prise dans un cadre disciplinaire. Au surplus, dans un cas pareil, l’avis des Fédérations de la CRC est requis. Or, aucune Fédération n’a été réunie et sollicitée. Seuls les secrétaires fédéraux étaient présents. Moi-même, en tant que membre de la Fédération de la Grande-Comore et chef du Parti, je n’étais même pas averti que la formation partisane que je dirige devait se réunir et prendre une décision qui allait l’affecter durablement,...
voire provoquer son implosion. Maître Fahmi Saïd Ibrahim, mon avocat, a su expliquer tout ça au Tribunal, et c’est ainsi que l’évidence a été reconnue, celle de mon maintien à la tête du Parti, et le rejet des prétentions injustifiables et injustifiées des adversaires.
Lemohelien.com: Pour autant, même si vous avez été confirmé à la tête de la CRC, vous êtes appelé à cohabiter au sein du Parti avec les «impatients» et«putschistes» que vous avez évoqués. Ça ne sera sûrement pas une sinécure.
H.M: Samedi 28 octobre 2013, ceux qui voulaient prendre illégalement la direction de la CRC par les voies que tout le monde connaît et qui ont été dénoncés ont eu un comportement indignes de républicains et de démocrates car ils ont ignoré l’autorité de la chose jugée, qui protège le verdict de la Cour d’Appel de Moroni le 19 octobre 2013, en organisant une «Assemblée générale» illégale. On ne peut pas prétendre vouloir diriger un pays tout en se mettant en marge de la Loi. Après avoir enfreint les règles définies par les Statuts du Parti, c’est maintenant la Loi qu’ils sont en train de piétiner, sous le regard de la communauté nationale comorienne, médusée et scandalisée.
Cela étant, nous étions dans la nécessité légale et démocratique d’exclure du Parti Hamidou Karihila, Saïd Ali Chaïhane et Moustadrane Abdou, qui sont libres d’aller créer leur propre organisation politique. La décision prise le 26 octobre 2013 pour exclure ces gens-là du Parti sera confirmée au cours du Congrès de décembre 2013. Ces gens-là n’ont pas le droit de s’exprimer au nom de la CRC, et nous n’admettrons pas que des personnes qui ont été déboutées par le juge puissent venir créer un climat de désordre et de haine au sein d’un parti politique, qui doit travailler dans la sérénité, dans l’intérêt du pays.
Cela étant, nous étions dans la nécessité légale et démocratique d’exclure du Parti Hamidou Karihila, Saïd Ali Chaïhane et Moustadrane Abdou, qui sont libres d’aller créer leur propre organisation politique. La décision prise le 26 octobre 2013 pour exclure ces gens-là du Parti sera confirmée au cours du Congrès de décembre 2013. Ces gens-là n’ont pas le droit de s’exprimer au nom de la CRC, et nous n’admettrons pas que des personnes qui ont été déboutées par le juge puissent venir créer un climat de désordre et de haine au sein d’un parti politique, qui doit travailler dans la sérénité, dans l’intérêt du pays.
Lemohelien.com: Pendant qu’il y a donc toute cette agitation au sein de la CRC, on constate que les Comores n’ont plus d’opposition. Comment peut-on expliquer cette grande bienveillance de la classe politique envers le régime politique actuel?
H.M: C’est vrai, il n’y a pas de véritable opposition aux Comores, aujourd’hui. Et c’est un aveu de faiblesse, mais il faut le prendre tel il est. En effet, pour la première fois dans l’Histoire des Comores, nous avons un chef d’État qui est originaire de Mohéli. Même si aucune décision n’a été prise sur l’attitude à adopter à l’égard du Président de la République, nous avons privilégié une démarche originale, dont la finalité était la rupture entre le Président Ikililou Dhoinine et Ahmed Sambi, que nous jugions nécessaire à la bonne marche des Comores, dans l’unité et dans l’harmonie.
