Quand le chef de l’État fait du cinoche face à des Comoriens médusés et désabusés. Mardi 5 novembre 2013, le monde musulman entrait dans...
Quand le chef de l’État fait du cinoche face à des Comoriens médusés et désabusés.
Mardi 5 novembre 2013, le monde musulman entrait dans sa 1435ème année de l’Hégire. Ce nouvel an rappelle le souvenir de l’émigration du Prophète Mohamed de La Mecque vers Médine en 622. C’est donc une date à respecter de manière sacerdotale. Or, au lieu de cela, le chef de l’État a perdu l’occasion de se taire. Il saisit l’occasion de la commémoration d’un événement aussi sacré chez les bons Musulmans pour se lancer dans des envolées lyriques à faire mourir de honte Satan lui-même. On peut se poser des questions sur les personnes qui ont poussé le Président à un tel lyrisme tropical mâtiné de l’hypocrisie d’une hyène qui veut dévorer son petit en l’accusant de sentir la chèvre.
Voici quelques extraits de son discours sans queue, ni tête: «Des personnes, aveuglées par leur égoïsme et leur soif d’enrichissement rapide, n’hésitent pas à compromettre ces efforts. Je veux parler ici des détournements de deniers publics, des trafics et abus de tous genres, découverts ces derniers temps et qui créent un climat malsain dans le pays, portant atteinte à sa crédibilité. Je lance, encore une fois, un appel pressant à l’ensemble des acteurs du système judiciaire de notre pays pour qu’ils veillent sur le bon fonctionnement et la crédibilité de leur institution. En effet, la paix et la sécurité commencent par une bonne Justice. Celle qui donne confiance aux justiciables. Aujourd’hui, la Justice de notre pays est au centre de l’actualité nationale.
Il va falloir de la transparence et de la droiture dans la prise de décisions de Justice». Qui empêche les voleurs de la République d’aller en prison? Qui avait demandé au Procureur d’arrêter les poursuites judiciaires contre Abiamri Mahmoud? Où est le Président quand des Comoriens aimant sincèrement leur pays crient au scandale étouffant la «Justice» comorienne? Dans quel monde vit le Président pour ne pas sentir la colère du peuple comorien face aux errements de la «Justice»? Le Procureur Soilihi Mahmoud, chouchou de Beït-Salam, n’est-il pas désavoué moins d’une semaine après que le Président aie versé des larmes de crocodile sur la «Justice» comorienne, et ne s’est-il pas bagarré et injurié en public avec un substitut, la même semaine?
Les Comoriens qui ont suivi le discours du Président de la République se posent une seule question: le chef de l’État ne fait-il pas partie de ceux qui sont «aveuglés par leur égoïsme et leur soif d’enrichissement rapide», de ceux qui font des «détournements de deniers publics, des trafics et abus de tout genre»? Une fois de plus, on méprise le peuple comorien. Alors qu’on ne lui demande rien, le Président crâne, en disant que le gouvernement travaille pour «améliorer le système éducatif, le système de santé de notre pays, pour développer les infrastructures nationales et pour baisser le taux de chômage, notamment celui des jeunes diplômés qui ne fait que croître». Quelle grandeur de cœur et d’âme! Comme tout ça est touchant! Quand on ne travaille pas pour le bien commun, il faut avoir la décence de se taire.
Le Président inverse les rôles quand il préconise «des réformes profondes permettant de moderniser notre Police et de la rendre plus fiable». Combien de fois des Comoriens aimant sincèrement leur pays avaient signalé les salades faramineuses d’Abou Achirafi Ali Bacar, alors que le Président faisait la sourde oreille, convaincu qu’il est le détenteur de la vérité? Il faut toujours avoir du respect envers le peuple, même quand on est chef d’État. Les «réformes profondes» dont parle le Président ne pourront pas venir des éboueurs et des plongeurs que nous sommes, mais de lui, qui est chef d’État, sauf s’il reconnaît son dépassement par les événements, démissionne et demande aux éboueurs et plongeurs de faire le travail à sa place. Le Président persiste dans la même erreur quand il pérore, en lançant un bien hypocrite «prions également pour que les hommes et les femmes de ce pays fassent preuve de civisme et de loyauté envers leur pays et pour que Dieu le Tout-puissant nous accompagne dans notre lutte pour vaincre la corruption, la pauvreté et la misère».