Nous ne sommes pas encore entièrement satisfaits. Nous ne souhaitions pas que la rupture entre les deux hommes intervienne sur fond de «citoyenneté économique», un problème sur lequel nous demandons un audit indépendant et crédible. Cet audit doit tenir compte de l’avant et de l’après Ahmed Sambi. Sur ce sujet de «citoyenneté économique», la CRC récuse avec la plus grande fermeté la notion de «Secret d’État», invoquée par le Vice-président Mohamed Ali Soilihi devant la représentation nationale, alors que les parlementaires et le peuple comoriens sont en droit de savoir ce qui se passe sur cette affaire. Nous ne sommes pas d’accord avec le Vice-président Mohamed Ali Soilihi quand il dit avoir communiqué les chiffres relatifs à la «citoyenneté économique» au Fonds monétaire international et à la Banque mondiale, car ces deux institutions financières ne sont pas électrices aux Comores. C’est au peuple souverain des Comores qu’on doit communiquer les données relatives à la «citoyenneté économique».
En même temps, rien de tout ça ne doit nous empêcher de reconnaître que l’opposition comorienne est dans une faiblesse psychologique et tactique. La faiblesse psychologique s’explique par le fait que nous ne pouvons nous empêcher de prendre en compte le fait que le Président Ikililou Dhoinine est originaire de Mohéli et que c’est la première fois qu’un natif de l’île de Mohéli accède à la magistrature suprême des Comores. Pour ce qui est de la faiblesse tactique, elle réside dans notre volonté de voir Ikililou Dhoinine et Ahmed Sambi rompre leurs relations. Ça y est, c’est fait. En même temps, je dois constater qu’aujourd’hui, la vraie opposition est incarnée par la CRC, l’Alliance de Mohamed Abdouloihabi et le Mouroua. Les autres partis se sont ralliés au régime politique en place, tandis que certains se donnent en spectacle désolant.
Nous ne sommes pas encore entièrement satisfaits. Nous ne souhaitions pas que la rupture entre les deux hommes intervienne sur fond de «citoyenneté économique», un problème sur lequel nous demandons un audit indépendant et crédible. Cet audit doit tenir compte de l’avant et de l’après Ahmed Sambi. Sur ce sujet de «citoyenneté économique», la CRC récuse avec la plus grande fermeté la notion de «Secret d’État», invoquée par le Vice-président Mohamed Ali Soilihi devant la représentation nationale, alors que les parlementaires et le peuple comoriens sont en droit de savoir ce qui se passe sur cette affaire. Nous ne sommes pas d’accord avec le Vice-président Mohamed Ali Soilihi quand il dit avoir communiqué les chiffres relatifs à la «citoyenneté économique» au Fonds monétaire international et à la Banque mondiale, car ces deux institutions financières ne sont pas électrices aux Comores. C’est au peuple souverain des Comores qu’on doit communiquer les données relatives à la «citoyenneté économique».
En même temps, rien de tout ça ne doit nous empêcher de reconnaître que l’opposition comorienne est dans une faiblesse psychologique et tactique. La faiblesse psychologique s’explique par le fait que nous ne pouvons nous empêcher de prendre en compte le fait que le Président Ikililou Dhoinine est originaire de Mohéli et que c’est la première fois qu’un natif de l’île de Mohéli accède à la magistrature suprême des Comores. Pour ce qui est de la faiblesse tactique, elle réside dans notre volonté de voir Ikililou Dhoinine et Ahmed Sambi rompre leurs relations. Ça y est, c’est fait. En même temps, je dois constater qu’aujourd’hui, la vraie opposition est incarnée par la CRC, l’Alliance de Mohamed Abdouloihabi et le Mouroua. Les autres partis se sont ralliés au régime politique en place, tandis que certains se donnent en spectacle désolant.
Lemohelien.com: Maintenez-vous le principe d’organisation d’élections primaires au sein du Parti pour désigner le candidat de la CRC pour l’élection présidentielle de 2016?
H.M: La CRC est une organisation politique démocratique et légaliste. Si nous devons militer pour l’État de Droit et la démocratie aux Comores, nous devons commencer par instaurer la démocratie au sein de nos propres instances. Tout membre de la CRC présentant les conditions statutaires et légales requises pourra se présenter à l’élection devant désigner le candidat du Parti. Et s’il y a plus d’un candidat, l’élection interne au sein de la CRC s’impose. C’est un «Congrès de rectification et de refondation» qui désignera le candidat de la CRC, le candidat derrière lequel doivent se mobiliser tous les membres du Parti, dans l’unité et la sincérité.
Propos recueillis par ARM
© lemohelien – Vendredi 1er novembre 2013.