Des mots, encore des mots! Où sont «le civisme et la loyauté» du Président? Par ailleurs, les Comoriens ont trop prié, mais le vol organisé par les mauvais garçons de la République est plus fort. Pour ce qui est de l’accompagnement par Dieu, il faudrait dire au Président de ne pas blasphémer et de ne pas insulter Dieu car, dans le Coran, le Créateur nous demande de nous améliorer nous-mêmes:
«[…]. En vérité, Allah ne modifie point l’état d’un peuple, tant que les [individus qui le composent] ne modifient pas ce que est en eux-mêmes. […]».
(Coran, XIII, Le Tonnerre, 11).
«بِأَنفُسِهِمْ إِنَّ ٱللَّهَ لَا يُغَيِّرُ مَا بِقَوْمٍ حَتَّىٰ يُغَيِّرُوا۟ مَا»
Alors, comme nos bêtises viennent de nous-mêmes, il faudra avoir la décence de laisser Dieu tranquille et ne pas essayer de le mêler à des crimes commis par les autorités supérieures des Comores. Et puis, il faudra que le Président de la République nous dise un mot sur ce qu’il fait lui-même «pour vaincre la corruption, la pauvreté et la misère». Des fonds spéciaux d’un montant mensuel de 30 millions de francs comoriens, 2 millions de francs comoriens par jour passé à l’étranger, un salaire pudiquement fixé à 4 millions de francs mais qui en vaut plus… Et avec ça, il veut vaincre misère et pauvreté? C’est extraordinaire. On ne respecte même pas Dieu. On ment le premier jour du calendrier musulman. Rira bien qui rira le dernier. Attendons et nous verrons.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Jeudi 7 novembre 2013.
Mardi 5 novembre 2013, le monde musulman entrait dans sa 1435ème année de l’Hégire. Ce nouvel an rappelle le souvenir de l’émigration du Prophète Mohamed de La Mecque vers Médine en 622. C’est donc une date à respecter de manière sacerdotale. Or, au lieu de cela, le chef de l’État a perdu l’occasion de se taire. Il saisit l’occasion de la commémoration d’un événement aussi sacré chez les bons Musulmans pour se lancer dans des envolées lyriques à faire mourir de honte Satan lui-même. On peut se poser des questions sur les personnes qui ont poussé le Président à un tel lyrisme tropical mâtiné de l’hypocrisie d’une hyène qui veut dévorer son petit en l’accusant de sentir la chèvre.
Voici quelques extraits de son discours sans queue, ni tête: «Des personnes, aveuglées par leur égoïsme et leur soif d’enrichissement rapide, n’hésitent pas à compromettre ces efforts. Je veux parler ici des détournements de deniers publics, des trafics et abus de tous genres, découverts ces derniers temps et qui créent un climat malsain dans le pays, portant atteinte à sa crédibilité. Je lance, encore une fois, un appel pressant à l’ensemble des acteurs du système judiciaire de notre pays pour qu’ils veillent sur le bon fonctionnement et la crédibilité de leur institution. En effet, la paix et la sécurité commencent par une bonne Justice. Celle qui donne confiance aux justiciables. Aujourd’hui, la Justice de notre pays est au centre de l’actualité nationale.
Il va falloir de la transparence et de la droiture dans la prise de décisions de Justice». Qui empêche les voleurs de la République d’aller en prison? Qui avait demandé au Procureur d’arrêter les poursuites judiciaires contre Abiamri Mahmoud? Où est le Président quand des Comoriens aimant sincèrement leur pays crient au scandale étouffant la «Justice» comorienne? Dans quel monde vit le Président pour ne pas sentir la colère du peuple comorien face aux errements de la «Justice»? Le Procureur Soilihi Mahmoud, chouchou de Beït-Salam, n’est-il pas désavoué moins d’une semaine après que le Président aie versé des larmes de crocodile sur la «Justice» comorienne, et ne s’est-il pas bagarré et injurié en public avec un substitut, la même semaine?
Les Comoriens qui ont suivi le discours du Président de la République se posent une seule question: le chef de l’État ne fait-il pas partie de ceux qui sont «aveuglés par leur égoïsme et leur soif d’enrichissement rapide», de ceux qui font des «détournements de deniers publics, des trafics et abus de tout genre»? Une fois de plus, on méprise le peuple comorien. Alors qu’on ne lui demande rien, le Président crâne, en disant que le gouvernement travaille pour «améliorer le système éducatif, le système de santé de notre pays, pour développer les infrastructures nationales et pour baisser le taux de chômage, notamment celui des jeunes diplômés qui ne fait que croître». Quelle grandeur de cœur et d’âme! Comme tout ça est touchant! Quand on ne travaille pas pour le bien commun, il faut avoir la décence de se taire.
Le Président inverse les rôles quand il préconise «des réformes profondes permettant de moderniser notre Police et de la rendre plus fiable». Combien de fois des Comoriens aimant sincèrement leur pays avaient signalé les salades faramineuses d’Abou Achirafi Ali Bacar, alors que le Président faisait la sourde oreille, convaincu qu’il est le détenteur de la vérité? Il faut toujours avoir du respect envers le peuple, même quand on est chef d’État. Les «réformes profondes» dont parle le Président ne pourront pas venir des éboueurs et des plongeurs que nous sommes, mais de lui, qui est chef d’État, sauf s’il reconnaît son dépassement par les événements, démissionne et demande aux éboueurs et plongeurs de faire le travail à sa place. Le Président persiste dans la même erreur quand il pérore, en lançant un bien hypocrite «prions également pour que les hommes et les femmes de ce pays fassent preuve de civisme et de loyauté envers leur pays et pour que Dieu le Tout-puissant nous accompagne dans notre lutte pour vaincre la corruption, la pauvreté et la misère».
Des mots, encore des mots! Où sont «le civisme et la loyauté» du Président? Par ailleurs, les Comoriens ont trop prié, mais le vol organisé par les mauvais garçons de la République est plus fort. Pour ce qui est de l’accompagnement par Dieu, il faudrait dire au Président de ne pas blasphémer et de ne pas insulter Dieu car, dans le Coran, le Créateur nous demande de nous améliorer nous-mêmes:
«[…]. En vérité, Allah ne modifie point l’état d’un peuple, tant que les [individus qui le composent] ne modifient pas ce que est en eux-mêmes. […]».
(Coran, XIII, Le Tonnerre, 11).
«بِأَنفُسِهِمْ إِنَّ ٱللَّهَ لَا يُغَيِّرُ مَا بِقَوْمٍ حَتَّىٰ يُغَيِّرُوا۟ مَا»
Alors, comme nos bêtises viennent de nous-mêmes, il faudra avoir la décence de laisser Dieu tranquille et ne pas essayer de le mêler à des crimes commis par les autorités supérieures des Comores. Et puis, il faudra que le Président de la République nous dise un mot sur ce qu’il fait lui-même «pour vaincre la corruption, la pauvreté et la misère». Des fonds spéciaux d’un montant mensuel de 30 millions de francs comoriens, 2 millions de francs comoriens par jour passé à l’étranger, un salaire pudiquement fixé à 4 millions de francs mais qui en vaut plus… Et avec ça, il veut vaincre misère et pauvreté? C’est extraordinaire. On ne respecte même pas Dieu. On ment le premier jour du calendrier musulman. Rira bien qui rira le dernier. Attendons et nous verrons.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Jeudi 7 novembre 2013.